Le NPD ouvre toute grande la porte à la conclusion d'un accord avec un autre parti pour gouverner le pays «si les résultats électoraux le justifient» et s'engage à rétablir l'équilibre budgétaire d'ici quatre ans malgré une panoplie de promesses.

Le chef du NPD, Jack Latyon, a dévoilé, dimanche à Toronto, la plateforme électorale de son parti qui reprend certains engagements pris lors des précédentes campagnes.

Cent jours

Pour illustrer son sérieux, le NPD s'engage à mettre en oeuvre cinq mesures prioritaires dans les 100 premiers jours d'un gouvernement néo-démocrate.

D'abord, le NPD est prêt à investir annuellement 25 millions de dollars pendant quatre ans pour l'embauche de médecins et d'infirmières.

Il veut consacrer 400 millions de plus par année pour doubler les prestations de pension et sortir les aînés de la pauvreté.

Il promet aussi de réduire le taux d'imposition des petites entreprises de 2% et d'offrir un crédit d'impôt aux entreprises qui créent des emplois. Ces deux mesures priveraient le fisc de 1,625 milliard par année. Mais le NPD promet d'un autre côté de ramener à 19,5% le taux d'imposition des grandes entreprises, ce qui lui permettrait d'obtenir 5,9 milliards en revenus dès la première année. Le taux d'imposition est actuellement à 16,5% depuis le 1er janvier.

Le NPD croit pouvoir donner un coup de pouce aux familles en difficulté en plafonnant à 5% de plus que le taux de base le taux d'intérêt des cartes de crédit.

«Le plan du NPD est raisonnable, abordable, et vise les familles de la classe moyenne», a affirmé Jack Layton.

Mais le Parti libéral a qualifié le plan du NPD de «liste de souhaits» qui ne verra jamais le jour. «Il parle beaucoup de ce que ferait un gouvernement néo-démocrate durant les 100 premiers jours. Mais tout le monde sait qu'il n'y aura pas de gouvernement néo-démocrate», a dit Martin Cauchon, candidat libéral qui affronte Thomas Mulcair dans Outremont.

Coalition

Dans sa plateforme, le NPD ne mentionne pas le mot «coalition». Mais «si les résultats électoraux le justifient, le NPD travaillera en collaboration avec les autres partis fédéralistes grâce à des accords informels ou des ententes stables».

Dernier à dévoiler son programme, le NPD devient ainsi le deuxième parti, après le Bloc québécois, à évoquer l'idée qu'une sorte de gouvernement de coalition pourrait voir le jour après les élections.

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Autres faits saillants

> Transfert aux provinces de 800 millions pour réduire les droits de scolarité à l'université.

> Création de 25 000 places en garderie par année (330 millions).

> Remboursement de la TPS sur les factures de chauffage résidentiel(700 millions par année).

> Signature d'une nouvelle entente de 10 ans sur la santé avec les provinces qui garantira une hausse de 6% des transferts.

> Création d'une Bourse du carbone.

> Embauche de 2500 policiers pour lutter contre la criminalité.

> Versement au Québec d'une compensation de 2,2 milliards pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ.