Québec a inauguré le 14 juin un tout nouveau marché public. Implanté loin des artères les plus fréquentées, à l’ombre du Centre Vidéotron, le Grand Marché ne se trouve pas sur le parcours classique d’une virée dans la capitale. Mais l’ambiance, les animations et l’élégance de l’infrastructure méritent qu’on l’ajoute à l’itinéraire.

La Ville de Québec rêvait d’un grand marché public à l’image de ceux de Manhattan, de Seattle, de Copenhague et de Londres. À première vue, c’est réussi !

L’immense bâtiment de briques construit dans les années 20 a été rénové de fond en comble. Une entrée de verre a été ajoutée et dès les premiers pas, l’espace nappé de blanc et les ornements de bois massif mettent en valeur les boutiques et les produits colorés.

PHOTO KARYNE DUPLESSIS PICHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Une entrée de verre a été ajoutée et dès les premiers pas, l’espace nappé de blanc et les ornements de bois massif mettent en valeur les boutiques et les produits colorés.

« On a voulu garder les caractéristiques industrielles du bâtiment et créer un village à l’intérieur », résume Caroline Lemonde, architecte à la Ville de Québec, qui a travaillé sur le projet avec les firmes Atelier Pierre Thibault et Bisson associés.

Ce « village » est animé d’une trentaine de commerces permanents disposés de part et d’autre de l’allée centrale. Dès l’ouverture, on a fait la file à la boulangerie de La Boîte à pain pour commander un sandwich. Plus loin, on a goûté les vins du Domaine de Lavoie. Dehors, sur une terrasse, des gens se sont attablés à la toute nouvelle microbrasserie Sno.

En parallèle à l’allée centrale, des étalages de fruits, de fleurs et de légumes locaux sont disposés du côté sud, donnant sur la piste cyclable et sur le parc Jean-Béliveau. Une série de concerts et d’événements sont d’ailleurs prévus tout l’été sur la place pour animer l’endroit.

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Ce « village » est animé d’une trentaine de commerces permanents disposés de part et d’autre de l’allée centrale.

« On ne voulait pas de multinationales. On ne voulait pas de Starbucks. On tenait à avoir des entreprises locales ou régionales. C’est un défi, car ça représente un investissement pour les entreprises », explique Daniel Tremblay, président de la Coopérative des horticulteurs, responsable du marché.

Avec l’ouverture du Grand Marché, la Ville de Québec a mis fin aux 30 années d’existence du marché du Vieux-Port. La décision, annoncée en 2015, a fait couler beaucoup d’encre et suscité de nombreuses critiques, en particulier parce que la nouvelle infrastructure se trouve loin des lieux touristiques et des restaurants, à proximité d’un des quartiers les plus défavorisés de la capitale. Quelques marchands ont d’ailleurs refusé de déménager à Limoilou.

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En parallèle à l’allée centrale, des étalages de fruits, de fleurs et de légumes locaux sont disposés du côté sud, donnant sur la piste cyclable et sur le parc Jean-Béliveau.

Malgré les critiques, l’administration Labeaume a tenu le cap. Les commerces permanents et saisonniers présents au Grand Marché sont plus nombreux, soit le double de ceux autrefois présents à l’ancien marché du Vieux-Port.

Arthur Cauchon, producteur de fruits et légumes sur la côte de Beaupré, a déménagé ses étalages dans Limoilou et il est ravi. « C’est plus dynamique, à l’image de Québec », dit-il.

L’organisation du marché souhaite que les visiteurs trouvent tout sur place. La Coopérative des horticulteurs a ainsi ouvert un magasin général, Panier & Pignons, où on peut trouver les épices et les produits non cultivés au Québec. La Société des alcools s’est aussi installée dans l’enceinte aux côtés des producteurs d’alcool locaux.

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Au centre de l’allée centrale, un immense gradin de bois donne accès au deuxième étage.

Un lieu pour apprendre

Au centre de l’allée centrale, un immense gradin de bois donne accès au deuxième étage, où se trouvent un restaurant, La Tablée des chefs, les Urbainculteurs et un espace famille. L’escalier de bois se veut un rappel du parvis de l’église du « village », où l’on peut s’asseoir pour manger ou assister à des animations.

Les gradins se trouvent également en face de l’incubateur alimentaire appelé Mycélium. Un lieu où des entreprises en démarrage sont conseillées par des professionnels.

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La Coopérative des horticulteurs a ouvert un magasin général, Panier & Pignons, où on peut trouver les épices et les produits non cultivés au Québec.

« Il existe des incubateurs alimentaires ailleurs dans le monde, mais ils ne sont pas situés dans des marchés, précise M. Tremblay, de la Coopérative des horticulteurs. Ici, ils peuvent tester les produits en direct avec des clients. Ils présenteront les tendances de demain. »

Et les curieux semblent répondre à l’appel, car depuis l’ouverture, le stationnement du Grand Marché déborde.

Renseignements pratiques

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L’escalier de bois se veut un rappel du parvis de l’église du « village », où l’on peut s’asseoir pour manger ou assister à des animations.

• Le Grand Marché se trouve sur le site d’Expo cité, près des autoroutes 40 et 973.

• Le stationnement est gratuit pour deux heures.

• On peut également s’y rendre à vélo par une piste cyclable.

• Une navette gratuite fait le circuit entre la place d’Armes, devant le Château Frontenac, et le Grand Marché tous les jours.