En 2006-2007, Amélie Racine et Mark Schanzleh organisent un voyage de vélo de cinq mois à travers la Suisse, l'Allemagne et les Pays-Bas. Leur objectif n'est pas simplement de pédaler, mais d'étudier les possibilités du cyclotourisme pour la Chaire en tourisme de l'UQAM et recueillir des fonds pour Équiterre. Ils trouvent du financement et obtiennent, gratuitement, tout l'équipement nécessaire. À leur retour, ils réalisent que leur projet suscite énormément de questions.

«Beaucoup de gens nous demandaient comment monter un tel projet de voyage. Par où commencer? Comment trouver des commanditaires? Nous avons réalisé que plusieurs personnes voulaient voyager autrement, en donnant un sens plus profond à leur voyage», raconte Amélie Racine, Montréalaise de 31 ans. À la suite de leur expérience, les deux amis songent à fonder un site internet pour aider les voyageurs à développer leurs projets. Deux ans plus tard, c'est chose faite. Staynomad est maintenant en ligne.

 

Là où ce site se différencie, c'est dans la section Get Sponsored (pour l'instant, le site est uniquement en anglais, globalisation oblige), où les membres affichent leur projet de voyage pour trouver des commanditaires. «On offre la possibilité aux entreprises de s'affilier à des voyageurs. Elles peuvent ainsi, en les aidant, obtenir de la visibilité dans les médias traditionnels et dans les nouveaux médias, comme les blogues», explique Amélie Racine. Un marché inexploité, pense-t-elle.

Même si Staynomad n'a que deux mois, déjà quatre «nomades» affichent leur candidature pour obtenir du financement. L'un d'entre eux, Gref Kolodziejzyk, de Calgary, veut effectuer la traversée Vancouver-Hawaï dans une embarcation inusitée, un kayak-pédalo! Son but: promouvoir l'activité physique, car il se déplacera uniquement par la force motrice de ses jambes. Qui veut participer à la réalisation de ce projet inusité?

Ce portail internet compte deux autres sections importantes. Meet Nomads est une réplique en bonne et due forme de sites comme Couchsurfing.com. Les nomades créent leur profil (gratuitement) en y indiquant s'ils souhaitent rencontrer d'autres nomades de la planète pour un café, une visite culturelle ou pour les héberger gratuitement.

L'autre section, Find Stories, permet aux voyageurs de partager leurs expériences. Cependant, cette section n'est pas ouverte à tous. «On veut avoir le contrôle sur le contenu pour offrir un produit de qualité. Ceux qui veulent simplement écrire un blogue à des fins personnelles peuvent le faire sur d'autres sites internet», dit la cofondatrice.

À la différence de Couchsurfing et autres sites comparables, Staynomad est une entreprise à but lucratif. Un atout, considère Mme Racine. «Beaucoup de portails dépendent des dons, ce qui rend leur survie précaire. Dans notre cas, plus on va générer des revenus, plus nos membres en profiteront en bénéficiant de meilleurs services», dit-elle.

Staynomad compte trois employés. Amélie Racine et Jonathan Bélisle, des résidants du Québec, et Mark Schanzleh, qui, après un passage à Montréal, vit désormais dans son pays natal, les Pays-Bas. Le site tente de développer rapidement le marché nord-américain et européen. Est-ce que ça va décoller? À suivre.

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www.staynomad.com