(Ottawa) Le gouvernement fédéral investira plusieurs millions de dollars pour convaincre les Canadiens de prendre des vacances au pays afin d’aider le secteur touristique à surmonter la pandémie de COVID-19.

Ainsi, Destination Canada, l’organisme national de marketing touristique, investira 30 millions auprès des organismes de marketing provinciaux et territoriaux pour soutenir la reprise au sein des collectivités. Cette somme était initialement destinée à attirer des visiteurs étrangers au Canada.

Le financement servira plutôt à aider les provinces et les territoires à encourager les Canadiens à découvrir leur « coin de pays », car les frontières internationales restent en grande partie fermées en raison de la COVID-19.

« Beaucoup de gens qui ont perdu leur emploi sont dans le secteur touristique. L’idée est de sauver l’été, mais aussi de sauver l’été de façon différente, a dit la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly à La Presse canadienne. Il existe un vaste mouvement dans le pays en faveur de l’achat local. Nous voulons voir ces gens découvrir et encourager encore plus les entreprises locales. Je veux donner naissance à un nouveau mouvement : visiter votre région. Redécouvrez votre belle ville et votre région. »

Le gouvernement réserve également environ 40 millions afin que les agences de tourisme du sud et du nord de l’Ontario ainsi que de l’ouest du Canada puissent adapter leurs activités à la pandémie.

Des discussions sont en cours pour les secteurs touristiques du Québec et des provinces de l’Atlantique, a indiqué Mme Joly.

Tout en déclarant qu’il s’agissait « d’un pas dans la bonne direction », la présidente et cheffe de direction de l’Association de l’industrie touristique du Canada, Charlotte Bell, a réclamé plus de discussions entre le gouvernement et le secteur au sujet des mesures à prendre à long terme.

« La survie du secteur, qui apportait plus de 100 milliards à l’économie canadienne avant la pandémie et soutenait 1,8 millions d’emplois, dépend d’un plan coordonné pour la relance et la réouverture. Ce plan deva inclure de l’avis du secteur », a-t-elle prêché.

Selon une étude de Destination Canada, si la pandémie est maîtrisée, la chute des dépenses touristiques pourrait atteindre 35 % par rapport à 2019. Le nombre de pertes d’emploi pourrait s’élever à 263 000.

Mme Joly estime que d’autres programmes gouvernementaux lancés depuis le début de la pandémie, comme la subvention salariale ou l’aide aux loyers, ont pu aider le secteur touristique, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires au moment que la saison estivale approche et que les provinces relâchent peu à peu les mesures de confinement.

Mais en même temps, les Canadiens se font aussi recommander de rester à la maison afin d’éviter une propagation de la maladie. Des provinces sont en train de lever certaines restrictions, mais les craintes d’une seconde vague demeurent bien présentes.

« Les gens tentent de trouver le juste équilibre entre la survie d’un secteur touristique et l’assurance de ne pas continuer à propager le virus », s’est défendue Mme Joly.

Certains chefs de file du secteur touristique ont demandé à tous les ordres de gouvernement de clarifier et de coordonner leurs règlements concernant les déplacements avant la saison estivale.

Le secteur du tourisme emploie environ un Canadien sur 11. Selon un rapport publié le mois dernier, il pourrait perdre jusqu’à 47 milliards cette année en raison de la pandémie.

Note aux lecteurs : Dans une version précédent, La Presse canadienne a erronnément écrit que la ministre du Développement économique était Monique Joly. Il s’agit bien de Mélanie Joly.