Rare moment d'unanimité jeudi; péquistes et adéquistes s'entendaient en commentant les nouveaux chiffres sur les finances publiques rendus publics par le ministre des Finances, Raymond Bachand.

«On nous prend pour des cons», a laissé tombé l'adéquiste François Bonnardel, tandis que le péquiste Nicolas Marceau accusait le ministre de «prendre les gens pour des valises».

Pour les deux politiciens, le ministre Bachand est carrément irréaliste quand il soutient que la croissance des dépenses du gouvernement sera ramenée à 2,8 % pour 2010-2011 -elle a été de 5,8 % en termes réels l'an dernier. Le ministre fait grand cas d'une réduction de 1 milliard $ du déficit par rapport à ses prédictions du dernier budget, or en maintenant le cap sur les dépenses, cette réduction aurait été de 800 millions supérieures. Pour le critique péquiste aux finances, les nouvelles données publiées par M. Bachand sont truffées d'écritures comptables, des croissances estimées sur la base de prévisions. Pour lui, M. Bachand n'a aucune raison de se réjouir s'il prend connaissance de l'ensemble de la situation financière de Québec.

Pour l'adéquiste Bonnardel, force est de constater que cette année Québec a fait grimper de près de 10 milliards $ la dette publique liée aux déficits accumulés, les «factures d'épiceries», un niveau record depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux en 2003. Aussi pour une septième année consécutive le gouvernement libéral a considérablement sous-estimé la croissance de ses dépenses.

«S'il ouvrait un kiosque pour vendre de la limonade devant le parlement, ils le mettraient en faillite», a ironisé M. Bonnardel.