Au lendemain du dévoilement d'un rapport qui faisait état d'une montée de l'antisémitisme au Canada, un groupe met en garde contre ses conclusions.

L'organisme Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) croit que si les recommandations du rapport étaient mises en oeuvre, la liberté d'expression des citoyens serait grandement restreinte, notamment le droit de critiquer les politiques d'Israël.

Le rapport a été rendu public jeudi à Ottawa par la Coalition parlementaire canadienne de lutte contre l'antisémitisme, un groupe ad hoc de députés fédéraux qui ne se rapporte pas au Parlement.

Cette coalition a demandé notamment à Ottawa de définir de façon claire ce qui constitue de l'antisémitisme, de créer des programmes de formation policière et de financer des conférences universitaires pour lutter contre cette forme de comportement haineux.

Dans un communiqué transmis vendredi, le CJPMO estime que la coalition a considéré comme un fait établi l'augmentation du nombre d'incidents antisémites, alors qu'il croit qu'il n'y a que de «rares preuves à ce sujet».

En déterminant à l'avance certains faits comme celui-là, la Coalition parlementaire n'était pas crédible, estime le groupe, surtout qu'elle agissait comme «procureur, juge et jury» dans le cadre du processus.

Le CJPMO reproche aussi à la coalition d'avoir refusé à certains groupes - dont lui-même - de pouvoir participer aux audiences qu'elle avait organisées. Les députés du Bloc québécois s'étaient d'ailleurs retirés du processus parce qu'il n'approuvait pas l'exclusion de certains témoins potentiels.

Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient dénoncent le fait que la coalition recommande d'élargir la définition de l'antisémitisme d'une façon qui mettrait dans le même panier les critiques de la conduite d'Israël et l'antisémitisme.

Le CJPMO se décrit comme une organisation séculière, sans but lucratif, qui regroupe des citoyens de divers horizons, oeuvrant pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient.