Vive le WiFi gratuit à l'aéroport pour patienter entre deux vols? Pas si vite...

Vitesse

L'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau ne s'en est pas vanté: une enquête menée par la firme américaine Speedtest l'a classé l'été dernier au dernier rang d'un classement mesurant la vitesse des réseaux WiFi offerts dans les aéroports du Canada et des États-Unis... tout comme l'année précédente. Le réseau de Montréal permet de télécharger des données à une vitesse de 6,41 Mb/s, contre... 103 Mb/s à Seattle, l'élève modèle. Aéroports de Montréal réplique que, depuis, la vitesse offerte est passée à 20 Mb/s, ce qui le place en milieu de peloton.

http://www.speedtest.net/insights/blog/fastest-airports-north-america-2017/

Application

L'application WiFox facilite la recherche de WiFi en répertoriant les réseaux offerts dans les aéroports, les mots de passe à utiliser, leur coût, et même quelques astuces pour contourner les limites de temps parfois imposées. Parfois, des réseaux gratuits ne sont offerts que dans certains secteurs (à proximité de restaurants, salons privés, bornes, etc.).

https://itunes.apple.com/us/app/wifox/id1130542083?mt=8

Sécuritaire?

Pratique, l'internet gratuit à l'aéroport? Oui. Mais sécuritaire? C'est une autre histoire. «Dès que l'on navigue sur un réseau non sécurisé, on se doit d'assumer que des gens malveillants peuvent intercepter nos données», prévient Pascal Giard, professeur à l'École de technologie supérieure de Montréal et expert en sécurité informatique. «Ce n'est pas parce que vous utilisez un réseau WiFi non sécurisé que vous allez nécessairement vous retrouver dans l'embarras», nuance toutefois M. Giard. Mais «l'équipement requis pour mettre en place un système pour usurper un réseau légitime est très abordable de nos jours et les aéroports constituent un endroit intéressant pour les pirates [il y a beaucoup de gens, plus fortunés que la moyenne]». La mise en garde vaut pour tous les autres réseaux du genre offerts dans les cafés, centres commerciaux, etc.

VPN

L'utilisation d'un VPN est à considérer si vous voyagez souvent ou utilisez régulièrement des réseaux non sécurisés pour consulter des documents personnels. Le VPN - virtual private network, ou réseau privé personnel - crypte la connexion de point en point, en empêchant la lecture de vos données par un tiers. «La plupart des entreprises sérieuses en fournissent à leurs employés», note Pascal Giard. Dans le cas contraire, il faut compter de 5 à 10 $ par mois pour un VPN de qualité. «On en trouve, gratuits, sur le web, mais tous les VPN ne sont pas égaux...», remarque M. Giard. Ces derniers serviront surtout à modifier virtuellement votre situation géographique, notamment pour consulter un site bloqué dans un pays donné (Facebook et Google en Chine, par exemple). M. Giard suggère un site pour vérifier la qualité d'un VPN donné.

https://thatoneprivacysite.net/simple-vpn-comparison-chart/

Https, mots de passe...

À défaut d'avoir un VPN, privilégiez les sites dont l'adresse débute par «https» ou avec l'icône d'un cadenas, deux indicateurs du fait que la connexion est cryptée. Si vous devez utiliser votre carte de crédit - pour réserver un hôtel, une voiture, etc. - pendant que vous êtes à l'aéroport, envisagez d'utiliser le réseau cellulaire, plutôt que WiFi, pour faire la transaction. Enfin, pensez à changer régulièrement vos mots de passe, rappelle Marc-André Léger, expert en sécurité informatique et chargé de cours à l'Université Concordia. «Il faut le faire au moins une fois par année, dit-il. Et ne pas utiliser le même mot de passe pour tous les sites: s'il y a une faille de vulnérabilité dans l'un d'eux, le pirate aura accès à tous vos mots de passe pour tout.»

Réseaux payants

Certains aéroports proposent des forfaits payants en plus de leur accès internet gratuit. La différence entre les deux réseaux a souvent bien peu à voir avec la sécurité, note toutefois Pascal Giard. «Généralement, le payant est plus rapide, c'est tout!» En revanche, dit-il, la connexion proposée dans les salons privés - et payants - est souvent mieux sécurisée. Si vous ne comptez pas utiliser l'internet du tout, déconnectez-vous du réseau aéroportuaire ou désactivez la synchronisation pour limiter la circulation de vos données archivées automatiquement par certaines applications. «Dropbox ou iCloud n'ont jamais eu la réputation d'être sécurisés: ils ne sont pas faits pour des dossiers sécurisés», rappelle M. Léger.

Palmarès

La firme américaine Coronet a dressé, en septembre dernier, un classement des aéroports aux États-Unis dont les réseaux sont les plus sécuritaires et les plus vulnérables.

Les cinq aéroports dont le réseau WiFi  est le plus vulnérable:

1. San Diego

2. Santa Ana

3. Houston

4. Fort Myers

5. Newark

Les cinq aéroports dont le réseau WiFi  est le plus sécuritaire:

1. Chicago

2. Raleigh Durham

3. Nashville

4. Washington

5. San Antonio