Quoi de mieux qu’un scooter pour découvrir la ville, ses rives et ses mille secrets ? Après avoir arpenté le Sud-Ouest, la Petite (et moyenne) Italie et la Rive-Sud l’an dernier, nos journalistes repartent à l’aventure cet été. Cette semaine, Pierre-Marc Durivage s’aventure jusqu’à la rivière des Mille Îles, dans un parcours imaginé par Sylvain Sarrazin.

Connaissant la réputation de notre estimé collègue pour ce qui est de dénicher des pépites insoupçonnées, c’est l’esprit grand ouvert que nous avons d’abord traversé l’île de Montréal pour nous rendre aux confins du quartier Ahuntsic, point de départ d’un périple duquel nous sortirons franchement dépaysé.

La maison du Meunier

  • La maison du Meunier, construite en 1727, accueille aujourd’hui la jolie terrasse du Bistro des Moulins.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    La maison du Meunier, construite en 1727, accueille aujourd’hui la jolie terrasse du Bistro des Moulins.

  • La nature a graduellement repris ses droits autour des vestiges des moulins installés dès le XVIIIe siècle pour profiter du courant des rapides 
du Sault-au-Récollet.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    La nature a graduellement repris ses droits autour des vestiges des moulins installés dès le XVIIIe siècle pour profiter du courant des rapides 
du Sault-au-Récollet.

  • Le dernier moulin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation a fermé en 1960.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    Le dernier moulin du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation a fermé en 1960.

  • Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation accueille aujourd’hui une faune diverse. Plusieurs photographes amateurs ont été croisés sur place lors de notre visite.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation accueille aujourd’hui une faune diverse. Plusieurs photographes amateurs ont été croisés sur place lors de notre visite.

  • À quelques pas du parc de l’Île-de-la-Visitation se trouve un très joli tronçon du boulevard Gouin, partiellement piétonnier entre la rue des Prairies et l’avenue De Lorimier.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    À quelques pas du parc de l’Île-de-la-Visitation se trouve un très joli tronçon du boulevard Gouin, partiellement piétonnier entre la rue des Prairies et l’avenue De Lorimier.

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Construite en 1727, la maison du Meunier est l’éloquent témoin du passé industriel de cet endroit, où l’on va de nos jours pour s’évader du tourbillon urbain. Exploitée par les Sulpiciens, on y a moulu le blé, cardé la laine, coupé les clous et scié le bois jusqu’en 1960 ! Aujourd’hui, on y déguste une viennoiserie sur la charmante terrasse du café qui borde les vestiges du site des Moulins, avant d’aller sillonner les sentiers du parc-nature de l’Île-de-la-Visitation.

Une deuxième option café s’offre toutefois à nous, si jamais nos pas nous guident du côté de la maison du Pressoir, et au bout de la petite rue du même nom. On tombe alors sur le boulevard Gouin, joliment aménagé entre la rue des Prairies et l’avenue De Lorimier. C’est ici qu’on trouve le Café de course, endroit qui sourit aux cyclistes, mais aussi aux touristes en scooter !

Quartier Fleury

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La Promenade Fleury, tout comme le quartier Flo, plus à l’ouest, regorge de belles adresses gourmandes.

On découvre ensuite la belle rue Fleury, d’abord en passant par la Promenade, côté est, pour ensuite arriver au quartier Flo, plus à l’ouest. Les deux secteurs de l’artère marchande foisonnent de trouvailles ; au parc Tolhurst, on tombe par hasard sur les Mercredis pique-niques, évènement festif avec camion de cuisine de rue et kiosques de restaurateurs locaux. À quelques pas de là, on prépare une immense paella sur la terrasse des Cavistes, comme tous les mercredis de l’été. On passe chez Espace Houblon en se promettant de revenir, avant de finalement partir avec un pot de caramel au café de la Fabrique Caramel. Son petit format trouve une belle place dans le coffre du scooter — les prochains arrêts proposés par Sylvain nous incitent à garder un peu d’espace cargo pour la suite.

Laval viticole

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Le Château Taillefer Lafon, caché dans un boisé situé à quelques minutes de l’autoroute 13, accueille des réceptions et des mariages.

