(Banff, Alberta) L’achalandage a diminué, les prix aussi, mais les paysages sont toujours aussi spectaculaires. Jusqu’ici épargné par la COVID-19, le parc national de Banff s’est positionné comme une destination idéale pour les vacanciers canadiens cette année. Il y a quelques semaines, La Presse a pu visiter le petit joyau des Rocheuses alors que l’automne commençait à s’installer.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LAPRESSE

Les touristes étrangers représentent normalement la moitié des 4 millions de visiteurs qu’accueille annuellement le parc national de Banff. Leur absence causée par la pandémie cette année a été en partie compensée par la hausse marquée des vacanciers canadiens.

Bon pour le moral

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Les marcheurs se font plus rares qu’à l’habitude sur les sentiers de randonnée pédestre.

L’air pur de la montagne, la vue à couper le souffle sur les pics escarpés, la tranquillité des rivières et des lacs : tout cela est déjà apaisant en temps normal. Mais cette année, pour le voyageur qui arrive d’un centre urbain où la pandémie continue de sévir, le contraste est encore plus vif. Comme si, en grimpant vers les sommets, on pouvait s’élever au-dessus des problèmes du monde.

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Les « coudes » de la rivière sont des endroits propices pour apercevoir les différents animaux qui habitent le parc.

La réouverture des parcs des Rocheuses après plusieurs mois de fermeture provoquée par la COVID-19 visait d’ailleurs à offrir une échappatoire aux Canadiens. Une échappatoire accessible sans traverser une frontière internationale et sans devoir se mettre en quarantaine. « Je crois que Banff est effectivement un bon endroit à visiter cette année », affirme Jason Darrah, directeur du marketing pour la Ville de Banff, selon qui les excursions en montagne jouent un rôle crucial « pour la santé mentale et physique des Canadiens pendant cette crise ».

Plan ambitieux pour affronter la pandémie

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Banff offre des paysages montagneux grandioses.

La Ville de Banff a mis en place un plan ambitieux pour que les visiteurs se sentent en sécurité. Elle est l’un des seuls endroits au pays à imposer le port du masque à l’extérieur, au centre-ville. Des bénévoles souriants distribuent du désinfectant pour les mains et des conseils de prévention. Presque personne ne rechigne : la Ville estime que 95 % des gens suivent bien les consignes. Lors de notre passage, à la fin d’août, il n’y avait aucun cas de COVID-19.

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Le téléphérique permet de rejoindre l’observatoire situé au sommet du mont Sulphur.

« Nous sommes l’une des destinations les plus sécuritaires au Canada », assure Jason Darrah. Des rues ont aussi été fermées à la circulation automobile. L’espace libéré a permis à des commerces d’installer des présentoirs extérieurs et à des restaurants d’aménager de grandes terrasses. Ce changement visait à favoriser la distanciation, mais il a aussi donné un nouveau visage à la petite localité. On se surprend à y flâner longtemps au grand air plutôt que de la traverser à la course avant de partir en excursion.

Oser l’automne

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Le parc national de Banff permet aux amateurs de pêche à la ligne de s’adonner à leur activité favorite.

« Avez-vous vu des wapitis ? Il y en a plusieurs dans le coin ces jours-ci », demande le préposé du Banff Canoe Club, après notre excursion en kayak sur la rivière Bow. Pas de chance, les cervidés se sont laissés désirer cette journée-là. Mais à plusieurs reprises, lorsque la rivière fait un coude, les pagayeurs peuvent croquer sur le vif l’une ou l’autre des espèces qui habitent le parc, comme cette famille de canards venue saluer notre photographe. C’est encore plus vrai à l’automne, alors que la faune est en effervescence. Outre les oiseaux migrateurs en déplacement, certains amoureux de la nature cherchent à observer (à bonne distance pour des raisons de sécurité) les wapitis en rut et les ours qui s’empiffrent pour préparer leur hibernation.

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Une famille de canards est venue à la rencontre de notre photographe.

« L’automne est l’un des meilleurs moments pour visiter Banff. C’est un des plus beaux temps de l’année », assure Jason Darrah. Fini les moustiques ainsi que les pointes de chaleur qui dépassent parfois les 30 °C et mettent les randonneurs à l’épreuve pendant l’été. Toute la palette de couleurs automnales se déploie dans la végétation. Les résidants du coin sont d’ailleurs nombreux à attendre le moment où les grands mélèzes tournent au jaune doré afin de planifier une excursion en famille à travers les paysages transformés.

Hausse de popularité marquée

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Malgré la pandémie et l’absence des touristes étrangers en résultant, Banff a tout de même pu compter sur un achalandage représentant 70 % du nombre de visiteurs que le parc national reçoit d’ordinaire.

Les touristes étrangers représentent habituellement la moitié des quelque 4 millions de visiteurs qui se rendent au parc national de Banff chaque année. Et vu la pandémie, ils sont absents cette année. L’affluence s’est tout de même maintenue à 70 % de la normale, puisque les vacanciers canadiens (qui ont très peu voyagé à l’étranger) ont massivement redécouvert cette destination phare de l’ouest du pays.

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C’est la saison des aubaines à Banff cet automne, alors que plusieurs hôtels ont réduit leurs tarifs de 25 %, certains même de 50 %, idéal pour venir y admirer le ciel étoilé.

Résultat ? Presque tout est ouvert, mais il y a de la place. Il est beaucoup plus facile qu’à l’habitude de trouver un espace de stationnement, une chambre d’hôtel ou une table au restaurant cette année. Pas besoin de jouer du coude pour obtenir une place dans le téléphérique qui monte jusqu’à l’observatoire au sommet du mont Sulphur ou pour louer un canot sur le lac Louise. Les sentiers de randonnée pédestre, parfois sursaturés de marcheurs, sont aussi beaucoup plus tranquilles.

Des aubaines à saisir

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Excursion en kayak sur la rivière Bow

Les prix étaient déjà plus bas qu’à l’habitude cet été, alors que Banff tentait de combler l’absence des touristes internationaux en attirant les Canadiens. Plusieurs hôtels ont réduit leurs tarifs de 25 %, certains même de 50 %. Mais les rabais seront encore plus importants cet automne. « Quand l’école reprend, nous entamons la saison intermédiaire, ce qui signifie qu’il y a d’excellentes offres pour les hôtels et le logement, et tout ça en plus des rabais qui étaient déjà offerts cette année », affirme Jason Darrah. La location de vélos, canots, kayaks ou les excursions avec guides font toujours gonfler rapidement la facture d’un séjour dans les Rocheuses. Ce sera un peu moins le cas cette année.

Les recommandations de la Santé publique étant appelées à changer rapidement et à varier selon les régions du Québec et du Canada, il est important de s’informer sur les règles en vigueur avant de planifier tout déplacement.