Ce n’est pas pour rien que les amateurs en quête de poudreuse sont prêts à parcourir de longs kilomètres de route pour se rendre dans cette station de ski éloignée de la Colombie-Britannique. Les pentes sont vraiment abruptes et les pistes entre les arbres présentent de bons défis. Ici, peu de skieurs se partagent un vaste terrain de jeu. La réputation de Red Mountain n’est pas surfaite !

Doubles losanges

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Pour la Montréalaise Marie-Claude Germain, les Powder Fields, une longue descente dans la forêt, est un incontournable à Red Mountain.

La Montréalaise Marie-Claude Germain a eu un coup de foudre pour Rossland et sa station de ski de quatre montagnes (Red, Kirkup, Granite et Grey). « C’est une communauté de gens qui s’entraident, qui ont les mêmes intérêts, qui tripent sur la nature, le ski, le vélo de montagne », dit-elle. De l’avis de la skieuse aguerrie, il y a deux sections qu’il ne faut par rater à Red Mountain : les Powder Fields, une longue descente dans la forêt, et les Slides. « J’aime ce secteur [au sommet de Granite Mountain] parce que c’est à pic, c’est une longue descente et la neige est pas mal tout le temps belle. »

La conquête de l’or

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Des maisonnettes ayant appartenu à des travailleurs miniers sont dispersées sur la montagne.

Rossland a été fondé par des mineurs d’or qui rêvaient de faire fortune dans ce coin montagneux de la Colombie-Britannique, raconte Mike Ramsey, un amoureux de ski. De l’or a même été trouvé à quelques endroits de Red Mountain. La station de ski a été la première de l’ouest du pays dotée d’un télésiège. C’est que les seaux attachés à des câbles, qui servaient à transporter le cuivre et l’or, ont été remplacés par des chaises en 1947. Un peu partout sur la montagne, on croise donc des maisonnettes qui ont appartenu à des travailleurs miniers. La plupart ont été rachetées par des propriétaires privées et quelques-unes sont ouvertes au public.

Visite guidée

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Rossland est un petit village et sa communauté de skieurs est tissée serré, disent les locaux.

Jill Peacock a passé presque toute sa carrière comme médecin de famille à Yellowknife avant de tomber sous le charme de Rossland et de Red Mountain. À la retraite, la Montréalaise d’origine occupe maintenant un poste d’hôte à la station de ski, comme une vingtaine d’autres personnes. Tous les jours, à 9 h et à 12 h 30, les hôtes se réunissent devant le chalet à la base de la montagne. Ils forment des groupes selon le niveau des skieurs et ils s’aventurent un peu partout sur la montagne. Voilà une belle manière de visiter la station de ski (sans frais supplémentaires). À noter : du catski est aussi offert sur le mont Kirkup, un secteur hors-piste de la station. Chaque remontée en chenillette coûte 10 $.

Skier entre les arbres

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La station de ski a énormément de terrain hors-piste.

La piste préférée de Jill Peacock ? La High Spirit sur Granite Mountain ! « La piste est un peu cachée, elle est assez abrupte et la poudreuse reste plus longtemps », dit-elle. En plus, la piste favorite de Jill s’est allongée la saison dernière. Avant, il fallait rapidement bifurquer vers Booty’s Run, une autre double losange, pour se rendre à la base de la montagne. Des travaux d’élagage ont toutefois été effectués et la piste dans la forêt est maintenant plus longue et plus amusante !

La plus belle vue

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Red Mountain est situé dans la région des Kootenays. 

En haut du télésiège Grey, il y a une grosse butte. Pour saisir l’ampleur et la beauté des Rocheuses et de cette région des Kootenays, il vaut la peine de grimper les quelques mètres pour se rendre au sommet de ce gros monticule de neige. Trouvez le sentier déjà tapé par d’autres skieurs et amorcez votre ascension de quelques dizaines de mètres. En haut, la vue à 360 degrés est à couper le souffle.

Des nouveautés, encore des nouveautés !

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Le charmant Josie, un hôtel-boutique, a ouvert au pied des pistes au début de la saison dernière.

Red Mountain est l’une des rares stations de ski, sinon la seule, à avoir utilisé une campagne de sociofinancement pour améliorer ses installations, en 2017. En deux ans, la station a récolté 2,7 millions de dollars provenant du public, une somme en deçà de l’objectif fixé à 10 millions. Mais pour Matt Henry, directeur des ventes de la station, cette campagne est tout de même un succès. Grâce au financement, le Paradise Lodge a été entièrement rénové l’année dernière. Surtout, un télésiège triple ouvrant 300 acres de terrain skiable, de niveau intermédiaire principalement, a été installé pour le début de la saison. Dans les dernières années, le paysage au pied de la montagne a aussi changé par l’ajout d’un hôtel-boutique, le joli Josie, de condos et d’une boutique d’équipement de ski haut de gamme.

Comment s’y rendre

Il faut un brin de motivation pour se rendre à Red Mountain. D’abord, il faut voler jusqu’à l’aéroport de Kelowna en comptant une escale, à Toronto ou à Vancouver. De là, il faut prévoir entre trois heures et demie et quatre heures de route dans les montagnes, selon les conditions météorologiques, pour arriver à Rossland. C’est plus long que de se rendre à Whistler, mais c’est ce qui fait que la station est beaucoup (énormément) moins achalandée que sa grande rivale. De l’aéroport de Kelowna, on opte pour la location d’une voiture à quatre roues motrices ou pour un transfert en navette. Il existe aussi un aéroport plus petit et plus près de Rossland, celui de Castlegar, mais les vols sont souvent retardés ou annulés en raison de la météo.

Red Mountain en chiffres

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Red Mountain est au cœur des Rocheuses, non loin de la frontière américaine.

119 pistes

890 m dénivelé

km la plus longue piste

760 cm moyenne annuelle de précipitations de neige

* Notre journaliste a lancé un défi au photographe : capter le rouge à Red Mountain. La mission s’est toutefois avérée un peu plus complexe que prévu. Attendre des skieurs vêtus de rouge dans une station où il n’y a justement pas tant de skieurs, c’est long ! Bernard Brault ne s’est pas découragé et a réussi à immortaliser une note de rouge dans chacun de ses clichés.

Les frais de ce voyage ont été payés par Voyages Gendron, qui n’a exercé aucun droit de regard sur le contenu du reportage.