Inutile de payer cher pour l'impression de ses photos de voyage: notre expérience a démontré que le prix n'est pas un gage de qualité.

Nous avons soumis à cinq laboratoires de photographie de Montréal six photos présentant des degrés de difficulté divers (une scène de neige, un coucher de soleil, une photo en noir et blanc, une scène d'automne, un portrait), imparfaites et nécessitant des ajustements. Un jury composé d'un photographe - David Boily - et de deux éditeurs photo (Jean-Sébastien Mercier et Sarah Mongeau-Birkett) de La Presse a évalué les impressions. Les photos ont été imprimées en format 5 x 7, et l'une d'elles, un portrait, tirée en format 16 x 20. Les résultats sont pour le moins surprenants. Les impressions grand format ont été, dans l'ensemble, mieux réussies que les plus petites. Et le labo le moins cher du lot s'est grandement démarqué!

JEAN COUTU

Facilité d'utilisation 

Le net avantage de Jean Coutu sur ses concurrents est son vaste réseau de succursales où l'on peut faire livrer, sans frais, les clichés, que ce soit près de la maison, du bureau, de la garderie, alouette. Le site internet est bien présenté, facile à utiliser (un logiciel doit être installé sur l'ordinateur pour permettre le téléchargement des photographies). Les images sont affichées telles qu'elles seront imprimées et l'on peut faire le recadrage des photos au besoin. Aucun paiement préalable n'est exigé. On nous a appelés et envoyé un courriel pour nous prévenir le surlendemain que notre commande était prête.

Qualité des impressions 

Nos trois évaluateurs ont été très surpris en apprenant que l'un des lots de photos les mieux développés venait d'une pharmacie, classée ex aequo ou légèrement en dessous de Lozeau: les différences entre les deux étaient si faibles qu'un juge a refusé de les comparer. Les couleurs ont été corrigées et étaient assez près de la réalité. L'agrandissement a obtenu la faveur d'un juge, et la seconde place pour les deux autres.

Coût 

20,46 $ (pour l'ensemble des photos soumises)

Verdict 

Le service le moins cher, le plus pratique et parmi les meilleurs testés: un très bon rapport qualité-prix.

LOZEAU

Facilité d'utilisation 

Le site internet du magasin montréalais Lozeau est clair et simple à utiliser. On nous prévient si la résolution des images n'est pas satisfaisante et l'on peut recadrer soi-même ses photos (il faut télécharger le même logiciel que chez Jean Coutu pour envoyer ses photos). Il est possible de sauvegarder des projets et des images pour commander de nouvelles impressions ultérieurement. Aucun paiement préalable. Un courriel nous a prévenus que les clichés seraient prêts 48 heures plus tard, et ils l'étaient. Notez qu'une correction manuelle, par un technicien, peut être demandée si les fichiers sont déposés en magasin, plutôt qu'envoyés par l'internet.

Qualité des impressions 

Le travail de Lozeau a été parmi les plus appréciés de nos juges, avec celui du Photolab Yves Thomas. Les couleurs ont été ajustées pour se rapprocher de la réalité: la neige d'une scène d'hiver, par exemple, n'a pas retrouvé sa blancheur, mais était d'une couleur acceptable. Par contre, l'ensemble des photos manquait de saturation et les couleurs ont été jugées un peu fades. Très bon agrandissement.

Coût 

21,40 $

(pour l'ensemble des photos soumises)

Verdict

Lozeau a été hissé au premier rang par un juge et au second par les deux autres: c'est l'un des services les moins chers et l'un des meilleurs que nous avons testés.

CENTRE JAPONAIS DE LA PHOTO, SUCCURSALE DU CENTRE EATON

Facilité d'utilisation 

Le site internet du Centre Japonais de la photo est mal présenté et compte quelques erreurs de français ou imprécisions: par exemple, nous avions le choix entre un fini « glacé » ou « lustrer » (visiblement, ce dernier mot était utilisé pour désigner le fini « mat »). Il est possible de donner certains effets (vieilli, noir et blanc, etc.) à ses photos. Le développement rapide, en 1 h, est offert, mais les prix doublent. Le choix d'agrandissements est plus limité.

