Une jeune femme qui a eu les deux jambes sectionnées par un train à Saguenay doit la vie à un bon samaritain qui, sans même de formation, est parvenu à accomplir des manoeuvres de premiers soins qui ont fait toute la différence.

Apparemment, la victime s'amusait dimanche soir en compagnie d'un ami à embarquer dans un convoi qui circulait à basse vitesse lorsqu'elle a chuté pour se retrouver sous les roues d'un wagon.

C'est un témoin de la scène, Roger Saulnier, un bijoutier n'ayant même jamais suivi de formation de premiers soins, qui lui a sauvé la vie.

L'homme est parvenu rapidement à faire des noeuds dans les artères principales d'une des jambes sectionnées et il a appliqué un garrot sur l'autre avec un sac de plastique qui traînait par terre.

«Elle avait les deux jambes coupées, mi-genoux, ça pissait le sang», a raconté lundi le bijoutier en entrevue à La Presse Canadienne, encore sous le coup de l'émotion.

«Ça l'a sauvée que je sois habile de mes mains. Je suis bijoutier et je suis très délicat dans mes gestes. Il y avait deux artères qui pissaient le sang, j'essayais de les boucher mais ça ne voulait pas. J'ai fait deux noeuds là-dedans», a-t-il poursuivi.

L'homme a dit avoir complètement arrêté l'hémorragie en 30 secondes. «Ils n'ont jamais vu ça, un record de vitesse selon les ambulanciers», a-t-il précisé.

Ceux-ci sont arrivés quelques minutes plus tard. «Mais 30 secondes après (mon intervention), elle serait morte avec tout le sang qu'elle perdait», a souligné M. Saulnier.

Ce dernier se trouvait dans le secteur du terminus de Jonquière par hasard, promenant son chien. Il a relaté avoir vu la jeune femme sauter pour s'agripper sur le dernier wagon, puis tomber et se faire sectionner les jambes.

«Je n'ai pas eu peur. (...) Tu ne penses pas, tu ne réagis pas, c'est tellement vite. Je ne peux pas expliquer, je n'ai pas réfléchi, faut pas réfléchir», a-t-il laissé tomber.

Après avoir affiché un calme exemplaire jusqu'à l'arrivée des secours, le bon samaritain a été conduit à l'hôpital pour soigner un choc nerveux.

«Je suis fier de moi», a-t-il conclu.