Après dix jours de bons temps en Argentine et une semaine au-delà des espérances en Uruguay, le Chili nous donnera un dernier coup de grâce avant le retour au bercail. Climax inespéré.

Les douanes traversées, quelques heures de route nous permettront d'admirer des paysages de plus en plus verdoyants. Comparativement à l'Est des Andes, les terres de l'Ouest sont moins arides. À près de trois cents kilomètres de la côte, le souffle de l'océan Pacifique se fait déjà sentir.

Los Andes

Endoloris de notre ride de mini bus tape-cul, nous descendons à Los Andes, petite ville tranquille entourée de montagnes, idéale pour nous relaxer les viandes.

Après la douche, nous allons faire une promenade jusqu'au parc de l'Indépendance.

En cette année électorale, la République du Chili célèbre son bicentenaire.

Un groupe de rock joue des airs andins, encourageant la foule nombreuse à voter pour Eduardo Frei, candidat de gauche (finalement défait contre la droite du multimillionnaire Sebastian Pinera, élu nouveau président, le 18 janvier dernier.)

Joyeux anniversaire quand même, les gars.

Avant la noirceur, on s'arrête à l'angle de deux rues louches pour entrer, affamés, dans un étrange centre communautaire abritant une taverne et une cuisine familiale. Au menu, un poisson typique de la région : le merluza.

Pur délice servi dans un décor vert hôpital éclairé aux néons blancs, égayé par la voix douce d'un chanteur de cumbia traditionnelle s'accompagnant à la guitare.

Comme bonus, nous irons clore la soirée dans un bar de danseuses, glauque de chez glauque.

Aventure pas nécessaire, mais intéressante.

Insatiable besoin de sensations fortes quand tu nous guides!

Photo: Marie-Pier Veilleux

Vue sur Valparaiso à partir d'un bateau de pêcheur

Valparaiso

Le lendemain matin, après un tour du cimetière de Los Andes, nous sautons dans un bus pour Valparaiso.

Deuxième ville en importance du Chili, Valparaiso est divisée en deux sections. D'une part « El Plan » où se trouve une grande partie des commerces de la ville, le port, ainsi que le centre historique déclaré Patrimoine culturel de l'Humanité en 2003.

L'autre partie, ce sont les « Cerros » (collines) qui dominent la baie, formant un amphithéâtre naturel ouvert sur le majestueux Pacifique. Elles donnent à la cité son allure unique.

C'est là que vivent la majorité des habitants, à l'intérieur de maisons de tôles, de bois et de briques de toutes les couleurs.

L'endroit peut se visiter en utilisant les funiculaires, marque de commerce de la ville (15 au total), mais nous avons préféré marcher et escalader les rues, ruelles et autres escaliers qui sillonnent les collines.

Photo: Marie-Pier Veilleux

Un des 15 funiculaires de Valparaiso

La Sebastiana

Une bonne marche jusqu'au Cerro Bellavista nous mènera à La Sebastiana, maison de feu Pablo Neruda, chantre de la poésie chilienne.

La bâtisse, devenue musée, est érigée toute en hauteur et en rondeur au coeur d'un jardin de fleurs sauvages.

Émouvant d'être à l'intérieur du bureau dans lequel Neruda noircissait ses dizaines de pages par jour. D'admirer sa collection d'innombrables objets d'art, d'accéder à la tour vitrée de son temple, bastion d'où il contemplait avec ses amis, chaque Nouvel an, les traditionnels feux d'artifices qui pètent dans le ciel au-dessus de la baie.

Une visite de deux heures captivantes qui restera gravée dans ma mémoire.

Côté gourmand

C'est définitivement au Chili, que nous aurons dégusté les meilleures bouffes de tout le voyage. Plein d'arômes, d'épices et d'herbes savoureuses, bien dosées.

Les fruits de mer sont tellement frais que c'est à croire que partout les cuisiniers ont un frère ou un cousin qui pêche à mesure, et qui livre les commandes.

On nous sert de bons fruits et légumes, ce qui est beaucoup plus rare chez les Uruguayens et Argentins, fous friands de viandes, de pâtes, de pains et de fritures.

Notre plus grande expérience culinaire : restaurant « Del Mar a la Cordillera » dans Cerro Alegre. Cuisine fine et moderne tout en respect de la tradition régionale où chacune des bouchées, chacune des lampées se mérite un « Ah! ». J'écris et je bave.

Photo: Marie-Pier Veilleux

Fin d'après midi dans un parc au centre de Santiago

Santiago de Chile

Le périple tirant à sa fin, nous n'avions que deux jours pour ratisser la capitale du Chili. C'est évidemment trop peu pour pouvoir la décrire à sa juste valeur, mais suffisant pour attraper la piqûre.

Le climat, la lumière, la convivialité des gens, l'architecture, la proximité avec les montagnes, l'activité culturelle, le dynamisme, tout ce qu'on a pu sentir, voir, entendre, goûté, nous a plu.

Quelques heures avant de prendre l'avion, on s'est payé une dernière dose d'adrénaline en se lançant d'un Bungee.

Climax inespéré, insatiable besoin de sensations fortes...

Ces trois semaines de vacances en Amérique du Sud nous ont fait le plus grand bien. On y reviendra, c'est tellement géant!

Buenos Aires

Parlant d'y revenir; à Buenos Aires, nous nous sommes liés d'amitié avec des Québécois qui eux se sont rendus jusqu'en Patagonie.

Si vous voulez rêver un peu plus, consultez leur blogue: http://ausuddusud.blogspot.com

Photo: Yann Perreau

Santiago de Chile vue de la montagne