La première fois que je suis allé présenter des spectacles en France, c'était à l'été 2001. Avec l'aide de l'Office Franco-Québécois pour la Jeunesse, j'avais réussi à booker une dizaine de concerts, dont quatre à la Maison du Québec à St-Malo.

Du 15 juillet au 16 septembre 2001

J'avais pris soin de traîner avec moi une soixantaine de démos, chansons embryonnaires de Western Romance, question de me faire un peu d'argent de poche et d'en distribuer aux différents intervenants de l'industrie du disque et du spectacle rencontrés au fil de mon périple de deux mois.

Une fois la série à St-Malo cannée, j'avais longé la côte Atlantique jusqu'à Cap Breton. Puis, après avoir parcouru quelques villages des Pyrénées, suivi de crochets à Toulouse et Montpellier, j'allais me poser au bord de la mer Méditerranée à Marseille avant de remonter vers Grenoble pour terminer ma route à Paris.

Presque dix ans plus tard, j'ai toujours le même plaisir à y retourner. Et je revois encore certaines personnes clés, rencontrées lors de ce premier saut en France, dont Maurice Segall du festival Déferlantes Francophones, pour ne nommer que lui.

Nantes

Traversée par la Loire, Nantes est une des très belles villes de la France; avec ses vieux hangars industriels transformés en lieux culturels, son centre historique, sa Place Royale, elle déborde d'activités de toutes sortes.

Le 20 janvier passé, nous y étions pour présenter notre spectacle dans le cadre des BIS de Nantes, équivalent de la Bourse RIDEAU au Québec, rendez-vous où diffuseurs, promoteurs, agents, producteurs et autres bonzes du show business viennent brasser des affaires et assistent aux shows cases d'artistes en opération ou en développement.

Pour être franc, chanter ses chansons dans une salle remplie de gens du milieu n'est pas ce qu'il y a de plus tripant. Plusieurs sont blasés, en ont trop vu, trop entendu, ont juste envie d'aller boire des coups, ou d'en donner à la p'tite blonde du kiosque #69, etc...

Bref, même si la foule s'est levée durant les dernières tunes et qu'on a booké de nouveaux concerts en Europe pour les mois qui viennent, j'ai pas un super souvenir de ce show-là.

Et la vie continue.

Photo: Yann Perreau

Place Royale, Nantes

Clichy-sous-Bois

Deux jours plus tard, un public moins nombreux, mais plus vivant nous attendait à Clichy-sous-Bois.

C'est dans cette banlieue de Paris que de nombreuses émeutes éclataient, le 27 octobre 2005. Violences urbaines qui auront duré trois semaines, les plus importantes depuis mai 68.

Cela dit, le 22 janvier 2010 à Clichy-sous-Bois, il n'y avait rien à signaler de louches... À part nos gueules de bois! Comme nous avions congé la veille et tout excités qu'on était de loger dans un hôtel de Pigalle, on en a profité pour se faire un Paris by night bien relevé. Un grand succès!

Cuite qui n'aura pas empêché notre troupe de donner un show plein d'énergie, quand même! C'était notre deuxième passage à Clichy-sous-Bois après Perreau et la Lune en 2007; sûr que ce n'était pas le dernier.

De retour à Pigalle vers minuit, heureux de notre performance, on est allé se bouffer un couscous avant de se retrouver chacun dans nos chambres, question de reposer nos esprits encore un peu décalés.

Photo: Yann Perreau

Sculpture (titre inconnu) dans Clichy-sous-Bois

Les Trois Baudets de Paris

Établissement culturel de la Ville de Paris situé à l'angle du boulevard Clichy et de la rue Coustou (18e arr.), la salle des Trois Baudets a vu, durant le siècle passé, plusieurs grands de la chanson française et internationale fouler ses planches.

Le 23 janvier 2010, c'était notre tour. Et nous n'avons pas raté notre chance de dire un beau bonjour électrique aux fantômes de Pigalle. La salle remplie de vrai public, mais aussi de gens de l'industrie, aura reçu notre dose de rock sportif et poétique en plein coeur.

Après le spectacle, une rencontre dans le hall avec les gens, puis on est allé célébrer au Chat Noir, bistrot mythique voisin des Trois Baudets.

Encore là, j'ai senti que nous reverrions Paris avant longtemps. Comme tout artiste moindrement ambitieux, j'ai envie d'exporter mon travail. Y réussir me permet de réaliser mon autre passion, celle de voyager et rencontrer des gens de tous horizons qui m'inspirent et me donnent le goût de la vie.

Assis au piano à queue, j'ai fermé le Chat Noir en chantant des chansons à boire, prêt à continuer jusqu'au bout de la nuit.

À bientôt, les potes!

Photothèque Le Soleil

Institution légendaire dans Pigalle, Le Moulin Rouge, près des Trois Baudets