À la maison ou à l'étranger, l'argent de plastique prend souvent toute la place dans le portefeuille des voyageurs. Toutefois, acheter quelques devises étrangères avant de partir peut s'avérer une idée judicieuse, tant pour la tranquillité d'esprit que pour la santé du compte bancaire.

En effet, les bons vieux billets de banque achetés au Québec avant le départ représentent souvent un meilleur investissement que ceux retirés à destination à partir d'un guichet automatique. À condition de bien magasiner son taux de change.

La Presse s'est livrée à l'exercice mardi dernier. Nous avons visité une dizaine de bureaux de change et institutions bancaires de la région montréalaise pour comparer les taux offerts. Notre objectif: identifier LE meilleur endroit à Montréal pour acheter dollars américains, euros et pesos mexicains.

Certes, l'exercice n'est pas sans faille: les taux peuvent changer de manière minime au fil de la journée et de la semaine. Il serait tout de même surprenant que le dernier de classe aujourd'hui se hisse en tête demain...

Surtout, l'exercice nous a permis de constater que l'achat de devises exige un brin de préparation.

À surveiller: tarifs élevés, rareté, complexité...

La croyance populaire était une fois de plus fondée: les taux de change offerts à l'aéroport Montréal-Trudeau sont carrément prohibitifs. Aucun des bureaux de change visités n'offre de pires taux que ceux du bureau ICE du terminal de départ. Pour acheter 1000 euros, les voyageurs doivent débourser 152,75 $ de plus qu'au bureau de change le plus compétitif. L'équivalent d'une nuitée à l'hôtel...

Les institutions bancaires ne sont guère plus attirantes pour les globe-trotters: les taux sont peu compétitifs... et la patience des clients est mise à mal. Les taux exacts en vigueur ne sont presque jamais affichés et, pour les connaître, il faut parler à un conseiller, ce qui peut être long. En général, il faut aussi commander les devises plusieurs jours à l'avance. C'est souvent vrai pour les euros; ce l'est toujours pour les devises moins en demande (comme les pesos mexicains). Plus surprenant: le personnel des trois institutions bancaires visitées nous a conseillé de nous y prendre à l'avance pour acheter 1000 dollars américains, une somme importante selon eux.

Même si les Québécois sont nombreux à voler vers le Mexique, les bureaux de change ne gardent pas tous des pesos mexicains en stock. Il est donc préférable de s'informer au préalable.

Même bannière, taux différent

Dans la rue Sainte-Catherine Ouest, les bureaux de change sont légion. Cité Forex, Calforex, ICE (International Currency Exchange) ... Souvent, des bureaux appartenant à la même bannière se font une compétition directe, installés à un coin de rue les uns des autres.

Or, bannière identique ne signifie pas taux identiques. Parfois, la différence équivaut à quelques dollars, voire quelques sous. Mais la marge n'est pas toujours aussi mince.

Le bureau ICE, situé au 660, rue Sainte-Catherine Ouest, offre par exemple des taux beaucoup plus compétitifs que son homologue de l'aéroport Trudeau (mais tout de même moins alléchants que ses compétiteurs voisins).

Et le guichet automatique?

Pour plusieurs, la solution parfaite consiste à utiliser sa carte de débit au guichet automatique à destination, à la sortie de l'avion. Pas besoin de courir au bureau de change, l'argent est disponible en quelques clics, et ce, dans presque tous les pays du monde. Seul hic: impossible de magasiner son taux de change. On se voit imposer un taux qui est rarement aussi compétitif que dans les meilleurs bureaux de change. Et plusieurs institutions bancaires imposent des frais de conversion de devises.

Pire, les frais peuvent vite s'accumuler: les frais d'accès au réseau exigés par les institutions bancaires pour un retrait à l'étranger (de 3 $ à 5 $ par transaction) s'ajoutent aux frais de service courants et aux possibles frais de commodité du propriétaire du guichet automatique (parfois 3 $ par transaction). Mieux vaut donc éviter de multiplier les retraits, sous peine de crouler sous les frais de toutes sortes.

Pour les avances de fonds par cartes de crédit, le tableau est encore plus noir: les intérêts commencent à s'appliquer dès le jour de la transaction. Et plusieurs émetteurs de cartes de crédit imposent des frais pour des avances de fonds à l'étranger (de 2 $ à 10 $).

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Bureaux de change montréalais: du meilleur au pire

Universal

(Centre de commerce mondial)

380, rue Saint-Antoine O.

> 1000 $US: 1027,50 $

> 1000 euros: 1317,50 $

> 1000 pesos mexicains: 86,50 $

> Frais fixes par transaction: 0 $

Globex 2000

2090, av. Union

> 1000 $US: 1029,50 $

> 1000 euros: 1333,50 $

> 1000 pesos mexicains: 86,50 $

> Frais fixes par transaction: 0 $

Calforex

1230, rue Peel

> 1000 $US: 1028 $

> 1000 euros: 1341 $

> 1000 pesos mexicains: 87,75 $

> Frais fixes par transaction (inclus): 2,50 $

Cité Forex

734, rue Sainte-Catherine O.

> 1000 $US: 1031 $

> 1000 euros: 1338,50 $

> 1000 pesos mexicains: 88,50 $

> Frais fixes par transaction (inclus): 3,50 $

Comforex

(Quartier chinois)

1112, boul. Saint-Laurent

> 1000 $US: 1030 $

> 1000 euros: 1340 $

> Pas de pesos mexicains

> Frais fixes par transaction: 0 $

Banque de Montréal

Toutes les succursales

> 1000 $US: 1040,50 $

> 1000 euros: 1355,49 $

> 1000 pesos mexicains: 89 $

> Frais fixes par transaction: 0 $

Caisses populaires Desjardins

Toutes les succursales

> 1000 $US: 1041 $

> 1000 euros: 1365,91 $

> 1000 pesos mexicains: 92,34 $

> Frais fixes par transaction (inclus): 5 $

ICE

Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau

> 1000 $US: 1099,35 $

> 1000 euros: 1470,25 $

> 1000 pesos mexicains: 98,20 $

> Frais fixes par transaction (inclus): 4,95 $