Ils ont chacun exercé un mandat à l’hôtel de ville de Montréal et en sollicitent un deuxième. Ils se connaissent, s’étudient et se critiquent mutuellement depuis des années. Valérie Plante et Denis Coderre proposent deux visions bien différentes de la ville, ainsi que deux façons de la diriger. Rencontre avec ces deux candidats qui se livrent un combat acharné pour la mairie de Montréal.

Valérie Plante : « Montréal va très bien »

On ne peut pas promettre une nouvelle ligne de métro à chaque campagne. Valérie Plante en est bien consciente : « Lancer une idée comme la ligne rose, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie. »

Quatre ans après sa victoire-surprise contre Denis Coderre, la mairesse de Montréal et sa formation politique se présentent pour la première fois devant l’ensemble des Montréalais avec un bilan à défendre.

La première pelletée de terre de la ligne rose n’a pas eu lieu, mais la confirmation de projets de transport desservant les mêmes quartiers permet à l’administration d’afficher un sourire satisfait. Sur la question des logements sociaux, autre fer de lance de Projet Montréal, Valérie Plante renvoie la balle à Québec quant au retard important dans la construction de ces logements. Et si les chantiers routiers demeurent nombreux en ville, la « mairesse de la mobilité » a décidé de se tourner vers la pédagogie pour faire avaler la pilule aux automobilistes.

« Je considère qu’on a rempli nos engagements phares de 2017 », assure la mairesse en entrevue avec La Presse, assise dans le petit parc au pied de l’hôtel de ville. Quant à la COVID-19, le chien dans le jeu de quilles de son mandat, elle considère avoir relevé le défi « avec bienveillance et efficacité ».

Quelques heures après l’entrevue, la mairesse doit participer au lancement militant de sa campagne au Club Soda. « Venez donc, ça va être le fun ! », lance-t-elle aux journalistes avec son entrain habituel.

« Des transformations très pratico-pratiques »

Dans la salle du Quartier des spectacles, ils sont peu nombreux à connaître le détail des engagements du parti pour le prochain scrutin. Ils seront annoncés au fil des semaines. Valérie Plante mise sur sa personnalité.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Valérie Plante

Je suis la même personne, j’ai les mêmes valeurs, j’ai la même vision. On va apporter ça encore plus loin pendant le deuxième mandat.

Valérie Plante

La mairesse est convaincue que les élections se joueront sur ses projets plutôt que sur son bilan.

Déjà, elle a promis d’appuyer le début de la construction de 60 000 nouveaux logements abordables destinés à la classe moyenne, notamment sur les terrains de l’ancien hippodrome Blue Bonnets. Une réponse aux inquiétudes des jeunes familles quant aux coûts de l’immobilier, qui ont flambé comme jamais pendant le mandat de Mme Plante.

« On en a plein, d’histoires de nos amis, de gens qui n’arrivent pas à se loger même s’ils ont deux bonnes jobs. On a quand même fait 6000 logements abordables dans notre premier mandat, et là, on promet d’en faire 60 000 », explique-t-elle, espérant être jugée sur les efforts qu’elle a consacrés à ce dossier plutôt que sur les frustrations individuelles. En habitation, les résultats sont lents à sortir de terre. « Est-ce que j’aurais aimé qu’une autre administration le fasse avant nous ? Absolument. »

Les pistes cyclables, saillies de trottoir et petits parcs sont plus rapides à concrétiser. Valérie Plante ne prétend pas avoir métamorphosé Montréal en quatre ans, mais elle revendique tout de même « des transformations très pratico-pratiques dans le quotidien des gens ». L’augmentation du nombre d’autobus sur le réseau de la Société de transport de Montréal (STM) en fait partie : il fallait qu’« il y ait moins de gens qui attendent l’autobus sur le coin de la rue en plein milieu de l’hiver avec la poussette ».

Toutes ces décisions font dire à Valérie Plante que « Montréal a définitivement pris un virage » sur le plan de la transition écologique. « On est passés de la voie d’accotement à la voie principale », ajoute-t-elle.

Mais Valérie Plante n’est pas Luc Ferrandez, le maire du Plateau-Mont-Royal qui a claqué la porte en début de mandat parce qu’il jugeait l’administration Plante trop prudente face à l’urgence climatique. Et elle ne compte pas le devenir.

« Je ne suis pas du tout dans cette logique de juger et de dire que t’es pas fin parce que t’as une voiture », promet-elle, soulignant l’importance d’user de la carotte autant que du bâton. « Vous ne m’entendrez jamais dire à l’étudiant de l’est de Montréal-Nord qu’il ne devrait pas avoir de voiture si c’est pour lui prendre une heure et demie en autobus. »

« Il dénigre Montréal »

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Valérie Plante

Valérie Plante vient d’entendre, quelques heures plus tôt, Denis Coderre dénoncer devant les caméras la saleté des espaces publics de Montréal. C’est sans compter ses interventions quasi quotidiennes concernant les fusillades entre jeunes dans les rues de la métropole.

