(Lac-Supérieur) Une ferme nordique, dont les récoltes sont servies au café. À côté duquel sont aménagés de jolis refuges offerts en location, à quelques pas de la paisible rivière du Diable. La roue tourne paisiblement chez Farouche, un nouveau lieu de séjours en nature, niché au pied des montagnes laurentiennes, à Lac-Supérieur.

L’endroit a été baptisé Farouche comme dans le mot latin « forasticus » qui veut dire « de l’extérieur », du dehors. « Nous sommes farouche par choix », disent-ils sur leur site web. Et ils ne mentent pas. Anciens professionnels — elle avocate, lui urbaniste — habitant à Montréal, Geneviève Côté et Jonathan Casaubon ont choisi de quitter la ville il y a cinq ans pour s’installer à Sainte-Adèle, dans les Laurentides, avec leurs trois enfants. C’était avant la pandémie et son exode massif vers la campagne.

Jardiniers urbains motivés, ils caressaient le rêve de démarrer une ferme maraîchère et de vivre de leurs récoltes. Ce jour est arrivé plus tôt que prévu lorsque l’occasion d’acquérir un terrain de 100 acres, près de l’entrée du parc national du Mont-Tremblant, s’est présentée.

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Jonathan Casaubon et Geneviève Côté, fondateurs de Farouche

« On s’imaginait une ferme ici, dans la vallée du Diable, entourée de montagnes, se rappelle Jonathan Casaubon. Un genre de paysage où tu ne verrais jamais une ferme. » De fait, pour l’agronome appelée sur les lieux, c’était, raconte-t-il, le pire endroit pour cultiver. Un sol très acide dans lequel aucun légume n’avait jamais poussé.

« C’était du sapinage, avec de la mousse de sphaigne, des bleuets, ajoute Geneviève Côté. Ç’a déjà été un pâturage dans les années 1970. La végétation avait repoussé. »

  • Les quatre refuges quatre saisons de Farouche, conçus par Atelier l’Abri

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    Les quatre refuges quatre saisons de Farouche, conçus par Atelier l’Abri

  • Le bâtiment principal abrite un café et sa salle à manger ainsi que les salles de bains privées.

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    Le bâtiment principal abrite un café et sa salle à manger ainsi que les salles de bains privées.

  • Très fenestré, l’espace offre une magnifique vue sur les montagnes environnantes.

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    Très fenestré, l’espace offre une magnifique vue sur les montagnes environnantes.

  • Des tentes-hamacs et de l’équipement de camping sont aussi proposés en location.

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    Des tentes-hamacs et de l’équipement de camping sont aussi proposés en location.

  • Cette plage de sable est à l’usage exclusif des clients de Farouche.

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    Cette plage de sable est à l’usage exclusif des clients de Farouche.

  • Les refuges peuvent accueillir deux adultes et un enfant.

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    Les refuges peuvent accueillir deux adultes et un enfant.

  • Les salles de bains sont privées.

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    Les salles de bains sont privées.

  • Des tunnels de culture sont utilisés pour allonger la saison de production.

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    Des tunnels de culture sont utilisés pour allonger la saison de production.

  • La ferme est en développement. À terme, la superficie de culture pourrait doubler.

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    La ferme est en développement. À terme, la superficie de culture pourrait doubler.

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Néanmoins, ils ont bûché, dessouché, préparé le sol, appliqué les recommandations de l’agronome et mis en pratique les enseignements du jardinier-maraîcher Jean-Martin Fortin. Dès le premier été, l’an dernier, les récoltes ont dépassé leurs attentes, leur permettant même de vendre des paniers de légumes bios. Cette année, tomates, aubergines, concombres, mesclun, courges, ail et fleurs comestibles, entre autres, poussent nombreux.

C’est une production à très petite échelle, mais très diversifiée. On a une trentaine de variétés de tomates. On essaie d’aller chercher des semences patrimoniales le plus possible pour faire perdurer la biodiversité.

Geneviève Côté, cofondatrice de Farouche

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Le quai de mise à l’eau pour les planches à pagaie

Un coin de nature à partager

Tout le projet récréotouristique de Farouche, lancé en juillet dernier, part de la ferme, située de l’autre côté de la route. Cherchant une façon d’écouler leur production, ils ont pensé à un lieu qui pourrait servir à la fois de marché fermier et de café où s’arrêteraient les gens du village, les amateurs de plein air en route vers le parc national, les amateurs de planche à pagaie qui descendent la rivière du Diable et, l’hiver, les skieurs après une journée sur les pentes.

Superbement conçu par Atelier L’Abri, le bâtiment est tendance avec ses murs en bois clair et son long comptoir en terrazzo. La façade arrière vitrée permet d’admirer les montagnes environnantes, notamment le bien connu mont Tremblant. Du jeudi au lundi, en journée, le couple (et ses enfants de 10, 12 et 14 ans qui mettent aussi la main à la pâte) y vend ses légumes ainsi que quelques produits locaux. Il y sert du café, des plats cuisinés le midi — le menu change régulièrement pour suivre les récoltes — et des planches pour l’apéro.

À proximité du café se trouvent quatre cabines triangulaires avec très grand lit (king) pouvant accueillir jusqu’à deux adultes et un enfant. Chacun comprend un mini-frigo, un poêle au gaz pour l’hiver, un mini-barbecue d’extérieur et un espace pour le feu. Chaque cabine profite d’une salle de bains privée, située dans le bâtiment du café.

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La ferme est située à quelques pas, de l’autre côté de la route.

Projets en vue

Quelques tentes-hamacs sont aussi offertes en location sur le terrain qui a conservé son état sauvage. Sur place, les clients en hébergement ont accès à une charmante plage de sable blond aménagée aux abords de la paisible et sinueuse rivière du Diable. On peut aussi y louer une planche à pagaie pour remonter le courant jusqu’au parc du Mont-Tremblant.

Geneviève Côté et Jonathan Casaubon caressent de nombreux autres projets (ajout de refuges, construction de chalets écologiques compacts en montagne avec sentiers de randonnée, agrandissement de la ferme, plantation d’arbres fruitiers), mais ils souhaitent aussi se laisser le temps de grandir tranquillement.

« Depuis le 15 juillet, on apprend 12 nouveaux métiers, raconte Jonathan. On est baristas, fermiers, aubergistes. On ne s’ennuie pas. »

Atteindre l’équilibre fait aussi partie de leurs plans. « Si on ne l’atteint pas, on va avoir échoué », déclare-t-il. Car chez Farouche, l’équilibre est à la base de tout. Dans la vie, comme dans la nature.

Consultez le site de Farouche