Investir au Canada Effets visuels et animation : les yeux du monde rivés sur le Québec

Du jeu vidéo au cinéma en passant par les médias numériques et la télévision, l’industrie du divertissement fait travailler 63 000 passionnés au pays. Montréal, épicentre québécois de ce secteur en pleine ébullition, donne naissance à la moitié de toute la production de jeux vidéo, d’animation et d’effets visuels au Canada. L'investissement direct étranger joue un rôle de premier plan dans la croissance de l'industrie : en investissant ici, les entreprises soutiennent plusieurs emplois et alimentent aussi l'innovation du secteur.

Les séries Le trône de fer (Game of Thrones) et Stranger Things, les films de la série Avengers, le film d’animation Le roi lion (The Lion King), les œuvres cinématographiques à grand déploiement comme 1917 : il y a, derrière ces titres à succès, une expertise de pointe développée ici même, au Québec. Dans la dernière décennie, Montréal est devenue, à l’échelle mondiale, une véritable plaque tournante dans le domaine des effets visuels et de l’animation.

L’effervescence de l’industrie montréalaise exerce un pouvoir d’attraction certain, tant pour les investisseurs, les studios et les producteurs que pour la relève créative. En plus de présenter un net avantage au chapitre des coûts — 28 % par rapport à la moyenne des 20 plus grandes régions métropolitaines d’Amérique du Nord —, Montréal propose un heureux mélange de créativité, d’innovation et d’expertise technologique. C’est pourquoi de nombreuses entreprises mondiales choisissent de s'y installer.

Des studios qui repoussent les limites

Pionnière dans le domaine, Framestore crée la magie à l’écran depuis 1986. L’entreprise anglaise a choisi d’ouvrir un studio à Montréal en 2013. « À l’époque, nous étions environ 80 employés; en 2021, ce chiffre avait grimpé à 800 personnes », précise la directrice générale de la branche canadienne, Chloe Grysole. Cette croissance soutenue confirme l’appétit des milieux cinématographique et télévisuel, des jeux vidéo et des médias numériques pour les effets visuels et les produits d’animation conçus ici même.L'avènement des plateformes de diffusion en continua complètement transformé l’industrie, car la demande pour le contenu est immense. Plus on produit de films et de séries télévisées, plus on a besoin d'effets visuels.

Au cours de la dernière décennie, Montréal a vu les studios mondiaux se multiplier sur son territoire, ce qui confirme son statut de Mecque de l’animation et des effets visuels. L’entreprise française Technicolor s’y est installée en 2013, offrant aux créateurs des solutions de postproduction, d’animation et d’effets spéciaux de grand calibre. Quelques années plus tard, cela a été au tour de la britannique Double Negative (Blade Runner 2049, Dunkirk, Wonder Woman, The Mummy…) de poser ses pénates ici. Entre 2017 et 2021, l’industrie a été balayée par quelque 200 annonces d’investissement étranger dans les domaines du divertissement et des médias.

Bon pour nous tous

Aujourd’hui, l’industrie est l’une des plus fortes de la Belle Province. Entreprises mondiales et made in Québec s’y côtoient et nourrissent un écosystème des plus innovants. Rodeo FX est l’une des entreprises québécoises qui ont su tirer profit de cette forte ébullition pour bâtir leur succès.

Née à Montréal avec seulement quatre employés, un grand rêve et une vision forte, elle se mesure aujourd’hui aux studios les plus avant-gardistes du monde. De ses quatre bureaux situés en Amérique du Nord, Rodeo FX repousse les frontières de la créativité pour alimenter aussi bien les superproductions hollywoodiennes que l’industrie publicitaire, sans oublier la création d’expériences immersives.

Une pépinière de talents

En gravitant dans les plus hautes sphères de l’animation et des effets spéciaux comme elles le font, les boîtes spécialisées en effets visuels et en animation stimulent les investissements au pays. Ce faisant, elles contribuent à bâtir un écosystème encore plus solide et à alimenter l’appétit de Montréal pour l’innovation, un trait reconnu partout dans le monde.

Le calibre des écoles des médias numériques canadiennes n’est pas à négliger dans l’équation. Certaines d’entre elles se classent d’ailleurs parmi les meilleurs établissements dans le domaine des effets visuels. Il en sort chaque année des cohortes hautement qualifiées en animation, en design, en jeux vidéo et en effets visuels. Ce bassin de talents, largement soutenu par la vitalité de l’industrie, incite les studios du monde à s’établir au pays. Preuve à l’appui : les revenus des services d’effets visuels au Québec sont passés à 662 millions de dollars en 2019, ce qui correspond à une augmentation de 347 % en cinq ans.

Autre bonne nouvelle : selon les tendances qui se dessinent, l’avenir sourit à ces nouveaux professionnels qualifiés. « Il n'y a aucun signe de ralentissement à l’horizon, dit Chloe Grysole. Nous n'avons jamais vu autant de travail sur le marché auparavant. »

Au croisement de l’innovation et de la technologie

Le secteur ne donne pas naissance qu’à des maestros de l’image et de la technique, mais aussi à des innovations technologiques d’importance. Un grand nombre de technologies multimédias sur lesquelles s’appuient les grands studios d’un bout à l’autre de la planète, comme Maya, Houdini et Harmony, ont aussi été développées à Montréal.

L’innovation des studios primés est donc directement propulsée par les talents, la créativité et les technologies qu’ils trouvent ici. « Nous employons la technologie comme levier pour soutenir la créativité. Le rythme de l'innovation et du changement est extraordinaire », souligne Jordan Soles, vice-président, Technologie et développement, à Rodeo FX.

Pour l’industrie du divertissement au Canada, les retombées de l’investissement direct étranger sont considérables. La présence au pays d’une masse critique de leaders mondiaux, attirés par l’effervescence du secteur, incite de nouveaux joueurs à s’y installer. À leur tour, ces derniers apportent leur pierre à l’édifice.

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