Qualité des impressions 

Toutes les photos sont sous-exposées et, donc, trop foncées. Même si, au premier regard, elles peuvent paraître plus « punchées » que celles de Lozeau ou de Jean Coutu, on perd beaucoup de détails. Le ciel de la scène d'automne est presque mauve: « c'est inacceptable », a tranché l'un de nos jurés. La saturation des couleurs semble avoir été augmentée, mais les couleurs ne semblent pas avoir été ajustées.

Coût 

31,20 $ (pour l'ensemble des photos soumises)

Verdict 

Le Centre japonais de la photo est non seulement l'un de ceux qui nous ont coûté le plus cher, mais aussi, avec Walmart, l'un de ceux dont la qualité nous a le plus déçus. Si la qualité de l'agrandissement a été jugée plus acceptable, on nous a remis la photo simplement enroulée sur elle-même, sans tube protecteur, contrairement à Lozeau, Yves Thomas et Jean Coutu.

PHOTOLAB YVES THOMAS

Facilité d'utilisation 

Photolab Yves Thomas requiert l'installation d'un logiciel un peu rébarbatif de prime abord, mais somme toute assez simple d'utilisation. On offre deux options au client: le développement « avec » ou « sans » amélioration par les techniciens du laboratoire de la couleur, de la densité, du contraste et de la saturation, et ce, moyennant un supplément (1,25 $ par photo pour les 5 x 7, contre 0,95 $ sans amélioration; le traitement est gratuit pour les agrandissements de 16 x 20 et plus). Plusieurs supports d'impression sont offerts (sur canevas, métal brossé, à effet métallisé, etc.). Aucun paiement préalable.

Qualité des impressions 

Photolab Yves Thomas a reçu, avec Lozeau, la meilleure appréciation. C'est le laboratoire qui a le mieux traité la scène d'hiver et c'est le seul qui a redonné sa blancheur à la neige. Par contre, le développement de la photo en noir et blanc manquait de détails. La finesse du grain et la justesse des couleurs observées sur l'agrandissement ont été saluées.

Coût 

28,45 $ (pour l'ensemble des photos soumises)

Verdict

La différence de qualité entre Photolab Yves Thomas et Jean Coutu est assez mince, mais l'investissement supplémentaire peut être intéressant si vous ne retouchez pas vos photos et souhaitez qu'elles soient améliorées, surtout si vous avez travaillé dans des conditions difficiles (de neige, par exemple) ou si elles témoignent d'un événement important auquel vous voulez réserver le meilleur traitement possible.

WALMART

Facilité d'utilisation 

Le logiciel est l'un des moins agréables à utiliser. Le choix de format est plus limité qu'ailleurs (par exemple, on ne retrouve pas de 16 x 20) et il n'est pas possible de faire livrer les photos à la maison. La commande doit être payée en ligne. Si les impressions en petit format 4 x 6 sont très économiques (0,19 $ chacune), celles de format supérieur (5 x 7) sont les plus chères parmi les centres testés (1,97 $ chacune). Nous avons attendu 15 minutes en magasin que nos photos soient retrouvées (« Elles n'ont peut-être pas encore été imprimées », nous a dit un vendeur, même si elles devaient officiellement être prêtes depuis une semaine).

Qualité de l'impression

Ces photos sont celles qui ont le plus déçu notre jury, à l'exception de celle en noir et blanc, très bien cotée. Les impressions sont très nettes, mais les couleurs laissent à désirer. Aucune correction ne semble avoir été faitela neige de la scène d'hiver tirait sur le vert dans le fichier que nous avons envoyé et sur l'impression reçue. Les photos ont été imprimées entourées d'une large bande blanche qu'il faut découper soi-même pour obtenir un format 5 x 7 sans bordure, tel que demandé. On nous a remis notre agrandissement sans tube protecteur, dans un simple sac de plastique.

Coût

30,80 $ (pour l'ensemble des photos soumises)

Verdict 

En confiant ses photos à Walmart, on risque de payer plus cher qu'ailleurs pour un résultat de moindre qualité. Faut-il en dire davantage? 

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Méthodologie: Nous avons choisi des laboratoires permettant de commander les tirages en ligne pour évaluer également la facilité d'utilisation des logiciels. Les impressions ont été demandées sur du papier mat, sans bordure blanche. Dans quatre cas, nous n'avions pas la possibilité de demander précisément que les clichés soient améliorés par les techniciens de laboratoire (même si un traitement a pu être effectué de manière automatisée). Nous avons pris l'option « amélioration » offerte chez Yves Thomas, moyennant des frais supplémentaires.