Arriver au coeur de l'Hexagone. Excellentes tables, activités culturelles incomparables, contacts privilégiés avec l'histoire... Mais que devient une escapade à Paris si notre compagne de voyage est notre grand-mère de 86 ans? Récit.

Lorsque l'on visite une grande ville comme Paris avec grand-maman, beaucoup de travail doit se faire dans les semaines précédant le départ.

Avant de partir

Organisé adéquatement, ce projet improbable peut se transformer en une expérience mémorable.

Avant tout, il faut se questionner sur la santé de mamie.

Une fois l'accord du médecin obtenu, on choisit une assurance voyage qui offre une couverture adéquate et on demande au pharmacien de préparer, dans un pilulier, tous les médicaments du séjour. Ce sont des détails techniques de haute importance.

Traverser l'Atlantique

Oui, il y a le voyage en première classe, mais il existe des solutions moins onéreuses pour rendre le déplacement plus agréable pour une dame qui craint d'avoir les jambes engourdies.

De nombreuses compagnies aériennes offrent des classes intermédiaires.

Par exemple, Air Transat offre Option Plus, qui assure la priorité à l'enregistrement au comptoir, à l'embarquement et à la remise des bagages.

Avant de partir, on peut aussi prévoir un transfert de l'aéroport vers l'hôtel avec un voiturier. Plusieurs voyagistes proposent de l'inclure dans le forfait au moment de l'achat des billets. Les hôtels offrent également ce service. Ainsi, un chauffeur prend les touristes en charge devant le terminal pour la moitié du prix en taxi.

RER et métro pour la grand-mère? Non, merci à cet âge.

Choisir un hôtel

Au moment d'établir son quartier général parisien, on préfère des appartements-hôtels avec cuisinette, comme la chaîne Les Citadines. Bien que l'on mange très bien chez nos cousins, fréquenter trois restaurants par jour peut être fatigant pour une octogénaire.

Se déplacer en ville

Avec ses rues étroites délimitées par de minuscules trottoirs, se déplacer n'est pas simple pour une partenaire à qui l'on devra tenir la main. Pour ses nombreuses rues interdites aux voitures, ses bistros abordables et sa situation près du Louvre, de la Seine et de la cathédrale, le 1er arrondissement est un excellent choix. C'est là qu'on y trouve le coloré quadrilatère piétonnier des Halles.

Dans la Ville lumière, les moyens de transport sont variés, et les combiner nous permet d'en voir encore plus. Grâce aux laissez-passer qui donnent un accès illimité aux autocars OpenTour et aux Batobus sur la Seine, un simple déplacement du point A au point B se transforme en tour guidé ou en croisière.

Le métro grouillant de monde aux heures de pointe n'est certainement pas la meilleure option pour une personne à mobilité réduite. Le taxi, en revanche, permettra de se déplacer tout en visitant la ville.

Paris, jour après jour

Exit l'improvisation, le succès d'un voyage comme celui-ci passe par la planification. Avec l'âge, l'inconnu devient plus angoissant qu'excitant. Il faut par conséquent limiter ce qui peut causer du stress.

La tour Eiffel, le Louvre, Versailles, la Seine et Notre-Dame-de-Paris sont des incontournables et grand-mère qui visite Paris pour la première fois voudra tout voir. Faire un calendrier en donnant la priorité à une activité par jour évite de surcharger l'horaire.

La plupart des grands musées et monuments ont une plateforme d'achat de billets en ligne. Parfois, il faut prévoir la date et l'heure de la visite, comme c'est le cas à la tour Eiffel. À tous coups, cela se traduira par une énorme économie de temps d'attente. Ces achats devraient d'ailleurs se faire avant le décollage.

Prévenir la fatigue

Être accompagné de son aïeule demande beaucoup de vigilance quant au niveau de fatigue. Parce que l'euphorie du voyage risque fort d'en faire oublier le besoin, il ne faut pas hésiter à proposer des pauses. Les innombrables cafés de Paris sont d'excellents prétextes.

Pour bien des aînés qui se déplacent encore très bien sur leurs jambes, l'idée d'avoir recours au fauteuil roulant est inconcevable. Pourtant, c'est parfois la clé pour tout voir sans s'épuiser. Non seulement on se déplace plus rapidement à l'intérieur des grandes attractions comme le Louvre ou Versailles, mais l'on profite aussi d'accès prioritaires à certains endroits en plus d'éviter de longues files d'attente.

Le blues du retour

La réalité rattrape bien assez vite le globe-trotter et le moral peut en souffrir un peu au retour.

Chez une personne âgée, rentrer peut être encore plus difficile. Le bonheur d'être au bout du monde se dissipe lentement et la nostalgie peut prendre toute la place. Après avoir brisé l'isolement et vécu des choses uniques en bonne compagnie, c'est l'atterrissage qui réinvite aussitôt la solitude dans le quotidien de grand-mère.

Pour redonner de l'éclat à ses yeux rieurs, on peut s'accorder du temps avec elle, prévoir des moments pour regarder les photos et, pourquoi pas, en faire imprimer quelques-unes. Il ne faut surtout pas hésiter à garder contact, et s'assurer ainsi de maintenir bien vivants les souvenirs de voyage de cette grande dame.

Paris, oui, et après?

Plusieurs grandes villes mythiques comme Londres, New York, San Francisco ou Barcelone se prêtent bien à ce genre de voyage. Des destinations plus exotiques où l'accès aux soins de santé d'urgence peut être difficile et où la nourriture peut ne pas convenir à certains estomacs doivent être évitées à tout prix.

Un tout-inclus au Mexique peut sembler être un bon pari, mais du strict point de vue de la santé, rappelons que l'on ne se remet pas d'une turista aussi facilement à 85 ans qu'à 35, et ce, peu importe le nombre d'étoiles qu'affiche l'hôtel.

Partir en voyage avec sa grand-mère demande patience, écoute et tolérance. Beaucoup même. Mais au final, ce moment magique où deux générations écrivent leurs cartes postales ensemble sur un banc du jardin du Luxembourg frappe l'imaginaire. À cet instant très précis, ce surprenant duo de routards, comme les deux meilleurs amis du monde, ne pense à rien d'autre qu'à immortaliser ce cadeau unique que la vie a gentiment offert.