Touristes : l’heure de la reprise a sonné. Du moins dans certains pays, comme la Grèce, où les plages et des sites emblématiques comme l’Acropole ont rouvert après deux mois de fermeture complète causée par le coronavirus. Ottawa n’a pas encore levé l’interdiction de voyager — sauf pour des raisons essentielles — mais on peut se permettre de rêver en explorant les mesures d’ouverture adoptées dans certaines des destinations les plus prisées.

La Grèce

Dans ce pays où 20 % des emplois dépendent du tourisme, le retour des vacanciers est on ne peut plus attendu. Le 15 mai, quelque 500 plages ont rouvert sur fond de cette règle d’or à laquelle on commence à s’habituer tant bien que mal : distanciation, distanciation, distanciation. Et pour être certains que la consigne sera bien respectée, on a interdit la musique, les sports d’équipe et la vente d’alcool, qui favorisent les rapprochements. Les vols internationaux vers Athènes reprendront le 1er juillet, mais les Canadiens devront attendre la levée de l’interdiction de voyager par Ottawa avant d’y retourner.

L’Espagne

PHOTO LLUIS GENE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme se promène, masqué, sur la plage de Barceloneta, près de Barcelone. Les touristes étrangers pourraient se voir refuser l’accès aux grandes villes, comme Madrid et Barcelone, dans un premier temps. 

Sévèrement touchée par la pandémie, l’Espagne compte mettre un terme à la quarantaine imposée à tous les étrangers à la fin du mois de juin.

Le tourisme reprendra peu à peu, d’abord à l’échelle nationale, puis à l’internationale en juillet. Mais attention : toutes les destinations ne seront pas ouvertes aux visiteurs. Les plages passeront avant les villes, notamment parce que la distanciation physique y est plus facile à pratiquer. Pour renouer avec Madrid ou Barcelone, il faudra attendre encore.

Les îles Canaries

PHOTO DESIREE MARTIN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les îles Canaries entendent imposer un contrôle serré
des voyageurs étrangers pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs du coronavirus à leur arrivée. 

Les îles Canaries ont annoncé en grande pompe, le 8 mai dernier, qu’elles deviendront la première destination desservie par un vol exigeant un « passeport sanitaire numérique », en juillet prochain. L’initiative, menée avec l’Organisation mondiale du tourisme, obligera les passagers à télécharger une application sur leur téléphone, où seront enregistrées les dernières données de leur dossier médical et la confirmation qu’ils ne sont pas atteints du coronavirus. Les détails de l’opération n’ont pas encore été annoncés, mais déjà d’autres destinations — dont certaines îles grecques — exemptes de cas de coronavirus actifs ont annoncé leur intérêt pour une mesure similaire.

L’Australie

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L’Australie relancera le tourisme sous peu en misant sur l’engouement de sa population locale et de celle de son voisin, 
la Nouvelle-Zélande. 

La pandémie a fait apparaître tout un nouveau vocabulaire auquel il faudra s’habituer, notamment un nouvel usage du mot « bulle ». En particulier dans le sens de « bulle touristique », comme celle que veulent former l’Australie et la Nouvelle-Zélande, deux premières de classe en matière de lutte contre la propagation de la maladie (respectivement 100 et 21 morts en date du 20 mai). Les deux pays rouvriraient leurs frontières dans les prochaines semaines. L’élargissement de la bulle avec d’autres pays de la région Pacifique est envisagé pour la suite.

La France

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À Chamonix, le téléphérique vers l’Aiguille du Midi a repris
du service le 11 mai, avec des mesures de protection sanitaire accrues. Pour le moment, seuls les Français habitant
dans un rayon de 100 km peuvent y aller. 

La destination favorite des Québécois — après le Canada et les États-Unis — n’a pas encore renoué avec le tourisme national : les Français sont privés de déplacements à plus de 100 km de leur résidence. Et la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 24 juillet allonge d’autant la fermeture des frontières et l’imposition d’une quarantaine de 14 jours à tous les arrivants. N’empêche que plusieurs attractions ont repris du service, comme le téléphérique de l’Aiguille du Midi, à Chamonix. Le nombre de passagers admis a été réduit de moitié, des panneaux d’acrylique ont été installés et le port du masque y sera obligatoire.

Le Royaume-Uni

PHOTO TOLGA AKMEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les premiers touristes étrangers autorisés à retourner à Londres pourraient être ceux venant d’un pays affichant un taux de contamination au coronavirus très faible. 

Au lieu d’une « bulle de tourisme », l’Angleterre envisage de créer des « ponts aériens » avec des destinations où le taux de transmission de virus (le fameux Ro) est faible, a indiqué le ministre des Transports le 18 mai. Une quarantaine obligatoire de deux semaines sera mise en place quand les frontières rouvriront, dont la pertinence sera réévaluée toutes les trois semaines. Le tourisme national reprendra tout de même à l’été : les campings devraient rouvrir le 4 juillet.

Thaïlande

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À Bangkok, une danseuse traditionnelle ajuste son masque protecteur avant un spectacle devant le temple Erawan,
 qui a rouvert le 4 mai dernier, en même temps que les commerces et les entreprises. Seuls les touristes chinois
et sud-coréens pourraient être admis en 2020.

Bangkok, la ville la plus visitée l’an dernier (selon l’index MasterCard des destinations), se prépare doucement à recevoir des touristes de nouveau, en arborant de nouveaux protocoles de désinfection dans les hôtels, des panneaux d’acrylique entre les tables dans les restaurants, etc. On espère encore accueillir entre 10 et 16 millions de touristes en 2020 — comparativement à 39 millions en 2019 —, mais on s’attend à ce qu’ils proviennent essentiellement de la Chine et de la Corée du Sud, la Thaïlande envisageant de n’ouvrir ses frontières qu’à certains voisins, dans un premier temps, qui affichent un faible taux de propagation du virus. Les déplacements interprovinciaux sont proscrits jusqu’au 31 mai.