Une patrouille mixte, composée d'un policier et d'un intervenant psychosocial, sillonnera bientôt les rues de Montréal pour tenter de désamorcer sur place les problèmes causés par des personnes atteintes de troubles mentaux en crise. L'agence de la santé et des services sociaux de Montréal en fera l'annonce dans les prochaines semaines, a appris La Presse.

La patrouille sera en service tous les soirs, jusqu'à tard dans la nuit. Elle regroupera un policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et un intervenant de l'organisme Urgence psychosociale (UPS), tous deux formés pour ce type d'intervention délicate et parfois risquée.

«Ce qu'on veut, c'est une patrouille prête à répondre à des appels urgents, à des situations de crise imminente», explique Alain Simoneau, inspecteur au poste de quartier 21.

Cette patrouille de crise, copiée sur celles qui existent à Vancouver et à Edmonton, permettra peut-être d'éviter des drames comme ceux qui ont coûté la vie à Farshad Mohammadi, vendredi, et à Mario Hamel, le 7 juin, au centre-ville de Montréal. «Plus l'intervention sera rapide, mieux on pourra désamorcer la crise», explique l'inspecteur Simoneau.

Certains appels au 911 seront dirigés vers les patrouilleurs, qui décideront de se rendre directement sur les lieux ou de conseiller les policiers appelés à intervenir, explique Suzanne Carrière, directrice des services généraux au CSSS Jeanne-Mance.

«On ne peut pas garantir que cette patrouille empêchera une escalade comme celle de vendredi, mais c'est possible», avance prudemment Mme Carrière, qui sera responsable de la mise en place du projet.

«Est-ce que [Farshad Mohammadi] aurait réagi différemment s'il avait été devant des travailleurs sociaux plutôt que des policiers? On peut supposer toutes sortes de choses, souligne-t-elle. Cela dit, quand les intervenants se rendent compte qu'il y a port d'armes, ils ont l'obligation de se retirer. À partir de là, il s'agit de sécurité publique, ce n'est plus de l'intervention psychosociale.»