La dépouille du militaire canadien Patrick Lormand, a entamé, lundi, son dernier voyage vers le Canada après une cérémonie d'adieu tenue en soirée, à l'aérodrome de Kandahar.

C'est dans le silence et la noirceur que plusieurs centaines de soldats canadiens, anglais et néerlandais ont honoré leur confrère lors de cette cérémonie. Le cercueil du soldat Lormand a par la suite été transporté lentement vers l'appareil, un Hercules C-130, qui allait le ramener au pays. Le soldat âgé de 21 ans a été tué dimanche après-midi par l'explosion d'une bombe sur une route de l'Afghanistan.

C'est la deuxième fois en une semaine qu'un incident du genre coûte la vie à un membre des Forces armées canadiennes.

Patrick Lormand, membre du 2e Bataillon du 22e Régiment de Valcartier, au Québec, prenait place à bord d'un véhicule blindé, vers 13h00, dans le district de Dand, à environ 10 kilomètres au sud-ouest de Kandahar, lorsque la détonation fatale s'est produite.

Le soldat Lormand servait à titre de membre d'un groupement tactique dont le mandat était de sécuriser la région pour la population locale. Il en était à sa première mission outre-mer pour les Forces armées canadiennes auxquelles il s'était joint en novembre 2006.

«Il n'est pas venu ici à titre de victime potentielle, il est venu ici pour aider et c'est ce qu'il a fait», a déclaré le brigadier-général, Jonathan Vance et commandant des forces canadiennes en Afghanistan.

«Il n'a pas besoin de se faire dire que ses efforts sont futiles puisqu'il voyait les retombées positives dans les collectivités qu'il protégeaient», a ajouté brigadier-général, en réponse à une lettre d'opinion publiée dimanche matin dans plusieurs journaux canadiens et écrite par le président du comité sénatorial sur les questions de défense, le sénateur Colin Kenny. Ce dernier a écrit que la mission en Afghanistan était futile et que c'était le temps de se retirer «du Vietnam du Canada».

Patrick Lormand était originaire de Chute-à-Blondeau, dans l'est de l'Ontario. Il laisse dans le deuil sa copine, Danika, ses parents, Jacques et Sylvie, de même que son frère André.

Quatre autres soldats ont été blessés lors de cet incident. Ils ont été évacués par hélicoptère vers l'installation médicale multinationale à l'aérodrome de Kandahar. Ils ont tous reçu leur congé de l'hôpital. Leur identité ne sera pas publiée par les Forces armées canadiennes.

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a offert ses condoléances et celles de tous les Canadiens à la famille et aux amis du soldat Lormand. Il a rappelé que l'objectif militaire de la mission est d'obtenir un environnement propice au développement et à une meilleure qualité de vie pour la population afghane.

Le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a quant à lui offert ses condoléances par voie de communiqué à la famille, aux proches ainsi qu'aux collègues du défunt soldat. «La perte d'un 130e soldat en Afghanistan nous rappelle une fois de plus les risques auxquels s'exposent chaque jour les soldats canadiens et québécois en sol afghan», a écrit M. Duceppe, ajoutant qu'il souhaitait que «leurs sacrifices et leur travail pour rétablir la paix, la justice sociale et la démocratie en ce pays ne soient pas vains».

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a lui aussi exprimé ses condoléances par voie de communiqué, au nom du gouvernement du Québec et des Québécois. il souligne que le soldat Lormand a donné sa vie pour une cause en laquelle il croyait et qu'il mérite toute la reconnaissance pour son dévouement et sa volonté de travailler à faire un monde meilleur.

Il y a une semaine, une explosion du genre de celle qui a emporté le jeune militaire franco-ontarien a tué le major Yannick Pépin, 36 ans, et le caporal Jean-François Drouin, 31 ans, qui étaient eux aussi basés à Valcartier. Leurs dépouilles ont été ramenées au Canada il y a quelques jours.

Les Forces armées canadiennes ont révélé lundi que les funérailles du major Pépin seront célébrées mercredi prochain, à 11h30, à la Garnison Valcartier. La dépouille aura été préalablement exposée dans un salon funéraire de l'Ancienne-Lorette, près de Québec.

Quant aux obsèques du caporal Drouin, elles auront lieu trois jours plus tard, le 19 septembre, en l'église Saint-Louis-de-Courville, à Beauport.

Depuis le début de la mission canadienne en Afghanistan, en 2002, 130 militaires canadiens ont été tués.