Monsieur Latulipe aurait été fier de voir que la salle qui porte son nom figure toujours parmi les endroits les plus hot de la métropole. Déjà durant les minutes précédant le show de mercredi passé, les murs de l'ancien Théâtre des Variétés suintaient à grosses gouttes. La foule gonflée à bloc, nous n'avions qu'à suivre notre plan de match et à appuyer sur le champignon pour que les feux explosent... L'amour est une bombe.

L'amitié

J'ai souhaité la bienvenue aux spectateurs en entonnant a capella «L'homme canon» de Richard Desjardins, puis présentai aux gens celui qui ouvrira nos concerts durant toute la tournée «Un serpent sous les fleurs ».

J'ai connu ce Alex Nevsky, en question, pendant le tour « Perreau et la Lune », en 2007. En collaboration avec Musique Plus, j'avais eu l'idée d'inviter des artistes en émergence, de chaque région, à faire ma première partie dans leurs coins du Québec. C'est donc lui qui avait ouvert lors de notre prestation à Granby.

Les deux cons, que nous sommes, s'attachèrent. C'est comme ça la Vie. Depuis près d'un an et demi, je l'aide à structurer ses chansons, à préciser ses textes, ses musiques, le confrontant à prendre confiance en ses créatures et en sa voix. À ma façon, je tiens le rôle que Gilles Brisebois a joué pour moi quand j'avais l'âge d'Alex, il y a dix ans...

Pour moi, cette collaboration est stimulante et très gratifiante. Je sais pas exactement où tout ça mènera Alex, mais je sais que sans Gilles, je ne serais devenu ni l'homme, ni l'artiste que je suis maintenant.

Curieux, visitez : www.myspace.com/alexnevskymusique

Photo: Simon Couturier

Et que ça flambe!

Première tempête

Le lendemain de la canicule de Latulipe ne fut pas du tout printanier. À la hauteur de Drummondville, un presque grésil lançait les hostilités, puis dépassé Val Alain, définitive constatation : un merdier blanc faisait rage. Eh oui! La vraie de vraie première tempête de neige du prochain hiver, je l'aurai mangée le 22 octobre. La région de Québec aura toujours ce je-ne-sais-quoi de plus originale que les autres!

À 14h00, je roulais sous les 100 kilomètres / heure sur la « 20 », témoin de camions renversés dans le terre-plein, d'autos patrouilles, cerises allumées, shiftant la majorité des voitures sur les quatre flashers... Et moi, une main sur le volant, l'autre sur le téléphone répondant aux questions d'une rigoureuse et allumée animatrice de la radio Sortir FM. Wow! Belle préparation d'avant show. Franchement, je pouvais pas arriver au Grand Théâtre plus concentré!

Finalement, le bilan est positif. Tout s'est super bien déroulé pour nos rentrées Montréalaise et Québécoise : supplémentaires le 20 février au Métropolis dans le cadre du Festival Montréal en Lumières et le 26 février à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec. Deux pouces en l'air pour les Bâtards!

Café des Beaux Instants

Après une journée de congé mérité, nous allions conclure le week-end de trois concerts au Café Des Beaux Instants à Sorel-Tracy. La petitesse des lieux clashait avec les deux endroits visités précédemment, mais n'allait foutument rien enlever à l'intensité du contact entre le public et nous.

J'adore ces places déstabilisantes pour nombre d'artistes. Scène à peu près au niveau du plancher, éclairages limités, aucune possibilité de scénographie... What you see is what you get comme y disent. Si ton show est bon, ça marche, sinon, tu te fais chier pendant les trop longues minutes que ça dure!

La gibelotte

Avant notre concert, Martin notre bassiste, natif de St-Joseph-de-Sorel, nous conviait à la maison de son enfance pour déguster la fameuse gibelotte de sa mère. Pour ceux qui ne connaissent pas, serai-je vulgaire : la gibelotte c'est un genre de soupe de poisson sauce tomate avec patates, maïs, haricots et autre choix de légumes... Absolument délicieux! En tout cas, celle de Mme Pelland a su gagner tous les gourmets du band, même les plus princesses!

Du coup, nous en profitions pour chanter Bonne fête, tous en choeur, au fils de Martin, Victor qui célébrait son premier anniversaire. Que de l'amour dans cette maison respirant le réconfort, l'amitié, la tendre et bonne famille! Merci, Suzanne et André, de nous avoir reçu si chaleureusement.

Photo: Marie-Pier Veilleux

Un 23 octobre 2009 sur les Plaines d'Abraham

Encore le Cocon du Bonheur

À 2h30 am, en solitaire, j'embarquais sur le bateau de Sorel qui traverse le fleuve vers St-Ignace-de-Loyola, me dirigeant au nord de Lanaudière, à St-Liguori, rejoindre la douceur apaisante de mon havre sur la rivière Ouareau. Le lendemain, mon amoureuse, mon cousin, ma cousine, sa fille et moi terminions les travaux d'avant l'hiver: dernières feuilles à ramasser, bois à corder, cheminée à ramoner et dernières plantes vivaces à tailler.

Et la paix?

Après avoir sauvagement confirmé la qualité de notre show aux médias les plus qualifiés et sévères du Québec, après avoir dignement assumé cette pression populaire et médiatique, potentiellement aliénante, rien de mieux, pour retoucher au bonheur réel, que le silence de sa maison en pain d'épices...

Je respire en attendant la folie décadente de l'ADISQ...

«J'aurais voulu être un harpiste...»

 

Photo: Yann Perreau

Ma cousine Suzanne et sa fille Marie