Quarante-sept euros (environ 62$) pour un aller-retour Paris-Marseille en mars. C'est 30 euros de moins que le même trajet en train à grande vitesse (TGV). Vingt ans après que Ryanair eut implanté le modèle en Europe, l'offre de vols à bas prix se multiplie, ce qui contribue à réduire les prix.

Ryanair n'est désormais plus le seul à offrir des vols à prix réduit en Europe. EasyJet, Germanwings, Air Berlin et maintenant Air France s'arrachent les voyageurs qui, au moment d'acheter leurs billets, font du prix une priorité.

Las de perdre des parts de marché, Air France est entré dans le bal en janvier dernier en lançant sa formule «Mini». Pour 58 destinations européennes, le transporteur propose des allers simples à partir de 50 euros, en quantité limitée. Cependant, le voyageur doit faire le deuil de certains avantages, comme c'est le cas avec la plupart des autres transporteurs à bas prix. Les billets ne sont pas remboursables, les bagages en soute sont payants et le choix de siège n'est pas une option. Air France offre tout de même gratuitement une boisson et une collation, ce que plusieurs autres ne font pas.

Quelques dizaines de transporteurs à bas prix se disputent aujourd'hui le marché européen. «L'offre de vols au rabais est phénoménale en Europe, observe Jonathan Sepulchre, responsable du marché français pour le site de comparateur de vols Skyscanner. On peut vraiment trouver des prix très, très bas, qui commencent à partir d'une vingtaine d'euros.» Pour attirer les clients, les compagnies aériennes proposent parfois des billets gratuits - seuls les frais d'aéroport doivent alors être payés.

Bien installé au Royaume-Uni, le marché des vols intérieurs progresse rapidement en France, où les voyageurs sont historiquement plus enclins à se déplacer à bord des TGV. Selon le site comparateur de vols français liligo.com, 29 routes intérieures y ont été lancées par Ryanair, Easyjet et Volotea, entre avril et octobre 2012. Parmi les principales villes françaises desservies par ces nouvelles liaisons, notons Paris, Lille, Marseille, Bordeaux, Nice et Toulouse. Du point de vue économique - et non environnemental -, l'avion peut s'avérer au moins aussi avantageux que le train.

Obtenir le meilleur prix

Pour obtenir le prix le plus bas, le voyageur doit être flexible. Skyscanner permet de faire une recherche de vols pour le mois ou l'année à venir sans donner de dates précises. Être prêt à décoller d'un aéroport secondaire ou à y atterrir est aussi un atout. Il faut toutefois tenir compte des frais de transport nécessaires pour se rendre à un aéroport comme celui de Beauvais, situé à environ une heure de Paris.

«En général, pour avoir de bons prix, vaut mieux regarder soit au dernier moment, soit longtemps à l'avance, entre quatre et six mois, conseille Jonathan Sepulchre. Vous pouvez aussi faire des affaires en fonction du moment de la journée ou du moment de la semaine où vous souhaitez partir. C'est assez variable et aléatoire. Ça dépend des destinations.»

Il ajoute que les vols reliant la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et l'Italie sont généralement abordables. «Ces dernières années, on assiste aussi au développement de vols à bas coût vers l'Europe de l'Est, soit la Pologne et la Roumanie», constate-t-il. Les vols à bas prix peuvent être avantageux pour les voyageurs québécois qui souhaitent visiter plus d'une ville européenne pendant un même voyage. Combiner coup sur coup un vol transatlantique et un vol à bas prix peut toutefois être hasardeux. En cas de retard du premier vol, le second ne sera pas remboursé. Il est aussi possible que le vol offert par le transporteur à bas coûts décolle d'un aéroport différent, situé à l'autre bout de la ville. Cette option doit donc être analysée avec attention.

Exemples de vols à bas prix

(au 16 janvier 2013, pour un aller simple le 15 mars)

Paris (Beauvais) - Édimbourg: Ryanair 35 euros (46$)

Paris (Charles-de-Gaulle) - Toulouse: EasyJet 50 euros (65,50$)

Londres (Luton) - Varsovie (Modlin): Wizz Air 29 euros (38$)