Pour Michel Ouellet, troquer sa moto pour un véhicule trois roues était loin d’être un choix anodin. Avec le recul, le pompier réalise comme il a gagné gros. Ce Spyder-man raconte le parcours émouvant de sa famille.
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Pendant de nombreuses années, Michel Ouellet et sa conjointe ont parcouru les routes de la province à moto. C’était leur activité à eux, leur passion commune, le trait d’union dans leur vie de couple. Jusqu’à ce qu’un cruel coup du destin frappe, le 9 janvier 2008. « Notre fille Myriam est décédée dans un accident de voiture à l’âge de 17 ans. » Une perte inimaginable pour ces parents qui, pendant les années qui ont suivi, ont avancé à des vitesses bien différentes sur le chemin du deuil.
Recoller les morceaux
Après ce tragique accident, Michel a remisé sa moto. Pour sa douce moitié, Marielle, la route était devenue un terrain hostile. « Elle avait peur des camions, explique-t-il. Tranquillement pas vite, je lui ai apporté l’idée qu’en Spyder, c’est plus sécuritaire. On en a fait l’essai, et elle a été conquise. Ce type de véhicule l’a beaucoup sécurisée. » Pour le pompier, la moto trois roues est plus qu’un passe-temps ; c’est la voie par laquelle le couple a pu se retrouver et recoller les morceaux. Désormais, pendant la belle saison, Michel et Marielle roulent ensemble aussi souvent que l’horaire atypique du pompier le leur permet.
C’est notre manière de nous évader. Souvent, quand ma blonde finit de travailler, je l’attends assis sur le Spyder. On fait une petite tournée d’une heure ou deux quasiment tous les soirs.
Michel Ouellet, rider et propriétaire d’un Can-Am Spyder
PHOTO : SIMON COUTURIER-KLXVI. COM
Montréal-Miami
Il y a quelques années, le duo s’est rendu à Miami sur son Can-Am Spyder… en deux jours ! Pour profiter au maximum du temps en Floride, Michel et Marielle ont poussé la machine : quelque 1300 km parcourus la première journée, suivis de 1700 km le lendemain. Un petit tour de force qui n’aurait jamais été possible en moto traditionnelle, sans le confort et la stabilité de leur véhicule trois roues, croit le conducteur aguerri. « On est partis de Montréal dans la sloche le 23 mars et à mesure qu’on descendait vers le sud, on enlevait des couches pour finir en gougounes à Miami. » Grâce à la capacité de rangement du Spyder, ils ont pu loger leurs effets pour affronter les deux climats, et emporter tout ce qu’il leur fallait pour passer de superbes vacances sous le soleil.
À Miami, on se stationnait à côté de voitures Ferrari, Porsche et McLaren… et les gens prenaient notre Spyder en photo !
Michel Ouellet, rider et propriétaire d’un Can-Am Spyder
Le club de la caserne
Michel l’admet : le premier été, son choix de véhicule de loisir lui a valu les gentilles moqueries de ses confrères. Mais bien vite, les préjugés sont tombés un à un. En bon ambassadeur de son Can-Am Spyder, le pompier a vu les adeptes se multiplier autour de lui. Ils sont maintenant trois fiers propriétaires de moto trois roues à former le club Spyder de la caserne ! Les arguments de vente n’ont pas été difficiles à trouver pour Michel. « La facilité d’obtenir le permis, le coût très bas des immatriculations, la stabilité du véhicule, son côté pratique… y a plein d’avantages. »
J’ai vite convaincu les gars. Moi, je sors mon Spyder un mois avant qu’eux autres puissent sortir leur moto. Et je le remise un mois après eux. Je peux aussi faire de l’intercaserne en rangeant mon matériel dans les valises.
Michel Ouellet, rider et propriétaire d’un Can-Am Spyder
PHOTO : SIMON COUTURIER-KLXVI. COM
En route vers l’avenir
Ce qui est certain, c’est que Michel et Marielle ne sont pas près d’accrocher leurs casques. Ils songent déjà à leurs futurs voyages à bord de leur bolide. Les îles de la Madeleine figurent parmi la liste de leurs prochaines destinations à découvrir en trois roues. Et une fois l’heure de la retraite arrivée, c’est vers la mythique Route 66 que les époux prévoient de se diriger. L’horizon est vaste pour ce couple qui compte déjà trente-cinq ans à cheminer côte à côte.