En 2003, j'étais allé chanter au Mexique dans le cadre de la Foire du Livre Internationale de Guadalajara. En 2006, je participais aux festivités du Sommet de la Francophonie à Bucarest, en Roumanie. En 2008, l'Alliance Française de New Delhi présentait mon concert pour célébrer la Fête de la Francophonie, en Inde. Et cette année, pour souligner la Semaine de la Francophonie, j'allais me produire au Brésil.

Bonnes places, bons moments.

Rio de Janeiro

Tout le monde a déjà vu des photos de Rio, de ses plages (et mini bikinis !), des montagnes verdoyantes qui entourent la ville, de la statue du Cristo Redentor. Mais c'est surtout pour son mythique carnaval qu'elle est mondialement reconnue et désirée.

Cette année, les festivités se déroulaient du 6 au 9 mars. Quoique je sois arrivé le 13, j'ai pu voir et entendre des dizaines de carnavaleux étirant la fête. Joyeux et infatigables comme je les aime.

Mon hôtel était à deux minutes d'une des plus belles plages qui soient: Ipanema Beach. Ce quartier plutôt aisé, jeune et branché se situe juste à côté de Copacabana.

Le jour, en faisant le lézard sur la plage, j'ai observé les gens pratiquer la Capoeira, le beach-volley, le foot-volley... et les femmes, belles et souriantes. Ouf !

J'ai joggé le long de la mer, je me suis baigné et me suis baladé relax, m'arrêtant ici et là pour écrire ou regarder un match de foot dans un pub.

Un soir, je me suis assis sur un banc pour contempler le crépuscule sur les Dois Irmãos. Lorsque le soleil est passé derrière les monts jumeaux, des dizaines de surfeurs applaudirent de plein coeur, comme pour remercier les dieux pour cette journée sans accident. J'aime les gens de race solaire.

La dernière soirée, j'ai été reçu au consulat canadien pour un concert intime, en présence de dignitaires québécois, canadiens et brésiliens. Le lendemain, il fallait déjà partir pour São Paulo.

São Paulo

São Paulo est une jungle de béton où vivent 11 millions d'habitants. Atterrir ici est une expérience en soi. L'atterrissage se fait presque parmi les immeubles et gratte-ciels.

De jour, les routes de la mégalopole sont pratiquement toutes congestionnées. On a mis une heure pour nous rendre à l'hôtel, situé à l'angle des rues Luiz Coehlo et Augusta.

J'ai été chanceux d'avoir un bon guide en Lao, mon directeur de tournée et traducteur, engagé par la production. DJ de profession, l'ami Lao m'a présenté à des potes musiciens, m'a fait découvrir des restaurants et des bars fréquentés par la faune marginale et m'a accompagné jusqu'aux after-hours qui ne ferment qu'à la lumière du jour. Avec lui, j'aurai follement vécu la nuit Sao Paulienne. Merci, cher Lao.

Pour la bonne forme, avons-nous visité, de jour, quelques parcs, dont le Parc Trianon, de toute beauté, et musées, dont le Musée de la Langue Portugaise, intéressant mais hermétique pour qui ne maîtrise pas cette langue.

Et les spectacles ?

Ah oui !  J'étais au Brésil pour présenter des concerts !

À São Paulo, en entrant dans la salle de 650 places, j'ai pensé : « Je fous quoi si y'a personne ? » Surprise ! Environ 450 curieux ont assisté au spectacle. La réaction fut réellement bien sentie. Idem à Araraquara, puis à Campinas où les salles étaient combles et les foules chaleureuses au-delà de mes espérances.

Bien que c'était un événement organisé et promu par la Délégation générale du Québec, en collaboration avec le Consulat canadien et l'Alliance française, j'ai été étonné de rencontrer autant de Brésiliens francophiles ; autant de francophones ayant choisi de vivre au pays de Lula, tous passionnés par la culture francophone mondiale. Que ce soit à travers la musique, le cinéma, la littérature, la danse, les arts visuels, le français continue de fasciner. J'ai pu le constater, une fois de plus, grâce à mon métier.

J'ai ce désir de faire voyager ma langue, sans cesse. Aux bonnes places, aux bons moments, tout partout et pour toujours.