La mairesse est visiblement excédée des attaques de son adversaire, qu’elle accuse d’éclabousser Montréal en lui lançant de la boue. Elle frappe du poing sur la table, avant de se rappeler qu’un photographe de La Presse capte ses faits et gestes. « Montréal va très bien », jure sa mairesse, plaidant la vigueur de la reprise économique post-confinement.

« Je ne trouve pas ça digne d’un candidat à la mairie », laisse-t-elle tomber.

La montée de la violence armée, elle est réelle. Mais de là à dire que la viIle de Montréal est dangereuse, je trouve que c’est un pas qu’on ne doit pas franchir.

Valérie Plante

« Je ne tomberai jamais dans la vision simpliste et fatidique de Denis Coderre, continue-t-elle. Moi, je regarde en avant, je suis positive, je trouve des solutions. Il veut rester dans le négatif, dénigrer Montréal ? Qu’il le fasse. »

Denis Coderre : « Elle manque d’amour, cette métropole-là »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Denis Coderre

« [En 2017], même moi, je n’aurais pas voté pour moi », laisse tomber Denis Coderre, un sourire triste au visage.

Il y a quatre ans, l’ex-maire de Montréal a été envoyé au tapis par une défaite-surprise venue couronner une période de détresse personnelle.

Aujourd’hui, c’est Montréal qui est au plus mal, assure-t-il en entrevue avec La Presse. Et c’est lui qui aurait le remède.

Assis sur un banc du Grand Quai du Vieux-Port de Montréal, le politicien se dit serein, mais n’a rien perdu des réflexes carnassiers qui ont fait sa marque de commerce. Sa coupe de cheveux est récente. Il n’affiche plus la minceur ahurissante qui avait marqué les esprits l’hiver dernier. Il ne ressemble toutefois pas au Denis Coderre de la fin de mandat, en mauvaise santé, fatigué et irascible.

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Denis Coderre

Je regarde des vidéos et je me vois aller. Tabarouette. J’étais en détresse personnelle. Je ne me sentais pas bien.

Denis Coderre

Il a eu des mois pour penser à sa stratégie. Il a publié un livre où il expose sa vision de la métropole, mais n’a pas encore révélé sa plateforme électorale, ses engagements précis. « Je l’ai toujours dit : on n’élit pas l’opposition, on défait le gouvernement », lance Denis Coderre, dans l’une de ces formules toutes prêtes dont il semble avoir une réserve inépuisable.

Il en a pâti au dernier scrutin, « un référendum sur [sa] personnalité ». Mais il compte bien en profiter cette fois-ci. Car en 2021, « ce n’est pas une élection sur Denis Coderre, c’est une élection sur le bilan actuel. [...] Les gens vont voter sur les quatre dernières années et ce que ça représente ».

« Ça tire en plein jour »

Depuis des mois maintenant, il quadrille Montréal pour exposer sa vision du bilan de l’administration Plante. Un bilan peint en couleurs sombres. Au premier plan, l’enjeu qui – selon lui – demeurera dans l’esprit des électeurs au moment de glisser leur bulletin dans l’urne, le 7 novembre prochain : la sécurité des rues de Montréal.

« Ça tire en plein jour. Je l’ai vécu moi-même », dit-il, en faisant allusion à une fusillade survenue à quelques dizaines de mètres de lui, le 15 septembre dernier, dans le quartier Saint-Michel. « Les gens ont perdu ce sentiment de sécurité. C’est encore plus grave que la sécurité elle-même. »

Lui-même a quitté son Montréal-Nord adoré et habite maintenant dans le Vieux-Montréal. « Ça tire ici aussi, explique-t-il. Le centre-ville n’est plus pareil. »

Quand Valérie Plante l’accuse de salir l’image de la métropole en affirmant que ses rues ne sont plus sécuritaires, Denis Coderre a sa défense toute prête : « S’il faut guérir d’un problème, il faut commencer par le reconnaître. » « Il ne faut pas banaliser ça », ajoute-t-il.

Les fusillades à répétition, notamment dans le nord-est de la ville, rendent l’enjeu incontournable pendant la campagne électorale. Mais c’est une position adoptée par les militants de Projet Montréal qui transforme le sujet en arme mortelle aux yeux de M. Coderre. En avril dernier, le congrès de la formation politique a officiellement remis en question l’armement de tous les policiers montréalais et le financement actuel du SPVM.

