Vous avez de la famille en Égypte, en France, au Brésil, aux États-Unis et au Québec et vous cherchez un endroit pour les réunir ? Une foule d’options s’offrent à vous, que ce soit ici ou ailleurs. Des pourvoiries aux chalets en bois rond en passant par les tout-inclus et les locations de gîtes ou de maisons, tout est possible.

Olivier Soussy habite Montréal depuis près de 25 ans, mais sa famille vient de France (Paris, Lyon et Dole). Depuis une dizaine d’années, il organise régulièrement des réunions familiales. Un réflexe qui lui vient de son père.

« Quand on était plus jeunes, mon père organisait chaque année des vacances en famille, nous confie-t-il. On louait une maison, et on passait du temps ensemble. On jouait à des jeux, on allait à la plage. Un jour, mon père m’a pris à part et il m’a dit : “Quand je serai parti, j’espère que vous allez continuer à vous voir…” »

Quelques années après la mort de son père, Olivier a repris le flambeau et organisé une première réunion familiale.

Rien qu’avec la famille immédiate (ses filles, sa mère, son frère et sa sœur), ils étaient une quinzaine. Comme la majorité se trouvait en Europe, il a opté pour un Club Med en Turquie. « C’était ce qu’il y avait de plus simple, nous dit-il, et puis c’était un endroit magnifique. On a été là-bas deux années de suite. »

Puis, il y a eu des locations de petites maisons en Corse pour le mariage de son neveu, et d’un grand mas à Aigues-Mortes (en Camargue), il y a deux ans, pour son anniversaire.

« On a élargi le cercle pour ces occasions, raconte-t-il. En Corse, chacun recevait à tour de rôle. Tout le monde amenait un plat. À Aigues-Mortes, on était une bonne quinzaine de personnes à dormir dans la maison, les autres avaient loué des plus petites maisons autour. Il y avait des parents, des amis, c’était super. »

Plusieurs options au Québec

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Olivier Soussy

Au Québec, de nombreuses familles sont dans la même situation. Mais où emmener ses 25 frères, sœurs, tantes, oncles, cousins et neveux si on veut réunir tout le monde ici ?

La Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) compte 320 pourvoiries membres, dont plusieurs ont une offre d’hébergement intéressante pour les groupes. Auberges, chalets et bateaux-maisons peuvent accueillir de 4 à 20 personnes par unité. Sans oublier les campings. Sur leur site, on peut faire des recherches par région, par activité (pêche, kayak, vélo, plage, randonnée, etc.) et bien sûr par nombre d’invités.

L’an dernier, ce sont plus de 500 000 personnes qui ont séjourné dans les pourvoiries du Québec, selon les données recueillies par la Fédération. Parmi elles, le quart sont venues de l’extérieur du Québec.

« C’est sûr que la majorité des pourvoiries offrent principalement des activités de chasse et de pêche, nous dit Alain Parenteau, directeur du marketing à la Fédération. Mais il y a de plus en plus de familles qui choisissent d’y passer leurs vacances. Pour pêcher, mais aussi juste pour faire de la randonnée ou des activités nautiques. »

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La famille de Nicole Gravel s’est réunie dans les chalets en bois rond de Sainte-Christine-d’Auvergne, l’été dernier.

Selon Alain Parenteau, les pourvoiries les plus proches de Montréal et Québec, dans les régions des Laurentides, de Lanaudière et de la Mauricie, sont celles qui ont le plus diversifié leur offre.

Autre option pour les Québécois qui veulent réunir leur famille éparpillée : les chalets de bois rond de Sainte-Christine-d’Auvergne, à l’ouest de Québec. Dans ce village entouré de cinq petits lacs, 66 chalets en bois rond peuvent accueillir entre 2 et 40 personnes. Une destination prisée par les familles, avec 100 000 visiteurs l’an dernier.

C’est là que Nicole Gravel organise depuis deux ans un long week-end familial avec ses deux sœurs (17 personnes au total).

« La première année, on a loué la maison du gardien de phare de l’île Verte et la maison de son assistant. On pouvait réunir jusqu’à 20 personnes là-bas, nous dit celle qui organise ces rencontres familiales jusqu’à un an d’avance. Pour les chalets de bois rond, l’emplacement est parfait, précise-t-elle, parce que notre famille est dispersée partout au Québec [Gaspé, Matane, Rimouski, Québec et Montréal]. »

Un peu comme Olivier Soussy, Nicole Gravel a pris le relais de sa mère, qui était celle qui rassemblait chaque année la famille.

« Après son décès, on est restés cinq ans sans se voir tous ensemble, regrette-t-elle, puis il y a eu le décès du beau-père d’une de mes sœurs. Là, je me suis dit, il faut vraiment qu’on organise quelque chose, on est en train de se perdre de vue. J’ai donc pris l’initiative de trouver un lieu. On a choisi de faire ça un long week-end pour ne pas trop empiéter sur les vacances de chacun. »

PHOTO FOURNIE PAR MARGARITA QUINONES

Les proches de Margarita Quinones, réunis à Punta Cana, en République dominicaine

Margarita Quinones, qui vit sur le Plateau Mont-Royal avec ses deux filles, revient d’une semaine en famille dans un tout-inclus à Punta Cana.

« Ma mère et ma tante sont toujours en Colombie, et puis j’ai des cousins très proches de moi qui habitent aux États-Unis et en Suisse, nous dit-elle, donc ce n’est pas facile de se voir. » Cette réunion familiale (partielle) lui a donné le goût d’organiser des retrouvailles avec la famille complète à Bogotá pour Noël prochain. « Ce serait la première fois qu’on sera tous là depuis 20 ans », s’exclame-t-elle.

De ces réunions familiales, Olivier Soussy retient une chose : « Ce qui rapproche les gens est plus fort que ce qui les éloigne, dit-il. Le bonheur de se retrouver tous ensemble, souvent à quatre générations, est inestimable. Moi, j’ai appris plein de choses sur ma propre histoire familiale en parlant avec des tantes, des oncles ou des cousins. Je trouve que c’est une belle façon de préserver notre héritage familial. »

Le B.A.-ba des voyages de groupe

Dans un article publié en avril dernier par Lonely Planet, l’auteure Emma Sparks donne des conseils pour organiser des voyages de groupe. Il faut qu’il y ait un leader, écrit-elle. Il est aussi important de sonder les membres du groupe, d’offrir des options, de poser des questions « fermées » (où les membres répondront par oui ou non seulement) et, pour les sujets plus délicats, de communiquer d’abord directement avec les personnes concernées. Elle suggère enfin l’utilisation d’applications (Doodle pour sonder son groupe ; WhatsApp pour les communications quotidiennes).

La Croix Bleue y va également de ses suggestions de lieux pour réunir la famille élargie.