À l’hiver 2019, David Vachon nous avait invités à jeter un coup d’œil aux premiers véhicules construits par VanLife, en insistant sur le fait qu’ils étaient isolés et qu’on pouvait très bien les utiliser l’hiver. Quatre ans plus tard, à la faveur d’une pandémie qui a fait exploser le caravanage au Québec, la petite entreprise de l’arrondissement de LaSalle a le vent dans les voiles et peut plus que jamais confirmer qu’il est possible de camper l’hiver dans sa « van ». Trucs de pro.

« Il y a cinq ans et demi, quand on a commencé, l’utilisation à l’année n’était pas dans l’imaginaire des gens, nous dit Catherine Vachon, copropriétaire et sœur de David. Mais c’est vraiment une formule de voyage qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années. »

Le caravanage d’hiver nécessite toutefois un état d’esprit différent de celui qui nous habite l’été, surtout quand on choisit de passer un bon nombre de jours consécutifs en voyage. « Il faut que ta vie dans ta van soit agrémentée d’activités, que d’autres endroits contribuent à ton milieu de vie, insiste-t-elle. Ça peut être un café, une station de ski, des sentiers de randonnée, tu dois pouvoir jongler avec un rythme de vie qui te permet de sortir de ta van. »

Pour ceux qui décident de camper l’hiver pendant une période prolongée, le plus grand défi est celui de s’assurer que l’eau ne gèle pas. Pour ce faire, Catherine Vachon suggère de démarrer le chauffe-eau quand on roule, pour économiser les batteries quand on est à l’arrêt. « Il faut aussi s’assurer de dégager le toit en tout temps l’hiver pour que les panneaux solaires soient libres de neige et de glace, en plus de toujours placer le véhicule dans un angle propice à la recharge des panneaux. »

Cela dit, la grande majorité des caravaniers hivernaux vont utiliser leur véhicule lors de courtes sorties de week-end, et ils vont tout simplement purger l’eau des tuyaux et des réservoirs — il est alors possible de s’approvisionner en eau en branchant une bouteille de 18 litres à l’évier de cuisine. « Ces gens-là vont partir faire du ski, faire des randonnées en forêt, et pour éviter tout risque de gel, ils vont juste utiliser l’eau potable du lavabo, explique Mme Vachon. D’ailleurs, quand on loue nos vans l’hiver, on ferme le système d’eau. »

PHOTO FOURNIE PAR VANLIFE MTL

Le caravanage d’hiver nécessite un état d’esprit différent de celui qui nous habite l’été.

Sinon, pour le reste, l’isolation du véhicule est très adéquate jusqu’à -20 °C : « C’est un petit habitacle, alors ça ne prend pas de temps à réchauffer, assure la jeune femme, qui campe elle-même avec sa petite famille. Il y a peut-être le plancher qui peut être plus froid, mais on suggère d’y dérouler un tapis et de porter de bonnes chaussettes, et le tour est joué ! Quant à la toilette, il n’y a pas d’enjeu, car on installe un modèle à cassette que l’on vide lorsque pleine. Pour les odeurs, j’y verse un peu d’huiles essentielles, c’est très efficace. » Pour ceux qui insistent pour camper par des températures sous les -25 °C, il faut alors couvrir les fenêtres d’un isolant et s’habiller plus chaudement.

Aussi, VanLife offre depuis peu d’aller se restaurer chez quelques commerçants amis des caravaniers, pour l’instant répertoriés sous l’onglet « VanLife Friendly » du site de l’entreprise — on compte bientôt en faire un site à part entière. « C’est un échange entre les commerçants et les vanlifers, nous dit Catherine Vachon. En contexte de pandémie, les vanlifers n’étaient pas toujours les bienvenus dans les commerces, on a ainsi voulu réconforter les détaillants en leur faisant comprendre que le profil du vanlifer a beaucoup changé et qu’il s’agit de voyageurs très respectueux. On veut aussi, bien sûr, optimiser l’expérience de nos clients ; pour l’instant, nous avons une trentaine de collaborateurs au Québec, certains offrent même des douches en retour de l’achat de quelques-uns de leurs produits. » Voilà qui peut être bien pratique en hiver !