Valérie Plante a tenté de nuancer. Son administration a reporté le projet aux calendes grecques. Les résolutions avaient été prudemment rédigées pour ménager la chèvre et le chou. Mais lorsqu’un animal politique comme Denis Coderre s’en empare, chèvre et chou ne font pas long feu.

« Ils ont beau dire ce qu’ils veulent, ils sont pour le définancement et pour le désarmement, attaque-t-il. Cette administration-là est à la solde de ses militants. Ils ne travaillent pas pour les Montréalais, ils travaillent pour leurs militants. »

Face aux coups de feu, « ces gens-là sont dépassés par les évènements », assure Coderre. « On a besoin de prendre les choses en main, on a besoin d’avoir des gestionnaires. »

« Manque de passion »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Denis Coderre

Pendant son mandat, Denis Coderre était caricaturé en roi de Montréal, en maire tous azimuts incapable de voir passer un débat public sans y mettre son grain de sel – avec extraits au téléjournal de préférence.

D’aucuns trouvaient que le maire en faisait trop. A contrario, Valérie Plante n’en fait pas assez, croit son principal adversaire.

Nous avons cette passion qu’on ne retrouve pas vraiment de l’autre côté. On manque de passion à Montréal. On n’a pas ce sens de la métropole.

Denis Coderre

À son avis, Valérie Plante est trop souvent tenue à l’écart par Québec et Ottawa. Elle ne réussirait pas à s’imposer. « On est toujours dans la salle d’attente quand on parle avec les autres gouvernements. Mais on est là pour la photo, par exemple. »

Il aimerait voir le prochain maire de Montréal prendre plus de place. « On ne s’assume pas assez, dit-il. Je trouve qu’elle manque d’amour, cette métropole-là. On est de moins en moins là. »

Sur la scène internationale aussi, Montréal perd des plumes, assure l’ex-maire globe-trotter. « Je pense que Montréal manque de rayonnement, estime-t-il. Ce n’est pas juste du bling-bling : le rayonnement, ça veut dire devenir pertinent, percutant et incontournable sur tous les enjeux. »

Balarama Holness : à la recherche de la notoriété

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal

Des affiches arborant la photo de Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal, ont commencé à apparaître un peu partout en ville. Des gens l’interpellent dans la rue pour l’encourager, mais le candidat cherche encore à se faire connaître des électeurs…

Mercredi, un sondage publié par Le Devoir lui donnait 8 % des intentions de vote pour le poste de maire, derrière Denis Coderre (37 %) et Valérie Plante (36 %), mais devant Marc-Antoine Desjardins (5 %).

Ces avancées réjouissent Balarama Holness, rencontré en entrevue sur l’esplanade de la Place des Arts. « On a eu 8 % alors que les gens ne nous connaissent pas, donc imaginez quand on aura une meilleure notoriété ! », lance-t-il.

« On a réussi à avoir 36 candidats dans 12 arrondissements. Je crois qu’on marque l’histoire à notre façon. On a un budget de 30 000 $, alors l’installation de pancartes pour nous représente un effort phénoménal. »

L’ex-footballeur de 37 ans, qui a joué pour les Alouettes de Montréal, se décrit comme un « activiste » et un juriste. Il est diplômé en droit et aussi titulaire d’une maîtrise en éducation.

En 2017, il s’était présenté à la mairie de l’arrondissement de Montréal-Nord sous la bannière de Projet Montréal.

S’il s’est lancé dans la course à la mairie de Montréal avec un nouveau parti, cette fois-ci, « ce n’est pas juste pour participer, mais pour gagner », assure-t-il.

Authenticité et crédibilité

Comment entend-il obtenir l’adhésion des électeurs ? Il misera sur son authenticité et sur sa crédibilité, dit-il. « L’engagement citoyen est au cœur de qui je suis. »

Il rappelle qu’après les élections de 2017, il a fondé le mouvement Montréal en action, qui a recueilli 22 000 signatures de Montréalais pour forcer une consultation publique sur le racisme et la discrimination systémiques.

Denis Coderre et Valérie Plante manquent d’authenticité et ne font que du marketing, avec « leurs slogans qui ne veulent rien dire », estime Balarama Holness.

Ensemble Montréal et Projet Montréal insistent pour dire que leurs équipes reflètent bien la diversité montréalaise. Mais parmi les candidats à la mairie, M. Holness est le seul qui est issu de la diversité – son père est un Jamaïcain anglophone et sa mère est une Québécoise francophone.

A-t-il l’intention de jouer cette carte ? Non, répond-il. Les candidats de son parti et lui représentent la réalité ethnoculturelle de Montréal, mais ils n’ont pas eu besoin de faire de calculs pour en arriver là, souligne-t-il.

