À mi-parcours du plan Réussir, qui vise à améliorer la réussite des élèves, la Commission scolaire de Montréal dresse un bilan positif tout en reconnaissant plusieurs lacunes.

C'est «un premier bilan positif, malgré des difficultés manifestes», souligne d'entrée de jeu le directeur général de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Gilles Petitclerc.

Lancé en 2009, le plan Réussir constitue un projet ambitieux pour réduire le taux de décrochage de 20% d'ici à 2015. L'amélioration du français et le soutien aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation et d'apprentissage sont deux priorités.

Depuis deux ans, les résultats en écriture et en lecture du français sont encourageants. La CSDM note une légère progression. «L'aiguille a bougé et, pour nous, c'est extrêmement réconfortant», note M. Petitclerc.

Par contre, d'autres facteurs de réussite demeurent préoccupants. C'est le cas des faibles résultats en mathématiques au premier cycle du secondaire. Les notes globales étaient de 65,9% en 2010-2011.

Le taux de réussite en mathématiques constitue une variable déterminante dans la persévérance et la réussite des élèves, indiquent les études.

«Notre cible de 80% à atteindre d'ici à 2015 me semble soudain bien élevée en regard de nos récents résultats», souligne la présidente de la CSDM, Diane De Courcy.

La moyenne cumulative, qui se situe entre 60 et 69% pour un bon nombre d'élèves, de même que la réussite des garçons sont également des sources de préoccupations.

«Même si nos garçons s'en tirent généralement bien au primaire, au secondaire, les taux de réussite et de persévérance continuent de constituer pour nous un élément de préoccupation», indique ainsi Gilles Petitclerc.

Pour améliorer les résultats, la CSDM envisage d'offrir davantage de formation aux enseignants afin qu'ils puissent aider leurs élèves.

Concernant le taux de sortie sans diplôme ni qualification, de légers progrès sont rapportés. Le taux est passé de 33,5% en 2006-2007 à 31,1% en 2008-2009. La cible fixée pour 2015 est de 26,8%.

Plus d'un millier d'élèves sortent annuellement de l'école sans diplôme ni qualification, s'inquiète Robert Gendron, directeur général adjoint à la pédagogie et aux ressources informatiques de la CSDM.

«Il s'agit véritablement d'une préoccupation pour nous. L'atteinte de cette cible est un défi ambitieux, mais prioritaire pour la CSDM.»

Bien que la cible soit encore loin, des écoles se sont tout de même démarquées, grâce notamment à la mobilisation du milieu. L'école secondaire Pierre-Dupuy, qui était l'une des pires au Québec, a ainsi vu son taux de décrochage passer de 91% en 2006 à 65% en 2009.

Selon l'Alliance des professeurs de Montréal, ce bilan de mi-parcours indique un pas dans la bonne direction. Mais tant que les connaissances ne seront pas jugées de façon uniforme partout au Québec, il y a un danger à fixer des cibles, martèle le président du syndicat, Alain Marois.

«Je reconnais les efforts importants qui sont faits par notre commission scolaire, globalement, pour chercher à améliorer les résultats. Mais il y a un problème fondamental sur le plan de l'évaluation des apprentissages et des programmes qui n'est toujours pas réglé à Québec. Il faut le régler.»