Quelques jours avant le départ prévu pour votre prochain voyage, vous avez peut-être reçu un courriel sibyllin de votre compagnie aérienne: «Misez maintenant et vous pourriez obtenir un surclassement!» Mais qu'est-ce que cela veut dire exactement?

En effet, parmi les manières de se faire surclasser en avion (parfois impénétrables pour le commun des mortels), on compte celle des enchères. Certaines compagnies aériennes - dont Air Canada, Lufthansa et Swiss, pour ne nommer que celles-ci - ont mis sur pied ce principe où, quelque temps avant le départ, les passagers de certains vols sélectionnés sont invités à miser une somme pour être admissibles à un surclassement.

Comment ça fonctionne?

Chez Air Canada, ce programme existe depuis environ deux ans, souligne Isabelle Arthur, porte-parole de la compagnie. Les passagers dont le vol est admissible à un surclassement reçoivent un courriel, dans les 10 jours précédant leur départ, leur proposant d'offrir une certaine somme pour courir la chance de voler dans une classe supérieure à celle indiquée sur leur billet.

Supposons que vous vouliez jouer le jeu pour un vol sur les ailes d'Air Canada. Quelle somme proposer? Par exemple, peut-on se montrer prudent et ne miser que quelques dollars, juste pour voir? Eh bien non, puisque des sommes minimales et maximales sont déterminées en fonction de chaque vol. Par exemple, la fourchette pourrait aller de 100 $ à 300 $ pour un vol Montréal-Toronto, ou de 220 $ à 600 $ pour un vol Toronto-Winnipeg.

«Pour déterminer ces montants, il y a plusieurs facteurs à prendre en considération, dont la route, la direction, la demande, la saison», explique Isabelle Arthur.

Un cadran muni d'une aiguille indique même au voyageur, avec une pointe d'humour, la force de son offre. Les passagers ont jusqu'à 72 heures avant le vol pour conclure ou annuler leur demande. Si elle est acceptée, ils en seront alors informés par courriel environ 48 heures avant le départ.

Les vols admissibles, les sommes à miser et le nombre de places disponibles sont à la discrétion des compagnies aériennes et varient en fonction d'une multitude de facteurs. Chez Air Canada, toutefois, on nous avise que 99 % du réseau est admissible, seule l'Inde n'en fait pas partie pour des questions de réglementation sur les taxes.

L'entreprise montréalaise Plusgrade se spécialise dans le surclassement et plus précisément dans ce modèle d'enchères, en aidant les compagnies aériennes à gérer leurs sièges invendus. On apprenait d'ailleurs, il y a quelques semaines, que la Caisse de dépôt et placement du Québec injectait 200 millions dans l'entreprise qui possède des bureaux à Montréal, mais également à New York et à Singapour.

Air Canada fait partie des quelque 70 compagnies aériennes qui utilisent les services de Plusgrade aux quatre coins du monde.