Après avoir rejoint le pont Lachapelle en reluquant les belles maisons du boulevard Gouin Ouest — notre collègue Silvia est aussi passée ici l’an dernier, allez lire son compte rendu ! —, on traverse à Laval, en mettant le cap vers l’ouest. Bien qu’insipides, les boulevards Curé-Labelle et Samson assurent le transit vers les paisibles et très uniformes rues du Sainte-Dorothée résidentiel, chemin idéal pour celui qui doit éviter les voies rapides. Et en quelques virages au gré de l’avenue Josaphat-Demers ainsi que des rues Sylvie et Bigras, on se retrouve subitement en pleine campagne, sur la montée Champagne, où commence justement la rurale Route des fleurs — heureusement, la limite de vitesse demeure fixée ici aussi à un très urbain 50 km/h. Quelques minutes plus tard, on arrive à notre prochain arrêt, le Château Taillefer Lafon. Eh oui, il y a un vignoble à Laval ! Et pas n’importe lequel : les vins y sont développés par Merched Fakhry, qui a fait ses classes à Châteauneuf-du-pape, en France, et au Château Kefraya, dans son Liban natal. Les meilleures bouteilles du vignoble lavallois se retrouvent sur certaines des plus grandes tables du Québec (Jatoba, Grinder, Europea, entre autres) et on comprend pourquoi après la dégustation menée par Mathieu Guerit. Attention, toutefois, il est fortement conseillé de réserver avant de se présenter au vignoble pour une dégustation.

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Une grande terrasse sera bientôt aménagée ici, au cœur des vignes du Château Taillefer Lafon.

  • Le Château Taillefer Lafon produit annuellement 45 000 bouteilles.
« Avec le raisin de nouvelles vignes plantées au cours des dernières années, l’objectif d’ici
cinq ou six ans est d’atteindre le plateau des 100 000 bouteilles, en fonction de l’évolution
de la vigne », dit Mathieu Guerit, sommelier de la maison.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    Le Château Taillefer Lafon produit annuellement 45 000 bouteilles.
« Avec le raisin de nouvelles vignes plantées au cours des dernières années, l’objectif d’ici
cinq ou six ans est d’atteindre le plateau des 100 000 bouteilles, en fonction de l’évolution
de la vigne », dit Mathieu Guerit, sommelier de la maison.

  • La plupart des cépages plantés au Château Taillefer Lafon sont issus de
Vitis vinifera, chose rare au Québec.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    La plupart des cépages plantés au Château Taillefer Lafon sont issus de
Vitis vinifera, chose rare au Québec.

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Notre hôte nous apprend notamment que le domaine cultive presque uniquement des cépages issus de Vitis vinifera (variété de vigne européenne), que l’on dit « nobles » et qui ne survivent normalement pas aux hivers québécois — c’est pourquoi l’équipe du Château Taillefer Lafon enterre ses plants chaque automne pour les protéger du froid. Mathieu Guerit nous confie aussi que la construction d’une terrasse champêtre aménagée en plein cœur des vignes commencera sous peu ; parions que les 5 à 7 que l’on veut y organiser seront (très) courus. En attendant, on repart avec une bouteille de riesling bien sec et deux excellents rosés, élaborés à partir de cabernet franc.

Laval balnéaire

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

La colorée ferme Marineau, boulevard Dagenais Ouest

Pour le dernier bout de notre randonnée, deux choix s’offrent à nous : on poursuit sur la montée Champagne pour ensuite prendre à gauche sur le boulevard Dagenais, ou on file en direction ouest sur le chemin Saint-Antoine. Nous avons choisi de partir sur le deuxième avant de revenir par le premier, ce qui nous a amené à nous arrêter à la colorée ferme Marineau pour y déguster une crème molle aux fraises entièrement concoctée sur place ! Comme il nous restait un peu de place dans le coffre du scooter, on a complété nos emplettes avec un pot de confiture aux fraises maison.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

La berge aux Quatre-Vents, jolie plage cachée au bout de Laval-Ouest

On garde pour la fin la dernière surprise que nous réserve l’itinéraire de Sylvain : la berge aux Quatre-Vents ! C’est une jolie plage de sable fin, bien entretenue, cachée au bout de Laval-Ouest, qui offre un beau coup d’œil aux villages de Saint-Eustache et Deux-Montagnes, de l’autre côté de la rivière des Mille Îles. Sans parler des étonnantes sculptures réalisées dans des souches d’arbres morts. A-t-on besoin de vous rappeler que l’on est partis du centre-ville en scooter ?

Le mot de l’auteur du circuit

« N’hésite pas à m’envoyer de l’autre côté du pont ! » Le message envoyé par mon collègue Pierre-Marc a été bien reçu : au plan initial (une visite d’Ahuntsic autour de la Promenade Fleury) s’est greffé un grand prolongement vers Laval, pour profiter des deux berges. Bien sûr, des arrêts houblonnés ont été disséminés pour notre grand connaisseur de bières, mais complétés par la visite d’un vignoble à Laval, dont j’ignorais totalement l’existence ! Appréciant déjà beaucoup le secteur Gouin pour ses rives, j’entends de plus en plus souvent parler de la plage de la berge aux Quatre-Vents. Un bon plan estival ? Il semble que oui, selon le compte rendu final. — Sylvain Sarrazin, La Presse

Redécouvrez nos reportages de l’an dernier

Lisez « Petit tour du monde à deux roues » Lisez « De délicieux cœurs historiques au gré de la “Rive-Sucre” » Lisez « Le fleuve plein la vue ! »