Les grandes oies blanches sont parfois capricieuses. Leur passage à Cap-Tourmente, au printemps et à l’automne, peut être hâtif ou tardif. Elles peuvent se présenter en masse un jour, se faire discrètes le lendemain. Heureusement, il y a plusieurs choses à faire à Cap-Tourmente, et même si les grandes oies blanches se montrent parfois un peu timides, la visite demeure des plus plaisantes.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

On a créé la réserve nationale de Cap-Tourmente en 1978 pour protéger un marais à scirpe d’Amérique. La grande oie des neiges apprécie particulièrement la racine de cette plante et fréquente donc la région lors de sa grande migration au printemps et à l’automne. Le centre d’interprétation de la réserve permet de se familiariser avec ce grand voyage entre l’Arctique et le New Jersey.

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La richesse de Cap-Tourmente ne se limite pas à son écosystème. L’histoire y est aussi à l’honneur. C’est ainsi que la maison de la Petite-Ferme a été construite autour de 1664, sur les vestiges d’un bâtiment érigé par Samuel de Champlain en 1626. Auparavant, le site avait été fréquenté par des générations d’Autochtones.

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Plusieurs activités d’animation attendent les visiteurs. En matinée, notamment, des membres de l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac procèdent au baguage d’oiseaux capturés grâce à de grands filets, dans le cadre d’un projet de recherche sur la migration des passereaux. Laurent Bédard fixe une bague à la patte de chaque oiseau et y inscrit un code unique en Amérique du Nord.

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Vincent Moreau présente aux visiteurs les oiseaux nouvellement bagués et explique comment on peut les identifier ou déterminer leur âge. Ainsi, plus un oiseau est jeune, plus les plumes de sa queue sont pointues. Ce ne sont pas tous les oiseaux qui aiment se faire manipuler, même au sein d’une même espèce, certains individus sont plus susceptibles que d’autres, indique M. Moreau.

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La réserve de Cap-Tourmente abrite plus de 180 espèces d’oiseaux, 30 espèces de mammifères et 700 espèces de plantes. Ce n’est pas mal pour un petit territoire de 23 km⁠2. Depuis le début de leur projet, en août, les biologistes ont déjà bagué 4618 oiseaux de 74 espèces différentes.

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Michel Juteau, passionné par les oiseaux, observe un pygargue à tête blanche perché sur un cap au bord de la réserve faunique.

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Il n’est pas facile d’identifier un rapace. Heureusement, un grand tableau à côté de l’observatoire des rapaces donne une idée des détails à observer pour faire une identification. Des ailes puissantes ? Une queue évasée ? Ça pourrait être un aigle. Des ailes un brin plus courtes ? Une buse.

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Les grandes oies des neiges font escale au cap Tourmente au printemps et à l’automne. Cette dernière saison a un immense avantage par rapport au printemps : des couleurs somptueuses. Si les oies se font timides, on peut se tourner du côté de l’escarpement et de ses forêts colorées.

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De grandes falaises accueillent au printemps et au début de l’été des faucons pèlerins qui viennent y nidifier. Le faucon pèlerin est une des espèces à statut précaire qui fréquentent la réserve, comme le goglu des prés et le hibou des marais. En automne, le faucon pèlerin a terminé sa nidification, mais on peut parfois encore l’observer.

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La réserve de Cap-Tourmente compte pas moins de 20 km de sentiers pédestres. Certains longent des marais où l’on peut observer des canards, d’autres s’enfoncent dans les forêts. On peut y rencontrer l’ours noir. Mieux vaut faire un peu de bruit pour éviter de le surprendre. L’ours n’apprécie pas vraiment les surprises.

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Les sentiers donnent accès à de beaux belvédères en hauteur. Les plus aventureux pourront notamment emprunter le réputé sentier des Caps. Mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin : le belvédère de la falaise permet à Nathalie Dallaire et à Julie Mercier d’admirer le fleuve et la pointe est de l’île d’Orléans.

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Dans les marais, les sentiers empruntent de grands trottoirs de bois. L’un d’eux, le sentier du Bois-sent-bon, permet de se diriger vers la rive du fleuve Saint-Laurent. On commence à entendre les grandes oies des neiges qui se houspillent. Elles ne sont pas toujours très visibles, mais elles sont certainement très audibles.

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Au poste d’observation, des longues-vues permettent de regarder de près les oiseaux qui fréquentent cette section de la rive du Saint-Laurent. Aujourd’hui, on peut voir des goélands, un grand nombre de canards noirs et, enfin, de grandes oies des neiges. Celles-ci se reposent entre deux longues étapes de leur migration.

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Le nombre d’oies varie d’une journée à l’autre : 49 300 il y a deux jours, 31 500 hier, 17 000 aujourd’hui. Demain ? Qui sait ? Au départ de la réserve de Cap-Tourmente, on entend de grands cris au-dessus de la rive : c’est une immense volée d’oies des neiges qui fait son entrée, avec des centaines et des centaines d’individus. Bon. Il faudra assurément revenir.