Le gouvernement Charest doit donner le feu vert à un projet pilote dans les cégeps dans le cadre duquels les cours seraient dispensés en anglais et en français «pour les élèves qui souhaitent une formation bilingue».

La proposition des libéraux de Montréal et de la Commission des communautés culturelles du PLQ a été adoptée dimanche sans échanges passionnés par les militants réunis à Lévis. La ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, n'a pas voulu se prononcer au moment du vote, mais par la suite, elle s'est dite «tout à fait à l'aise avec la proposition». «Il ne faut pas dramatiser, les cégépiens disent qu'ils sont mal outillés en anglais, qu'il faut faire quelque chose», a-t-elle soutenu, en soulignant qu'il s'agissait d'un «projet pilote» uniquement. «Il n'y a pas d'aspect négatif à avoir une nouvelle langue, c'est comme ajouter une nouvelle fenêtre à notre maison.»

La résolution libérale est diamétralement opposée au programme du Parti québécois qui, lui, prévoit imposer au collégial les mêmes règles d'admission qu'au secondaire. Les francophones et les allophones qui n'ont pu étudier en anglais au secondaire ne pourraient fréquenter le cégep en anglais, une possibilité qui s'offre à eux aujourd'hui.

Résolutions

En fin de semaine, le conseil général du PLQ a aussi approuvé la résolution de la commission politique du parti, laquelle préconise la mise en place d'un comité pour «revoir la rémunération des députés».

Membre du comité exécutif du PLQ, Robert Dobie est allé au micro pour que cette proposition soit mise au rancart, en vain. «Tout est une question de timing, actuellement le premier ministre et la présidente du Conseil du Trésor lancent un appel à la restriction. On se tire dans le pied si on va de l'avant avec une hausse du salaire des élus, c'est une question de perception», a lancé le vétéran libéral, dont la proposition a été battue par une forte majorité.

Selon l'ancien président des jeunes du PLQ, Simon Bégin, «il ne faut pas avoir peur des débats». Le mouvement de ressac dans l'opinion publique a déjà eu lieu, à son avis.

Les libéraux ont aussi approuvé l'idée de la création d'un «titre de journaliste professionnel» qui serait accordé aux reporters qui se plieraient à des règles déontologiques précises. La nouvelle présidente de la Commission-Jeunesse libérale, Marie-Pierre Isabelle, a appelé hier à une modernisation de la loi antibriseurs de grève, une référence au conflit qui perdure depuis près de deux ans au Journal de Montréal. Désuète, la loi actuelle ne tient pas compte des avancées technologiques.

Samedi, l'aile parlementaire du PLQ, qui comprend députés et ministres, a toutefois été défaite de justesse par les militants qui ont majoritairement approuvé une résolution proposant l'élection au suffrage universel direct des préfets de MRC, actuellement élus par les maires des municipalités. Même l'ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau et son successeur, Laurent Lessard, se sont opposés à l'idée, sans succès.

Comités thématiques

Par ailleurs, le PLQ a formé quatre comités thématiques pour préparer le contenu de son prochain congrès, prévu pour octobre 2011. Ces quatre assemblées d'une journée, en 2011, remplaceront les conseils généraux habituels d'ici au congrès de la fin du mois d'octobre.

L'ancien député adéquiste Simon-Pierre Diamond, candidat libéral battu dans Vachon, s'occupera d'un groupe qui discutera d'éducation et d'environnement, le 27 février à Rimouski. La question de la mondialisation est confiée au constitutionnaliste et ancien ministre Benoît Pelletier, qui dirigera l'assemblée du 3 avril à Boucherville. La pharmacienne Caroline Trudel et le fondateur-directeur de l'Omnium de Montréal Desjardins, David Skitt, s'occuperont respectivement de santé et d'économie. Les travaux sur l'économie auront lieu à Trois Rivières le 20 février et ceux sur la santé, le 27 mars à Gatineau.