Les métiers de professeur de yoga et d’inhalothérapeute peuvent sembler éloignés. Pourtant, la respiration est au cœur même de leur discipline respective. Inspirées par les modèles de voitures hybrides de Toyota, les Entrevues Hybrides sont une série d’entretiens qui réunissent autour d'un sujet commun deux professionnels issus de domaines différents.

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Bien qu’elle soit naturelle et physiologique, la respiration représente carrément la maîtrise de la force vitale dans la philosophie du yoga. « Une respiration en conscience nous ramène dans le moment présent, détend le système nerveux lorsqu’on se sent stressé, augmente notre capacité pulmonaire, désintoxique notre corps et nous fait gagner en vitalité », explique Cynthia Marc-Aurèle, professeure de yoga depuis quatre ans à Yoga Sangha, à Montréal.

Cynthia Marc-Aurèle, professeure de yoga à Yoga Sangha, à Montréal.

« Dans une séance de yoga, plus précisément, c’est le souffle qui engendre le mouvement et non l’inverse. »

Dans le milieu de la santé, la fréquence respiratoire est un signe vital, au même titre que la fréquence cardiaque et la pression artérielle.

C’est l’inhalothérapeute qui régule la respiration, plus précisément le système cardiorespiratoire, dans différents contextes : aux soins à domicile en rééducation respiratoire – notamment pour les asthmatiques –, au bloc opératoire pour des chirurgies, en néonatalogie, aux urgences, aux soins intensifs ou en clinique du sommeil pour les patients qui souffrent d’apnée.

Laurence Roy-Hétu, inhalothérapeute à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Pendant une opération, par exemple, il est appelé à simuler les cycles de respiration au moyen d’un respirateur. « On ajuste les paramètres de la machine en fonction du nombre normal de cycles respiratoires d’un adulte au repos, qui varie entre 12 et 20 respirations à la minute, avec un volume de 500 ml, quantité d’air qu’on inhale en moyenne », explique Laurence Roy-Hétu, inhalothérapeute depuis 2007 à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et qui travaille depuis huit ans au bloc opératoire.

Dites-moi comment vous respirez et je vous dirai comment vous vous sentez

Dans une séance de yoga, le souffle peut notamment aider à déterminer si les mouvements sont trop rapides, si l’on va trop loin et si l’on est bien aligné dans nos positions. « Parfois, on a tendance à mettre beaucoup l’accent sur les poses en yoga alors que le souffle représente 50 % du travail », précise Cynthia Marc-Aurèle.

Elle ajoute qu’il s’agit aussi d’un véritable outil pour qui sait le maîtriser. « On peut arriver à l’état que l’on désire par différentes techniques de respiration : détente, concentration, méditation, énergie. »

D’un point de vue médical, une personne qui a le souffle court – c’est-à-dire qui respire au niveau des clavicules – peut présenter une détresse respiratoire. « C’est un signe que quelque chose bloque et qu’elle compense en augmentant sa fréquence respiratoire. Elle aura alors tendance à pincer les lèvres et il faut la prendre en charge », souligne Laurence Roy-Hétu.

La respiration thoracique est celle qui est la plus communément employée chez les adultes même si ce n’est pas la plus innée. « Quand on observe un nouveau-né, on voit pourtant que son ventre se gonfle lorsqu’il respire », mentionne Cynthia Marc-Aurèle. C’est en vieillissant qu’on tend à respirer seulement au niveau thoracique, en raison des émotions qui sont concentrées dans le ventre, selon la philosophie yogique. »

C’est donc la respiration abdominale – pratiquée au yoga – qui devrait être utilisée et que les inhalothérapeutes apprennent à leurs patients. « On entend souvent dire qu’il faut respirer par le ventre, mais ce qu’on veut dire par là, c’est d’emplir d’abord son ventre d’air, ce qui fait baisser la cage thoracique, laquelle se gonfle ensuite à l’expiration, alors que le ventre dégonfle », précise Laurence Roy-Hétu.

Les gens stressés ou en colère auront un souffle plus saccadé puisqu’ils respirent justement davantage au niveau thoracique, soit à 30 % de leur capacité pulmonaire, selon l’experte en yoga qui a d’abord été formée pour les techniques yogiques Hatha et Vinyasa. Elle propose dans un tel cas d’opter pour une respiration yogique complète, soit environ une dizaine de cycles d’inspiration et d’expiration pour obtenir un résultat. « On peut aussi utiliser la méthode de respiration alternée, qui suit la même logique, mais en alternant d’une narine à l’autre », ajoute-t-elle.

Respirer par le nez ou par la bouche?

Le yoga et la médecine s’entendent pour dire que la respiration nasale demeure la plus souhaitable. « Les mucus présents dans le nez filtrent l’air, soutient Laurence Roy-Hétu. De plus, le nez a pour fonction d’humidifier et de réchauffer l’air, en plus d’absorber plus rapidement l’énergie vitale. »

Les nouveau-nés possèdent d’ailleurs cet instinct et respirent presque strictement par le nez.

La respiration buccale demeure importante, rappelle-t-elle toutefois, notamment lorsqu’on pratique un sport, que l’on chante… ou que l’on a le nez bloqué en raison d’un rhume ou d’allergies.

« L’expiration par la bouche permet aussi d’évacuer ses émotions », ajoute la passionnée de yoga.

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