La météo prend beaucoup de place dans la vie des Québécois, surtout pendant les vacances. Certains consultent d'ailleurs à répétition les prévisions avant de décider du programme d'une journée d'activités. Conseils d'experts pour mieux saisir les subtilités des prévisions météo. Et prendre des décisions plus éclairées.

«En été, c'est l'information clé à laquelle il faut se fier, lance Didier Robert-Lacroix, météorologue à MétéoMédia. Il faut comprendre ce que cette mesure signifie. Le pourcentage correspond à la probabilité qu'un point de la zone concernée reçoive au moins une trace de précipitation. Ça ne signifie pas forcément que tout le territoire sera touché.»

Ni qu'il va tomber des trombes d'eau, si on en croit André Cantin, météorologue à Environnement Canada. «Pour qu'une précipitation soit enregistrée, il faut qu'on reçoive 0,2 mm de pluie. C'est minime. Les prévisions ne disent pas combien de pluie il va tomber...»

Impossible, bref, de savoir à l'avance où exactement les nuages vont se vider, combien de temps durera l'ondée et à quel point on va se faire mouiller. Mais ces pourcentages de précipitations restent très utiles pour prévoir le scénario météo d'une journée.

«Des probabilités de précipitations de 30 % correspondent à des averses isolées - donc très localisées et de courte durée - tandis que des risques de 40 % signifient des averses dispersées, explique M. Robert-Lacroix. Moi, je n'annule jamais une activité lorsque les probabilités de précipitations sont de 40 %! Après tout, il y a 60 % de probabilités qu'il ne tombe pas une goutte.»

Pourquoi alors ne pas prévoir 60% de beau temps? Ce serait moins déprimant. «Parce qu'on prévoit l'occurrence d'un phénomène, pas son absence», dit M. Cantin.

Lorsque les risques de précipitations sont en bas de 70 %, ce sont des averses qui sont prévues, conclut M. Robert-Lacroix. Lorsque le pourcentage est plus élevé, c'est qu'on attend de la pluie qui va toucher une zone plus étendue et qui pourrait tomber plus longtemps.

Une anecdote: jamais les météorologues de MétéoMédia ou d'Environnement Canada ne prévoient des probabilités de 50 % de pluie. Ils optent toujours pour 40 % ou 60 % de risques de précipitations. «D'un point de vue scientifique, la prévision est possible, mais on préfère prendre position en indiquant ce qui est le plus probable», ajoute André Cantin.

S'attarder aux prévisions horaires

Les bulletins météo sont pessimistes, Didier Robert-Lacroix l'admet. «Si les risques de précipitations sont de 30 % à midi et de 70 % à 17 h, on va opter pour le pire scénario.» La prévision pour l'après-midi au complet sera donc de 70 % de probabilité d'averse (avec icône de nuages pour illustrer le tout). Une prévision suffisamment noire pour convaincre certains d'annuler le pique-nique familial ou la virée à la plage. Or, il s'agit peut-être d'une erreur, selon le météorologue.

«Il est important de consulter les prévisions horaires disponibles sur les sites Internet pour connaître le moment précis où sont prévues les précipitations. Peut-être qu'il y a des averses prévues pour tout l'après-midi, mais peut-être pas.» Si l'averse tombe comme attendu vers 17 h, le pique-nique du midi aurait pu se dérouler sans encombre...

André Cantin suggère aussi de jeter un oeil aux cartes radars. «On peut y voir les précipitations détectées en temps réel, ce qui donne une bonne idée de ce qui s'en vient dans les heures suivantes.»

Savoir de quelle température il est question

Il faut savoir que les températures contenues dans les relevés météo correspondent toujours aux degrés Celsius enregistrés à l'ombre, sans vent ni humidité. Vingt-huit degrés à l'ombre... imaginez maintenant en plein soleil, à faire la file aux glissades d'eau.

«La température annoncée pour une journée est toujours la température maximale projetée, dit Didier Robert-Lacroix. En général, le mercure atteint son maximum entre 14 h et 18 h.» La température minimale? Elle est souvent enregistrée 30 minutes après le lever du soleil.

L'humidité relative doit aussi être considérée lors des chaudes journées. «Plus le taux d'humidité dans l'air est élevé, moins le corps est apte à évacuer sa chaleur», explique André Cantin. Les risques de coup de chaleur s'en trouvent accrus.

À savoir: si les précipitations sont difficiles à prévoir à long terme (au-delà de deux ou trois jours, la fiabilité chute de façon dramatique), la température est plus prévisible.

Lorsqu'il est question de degrés Celsius, on peut en général se fier aux prévisions plus longtemps à l'avance.