Une forêt d’étoiles. Une rivière lumineuse qui apparaît sur un pan rocheux. L’ombre de guerriers entre les arbres. Le parcours Onhwa’ Lumina, une création de Moment Factory, a récemment été inauguré à Wendake, aux abords de Québec. C’est le prétexte rêvé pour s’initier à la culture huronne-wendat, un univers très riche et quelque peu méconnu.

La meilleure stratégie consiste à visiter d’abord le Musée huron-wendat, qui fait partie de l’Hôtel-Musée Premières Nations de Wendake. On peut y aller de façon autonome, prendre un audioguide ou se joindre à une visite guidée.

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L’Hôtel-Musée Premières Nations semble se dissimuler au sein de la forêt.

Quelle que soit la méthode choisie, la visite démarre par un grand survol historique qui permet de comprendre d’où viennent les Hurons-Wendat (de la région de la baie Georgienne), ce qu’ils étaient à l’origine (essentiellement des agriculteurs sédentaires) et quels combats ils ont menés (ils ont obtenu des jugements importants de la Cour suprême).

Outillés par ces informations, les visiteurs peuvent aborder la culture matérielle des Hurons-Wendat en parcourant l’exposition permanente du musée. On y trouve une collection d’objets, tels des canots en écorce et des raquettes de babiche. On peut aussi y voir des wampums, des tissages de coquillages qui avaient une grande importance dans la diplomatie autochtone puisqu’ils pouvaient symboliser des alliances et des traités.

  • Le Musée huron-wendat donne un premier aperçu de la culture de cette nation.

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    Le Musée huron-wendat donne un premier aperçu de la culture de cette nation.

  • Le site de la maison longue, sur les bords de la rivière Akiawenrahk (Saint-Charles).

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    Le site de la maison longue, sur les bords de la rivière Akiawenrahk (Saint-Charles).

  • Une grande palissade de bois protège la maison longue.

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    Une grande palissade de bois protège la maison longue.

  • Un guide parle de la vie dans la maison longue.

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    Un guide parle de la vie dans la maison longue.

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Le musée ne s’est pas contenté d’une simple maquette de maison longue pour illustrer l’habitation traditionnelle huronne-wendat, il en a bâti une dans les jardins de l’hôtel, derrière une haute palissade de bois. À l’entrée de la vaste maison, un guide invite les visiteurs à se tirer une bûche – une expression qui déstabilise un peu une famille européenne, qui l’entend visiblement pour la première fois. Il parle de la vie quotidienne et notamment de la culture des trois sœurs, soit le maïs, le haricot et la courge, des incontournables de l’alimentation huronne-wendat.

  • La belle maison Tsawenhohi a accueilli nombre de grands chefs.

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    La belle maison Tsawenhohi a accueilli nombre de grands chefs.

  • Un ciel inquiétant donne un aspect dramatique à la petite église Notre-Dame-de-Lorette.

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    Un ciel inquiétant donne un aspect dramatique à la petite église Notre-Dame-de-Lorette.

  • La chute Kabir Kouba est maintenant libre, après des décennies sous le joug de divers moulins.

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    La chute Kabir Kouba est maintenant libre, après des décennies sous le joug de divers moulins.

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Une petite promenade à l’extérieur de l’hôtel-musée permet de visiter trois autres endroits importants pour l’histoire et la culture de la nation, à commencer par la maison Tsawenhohi. La belle demeure, terminée en 1820, a notamment logé le grand chef Nicolas Vincent Tsawenhohi, personnage historique de la trempe de Donnacona. À quelques pas de là, la petite église Notre-Dame-de-Lorette jouxte un cimetière historique où reposent les ancêtres des grandes familles huronnes-wendat, comme les Sioui, les Picard, les Gros-Louis et les Vincent. Un peu plus bas, la rivière Akiawenrahk (Saint-Charles) déboule à la limite du Bouclier canadien et des Basses-Terres du Saint-Laurent pour former la chute Kabir Kouba.

À table !

Le voyage culturel se poursuit au restaurant de l’hôtel-musée, La Traite.

L’établissement a un tout nouveau chef, Marc de Passorio, qui s’est donné pour défi de créer un menu gastronomique à partir des aliments traditionnels hurons-wendat, comme les trois sœurs, et des produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

Certains éléments classiques de la cuisine huronne demeurent, comme la banique. On chuchote que c’est la recette de la mère d’un des employés, qui est venue elle-même sur place donner une formation sur la confection de ce pain traditionnel autochtone.

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Un plat de médaillons de cerf au restaurant La traite à l’Hôtel-Musée Premières Nations

Au menu, on retrouve du chevreuil, du bison, du poisson et des fruits de mer, mais aussi des plats végétariens. L’érable est évidemment à l’honneur, surtout au dessert.

D’ailleurs, des bêtes, il n’en manque pas dans le décor de l’hôtel. Des fourrures de renard, de castor et de raton laveur ornent le hall d’entrée et les chambres.

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L’Hôtel-Musée Premières Nations offrira bientôt davantage de chambres luxueuses à la suite d’un agrandissement.

Les clients audacieux peuvent s’offrir un forfait spécial qui comprend une soirée « mythes et légendes » et une nuitée dans la maison longue.

Son et lumière

Les visiteurs peuvent aussi terminer la journée à Onhwa’ Lumina, à quelques minutes de voiture, pour un dernier regard sur la culture huronne-wendat.

À l’orée d’un bois, les visiteurs passent sous une arche lumineuse décorée de motifs de broderie traditionnelle, pour s’engager dans un sentier d’un peu plus de 1 km qui louvoie entre les arbres, éclairé par des lanternes de bois.

  • Les visiteurs d’Onhwa' Lumina sont conviés à un Cercle de vie.

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    Les visiteurs d’Onhwa' Lumina sont conviés à un Cercle de vie.

  • L’ours rôde.

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    L’ours rôde.

  • Les guerriers se préparent à la bataille.

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    Les guerriers se préparent à la bataille.

  • Onhwa’, Lumina rend aussi hommage aux ancêtres.

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    Onhwa’, Lumina rend aussi hommage aux ancêtres.

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Sept tableaux lumineux se succèdent, extrêmement différents. L’un illustre la création du monde, avec des projections colorées sur la pierre. Un autre simule une maison longue, sereine, alors que des loups et des ours rôdent aux alentours.

Plus loin, des projections particulièrement impressionnantes sur une palissade de bois illustrent la préparation à la guerre. Ceux qui ont visité le musée plus tôt dans la journée reconnaissent un wampum et devinent sa signification.

Tout au long du parcours, le son est tout aussi important que l’éclairage. On peut entendre de doux chants traditionnels ou les bruits de la forêt : des cris, des coassements, des grognements, des hurlements.

L’expérience demeure très apaisante et prend une touche particulièrement poétique lors de la traversée d’une forêt d’étoiles. On part avec une nouvelle appréciation de la culture huronne-wendat.

Consultez le site de l’Hôtel-Musée Premières Nations de Wendake Consultez le site du parcours Onhwa’ Lumina