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Balarama Holness

Les gens vont voter pour nous parce qu’on a les meilleures politiques, pas parce qu’on vient de la diversité.

Balarama Holness

Parmi les propositions contenues dans son programme, quelques-unes sont très ambitieuses : il souhaite notamment que Montréal se voie accorder les mêmes pouvoirs qu’un État et conserve une partie des impôts qui sont actuellement envoyés à Québec et à Ottawa, ce qui permettrait de doubler le budget de la Ville. Montréal ne dépendrait donc plus des autres ordres de gouvernement pour investir dans le logement, les infrastructures, l’environnement et les entreprises, note-t-il.

Cette semaine, M. Holness a annoncé vouloir augmenter le nombre d’espaces verts à Montréal, surtout dans les quartiers défavorisés, pour combattre les îlots de chaleur.

« Nous allons mettre les gens avant la politique, pour nous intéresser aux besoins réels des citoyens, au chapitre des logements, de l’environnement et de l’économie », conclut-il.

Marc-Antoine Desjardins : « Une nouvelle Révolution tranquille municipale »

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Marc-Antoine Desjardins, chef du parti Ralliement pour Montréal

Comment se démarquer, comment attirer l’attention quand on est un illustre inconnu qui veut devenir maire de Montréal et qu’on fait face à deux grosses pointures comme Valérie Plante et Denis Coderre ?

À six semaines des élections municipales, Marc-Antoine Desjardins, chef du parti Ralliement pour Montréal, se le demande encore, mais il promet bientôt des « coups d’éclat » pour se faire connaître des électeurs, avec son équipe d’une trentaine de candidats.

« Nous allons frapper l’imaginaire de la population », lance-t-il, enthousiaste, en entrevue. « Beaucoup de gens ont soif d’une troisième voie. On sera visibles sur le terrain et on va solliciter les médias différemment. »

Si M. Desjardins est à la recherche de visibilité, c’est qu’il affirme vouloir proposer ni plus ni moins qu’une « nouvelle Révolution tranquille municipale » aux citoyens.

Comment ? « On veut créer la première administration de coalition à Montréal », répond Marc-Antoine Desjardins.

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Marc-Antoine Desjardins

On n’est pas partisans, on va y aller sur la force probante des idées amenées par quiconque, peu importe le parti. Je suis à l’aise de travailler avec des élus de tous les partis.

Marc-Antoine Desjardins

Discours positif

Tout en affichant son ouverture, le candidat aime bien souligner que Ralliement pour Montréal est différent des partis « traditionnels » et des autres candidats en lice pour les élections du 7 novembre.

Selon lui, Denis Coderre divise la population, Valérie Plante n’est pas assez à l’écoute des citoyens et Balarama Holness insulte les gens en disant que Montréal doit être une ville bilingue.

« Notre discours est le seul qui est positif en ce moment. Nous sommes une option citoyenne, collée sur les besoins des gens », insiste l’avocat de 45 ans.

Ralliement pour Montréal a été fondé en janvier dernier. Le tout jeune parti n’a évidemment pas les mêmes moyens que ses adversaires principaux.

Marc-Antoine Desjardins n’en est cependant pas à sa première campagne électorale : en 2019, lors d’une élection partielle, il a été candidat à la mairie du Plateau-Mont-Royal pour le parti Vrai changement pour Montréal, l’ancien parti de la ministre Mélanie Joly, et en 2017, il avait tenté de se faire élire comme conseiller municipal avec l’équipe de Denis Coderre.

Cette fois, il vise le poste de maire de Montréal, avec un programme d’une trentaine de pages qui se veut avant tout « pragmatique », dit-il.

On y trouve une foule de projets : révision du concept de plus bas soumissionnaire, instauration d’une taxe sur l’investissement étranger pour contrer la spéculation immobilière, subvention de 500 $ pour l’achat d’un vélo, implantation de carrefours giratoires, création de lignes de tram-bus électriques, création de murs verts sur les viaducs et les édifices municipaux, réouverture de la piste de ski alpin du mont Royal, péage pour l’accès automobile au mont Royal, etc.

Assis au soleil près du canal de Lachine, le candidat lance d’autres idées : recouvrement de l’autoroute Décarie avec des serres urbaines, réduction du nombre d’élus, création de coopératives d’habitation, simplification des panneaux d’interdiction de stationnement...

Ce qu’il souhaite que les gens retiennent de son message ? Qu’il veut simplifier la vie des citoyens, revenir à la mission fondamentale de la Ville et mieux dépenser l’argent des contribuables, assure-t-il. « On va défendre le citoyen moyen, et on aura l’audace d’agir. »