Un happening artistique pluridisciplinaire dans un loft du centre-ville de Chicoutimi, un vol de char, un «24 heures» de lecture historique... Ouch! Je m'attendais à un week-end de haute voltige, mais à ce point...

Le Festival des Arts de la Marionnette

Connaissant mon passé de marionnettiste, l'organisme ManiganSes m'a approché pour que je l'accompagne à titre de porte-parole de la 22e édition de leur Festival des Arts de la Marionnette qui se tiendra du 14 au 19 septembre 2010.

Comme l'événement est biennal, l'Entre-deux a été créé, chaque année de pause, afin de faire découvrir à la population un avant-goût des activités qui auront lieu l'année suivante.

J'étais donc à Jonquière, le 11 septembre dernier, dans le cadre d'un 5 à 7 au café-théâtre le Côté-Cour, pour le dévoilement de la programmation du week-end.

http://www.maniganses.com

Coucher de soleil sur le Lac

Après un bref discours de porte-parole et un petit tour de trois chansons au piano, j'allais faire la connaissance d'un tas de gentilles personnes, dont deux nouveaux amis qui me proposèrent de m'emmener voir le coucher du soleil sur le Lac St-Jean.

La mer intérieure, wow! Merci Martine et André pour la délicatesse!

Vole le Dj

De retour de notre escapade, une bénévole du festival me conduisait au centre-ville de Chicoutimi où se tenait une soirée dans un loft à l'esthétique digne de la Factory de Warhol. Dj invité, j'allais faire danser la faune jusqu'au bout de la nuit.

Au matin, après le petit-déjeuner servi par mes hôtes de l'Auberge les Deux Tours, je me suis dirigé vers le stationnement où j'avais garé mon auto, vers 15h30 la veille. Pus de char. Sur le coup, j'ai cru que les vapeurs d'alcool me faisaient halluciner...

Dix aller-retour et deux cafés plus tard : ma Yaris était bel et bien disparue.

Il fallait que je sois à Québec avant15h00 et j'étais à pied. Heureusement, un homme de Sept-Îles, rencontré lors du fameux 5 à 7, m'offrit une ride.

Grâce à lui, je serais présent à temps pour le coup d'envoi de la plus importante lecture de littérature Québécoise de l'Histoire. Merci cher Michel.

Mon journal du Moulin à Paroles 12/09/09

14h45 : Brigitte Haentjens rassemblent les lecteurs à l'intérieur de la loge principale pour nous expliquer la bonne façon de fonctionner afin que le Moulin tourne rond.

15h00 : Devant le Pavillon Edwin-Bélanger, la colline est bondée de gens de tous les âges, le ciel est sans nuage, le soleil est généreux. Fébriles, Brigitte, Sébastien Ricard et Biz lancent le premier tour du Moulin à Paroles.

18h00 : Après seulement trois heures d'écoute attentive, je crois avoir appris plus sur mon pays que durant les dizaines d'heures passées dans les cours d'histoire du système scolaire.

19h00 : Un cocktail dînatoire nous est offert dans le hall du Musée des Beaux-Arts. Avec André Bélisle, environnementaliste de la première heure et Samian, rappeur Algonquin, nous discutons de la désolante réalité des Premières Nations, confinées dans des réserves dignes, dans certains cas, du tiers-monde.

À ce sujet, voici un lien pour accéder à la pétition adressée au Parlement du Canada concernant la Déclaration des Nations-Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.

http://www.apnql-afnql.com/fr/accueil/img/Petition-APNQL-sept09.pdf

Imprimez, faites circuler et envoyez l'originale à l'adresse postale suivante:

Secrétariat de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador

250, Place Chef Michel Laveau

Bureau 201

Wendake, Québec

G0A 4V0

Vers 22h30 : J'ai la responsabilité de rendre le Manifeste du Refus Global de Paul-Émile Borduas, un honneur pour moi.

Peu avant minuit : L'écrivain Jean-Marc Dalpé lit La Marche à l'Amour. À côté de lui, je vibre le courant frénétique de son flot impliqué coeur et âme dans la voix de Gaston Miron, invisible, mais assurément présent et fier de l'hommage qu'on rend à notre langue.

Après que Dalpé eut dit la phrase : «tes yeux de paille et d'or seront toujours au fond de mon coeur et ils traverseront les siècles», j'entame la suite du poème en chantant Je Marche à toi a capella.

High lights dans la nuit 13/09/09 : Speak White de Michèle Lalonde, lu par J-Kyll et la lettre écrite par Pierre Laporte à Robert Bourassa avant de mourir, lue par Jean Barbe, comptent parmi les instants gravés dans ma mémoire.

Photo: Yann Perreau

Coucher du soleil sur le Lac avec Martine et André

À l'aube: Je suis dans un tipi, couché sur un lit de camp sous deux couvertures de laine. Fatigué, à fleur de peau, je suis comme stoned; il pleut, il fait froid, mon sang coule comme de l'or.À 33 ans, je suis ému, choqué, abasourdi, admiratif de mes ancêtres; plus que je ne l'ai jamais été.

9h00 : Je me réveille en sursaut, j'arrive en retard pour ma deuxième lecture du Manifeste du Refus Global, merde! Haentjens est tout sourire, me met à l'aise; des lecteurs volants sont toujours là pour prendre la relève.

10h00 et des poussières : Deuxième lecture de La Marche à l'Amour avec Jean-Marc. Cette fois-ci, quand il dit la phrase où je dois commencer à chanter, je sors du cadre, j'emprunte l'escalier qui mène au parterre et marche vers la foule.

Je sens aussitôt le danger occuper tout l'espace; seulement ma voix dans le silence du matin électrique. Un lien magique s'installe tout à coup entre moi et une dame assise sur la pelouse, vers qui je m'approche lentement.

Acteur et témoin du geste spontané, j'ai conscience de l'audacieuse chevauchée, mais l'assume pleinement jusqu'à la fin du poème.

11h30 : Je pars pour Montréal en autobus (pus de char...). J'ai une répétition avec l'équipe du déjanté Loui Maufette, metteur en scène du spectacle Poésie, sandwich et autres soirs qui penchent, présenté les 17, 19 et 20 septembre à la 5e salle de la Place des Arts.

Dimanche soir : j'étoile dans mon lit.

Photo: Yann Perreau

Tipi dans lequel j'ai dormi sur les Plaines