Lorsque le Dr Rodger Tiedemann a débuté en hématologie il y a une vingtaine d'années, les patients atteints de myélome - un cancer touchant certaines cellules sanguines - avaient un pronostic sombre : trois ans (ou moins) d'espérance de vie. Ils éprouvaient aussi une fatigue extrême après le cocktail de trois médicaments qui leur était administré pendant la chimiothérapie, à cette époque la seule option disponible.

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Des perspectives encourageantes

Bien des choses ont changé depuis. D'une part, deux des médicaments ont été retirés du marché, surpassés par d'autres obtenant de meilleurs résultats. Et même s'il n'y a toujours pas de remède pour le myélome (1 450 Canadiens meurent de cette maladie tous les ans), les perspectives s'améliorent chaque année, grâce aux nouvelles innovations en médecine. Mieux encore, l'espérance de vie a presque doublé. Mais rien de tout cela n'aurait été possible sans investissement dans les sciences de la vie, et sans la reconnaissance que le financement de la médecine innovante est l'un des moyens les plus sûrs de sauver des vies dans le cas de maladies mortelles.

« Les patients traités aujourd'hui avec ces nouveaux médicaments vont réagir beaucoup mieux que les patients traités dans le passé. »

     - Le Dr Tiedemann, clinicien au Princess Margaret Cancer Centre

Le Dr Tiedemann est clinicien au Princess Margaret Cancer Centre de Toronto et est en charge d'un laboratoire de recherche à l'Institut du cancer de l'Ontario qui se concentre sur la compréhension de la biologie tumorale du myélome. « Nous avons de nouveaux médicaments prometteurs en cours de développement clinique qui montrent des résultats encore plus encourageants. »

Des progrès remarquables

Le myélome n'est pas la seule maladie pour laquelle on note une augmentation significative de l'espérance de vie due aux progrès des nouveaux médicaments : un adulte de 20 ans atteint du VIH en Occident peut maintenant s'attendre à vivre jusqu'à 70 ans; il existe enfin un médicament contre l'hépatite C; deux personnes sur trois atteintes d'un cancer aujourd'hui survivent au-delà de la barre critique des cinq années, contre une sur trois en 1964 (le taux de mortalité est considérablement réduit pour les cancers qui bénéficient le plus des innovations médicales).

Il y a aussi eu des avancées dans le traitement des maladies mentales. Par exemple, les traitements injectables à action prolongée contre la schizophrénie entraînent moins de visites à l'urgence et moins de jours à l'hôpital que les médicaments par voie orale, ce qui réduit le stress pour les patients et met moins de pression sur les ressources hospitalières et les budgets provinciaux de la santé.

Réorienter la recherche

Le Dr Tiedemann a commencé à traiter des patients atteints de myélome dans sa Nouvelle-Zélande natale. Au cours de sa carrière, il a été témoin de l'introduction de nouveaux médicaments de chimiothérapie ainsi que du développement et de l'utilisation efficace d'inhibiteurs du protéasome. Mais peu importe le médicament qu'il utilisait, le cancer revenait. Il a donc réorienté ses recherches. « Ce que nous essayons de comprendre, c'est pourquoi tous ces traitements n'ont pas guéri le myélome », dit-il.

En 2013, cet axe de recherche a mené à la découverte de cellules tumorales immatures rares chez la plupart des patients atteints de myélome. Le Dr Tiedemann soupçonne que ces cellules tumorales primitives peuvent répondre différemment au traitement et peuvent être responsables de certaines rechutes chez les patients.

Vers un traitement du myélome

L'un des traitements les plus prometteurs à l'horizon est la thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique (CAR-T), qui consiste à prélever sur le patient des cellules, à les modifier génétiquement pour qu'elles reconnaissent les cellules tumorales et à les lui réinjecter. Ces cellules modifiées vont ensuite cibler et tuer les cellules tumorales.

De nouveaux médicaments, de nouvelles classes de médicaments et de nouveaux traitements immunologiques pourraient faire toute la différence pour améliorer et prolonger la vie des personnes atteintes de myélome, explique le Dr Tiedemann. « Il semble probable que certains d'entre eux seront très efficaces et pourraient éventuellement bonifier ou remplacer les traitements actuels », prévoit-il.

Certains de ces nouveaux traitements innovants pourraient même être approuvés dans les prochaines années, ce qui signifie que le patient atteint de myélome aujourd'hui pourrait en bénéficier demain. Le Dr Tiedemann anticipe un autre bond dans l'espérance de vie, même si, comme beaucoup de chercheurs, il ne sera pas satisfait avant qu'un remède soit mis au point.

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