(Québec) Vous projetez des vacances aux Îles-de-la-Madeleine cet été ? Ce ne sera pas simple.

Les provinces de l’Atlantique n’entendent pas laisser passer les Québécois qui voudraient s’y rendre par la route et le traversier : elles craignent que les voyageurs en transit contaminent leurs populations relativement épargnées par la COVID-19.

Le gouvernement Legault a laissé entendre que les négociations se poursuivent avec le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard. Car en effet, les voyageurs québécois désireux d’aller aux Îles doivent traverser le Nouveau-Brunswick, puis emprunter le pont de la Confédération vers l’Île-du-Prince-Édouard, et enfin prendre le traversier en partance de Souris à destination de Cap-aux-Meules.

« (Les dirigeants des provinces de l’Atlantique) sont très frileux, ils n’ont pas de cas (de coronavirus), ils ne sont pas ouverts à être envahis par des touristes québécois pendant la saison estivale », a déclaré jeudi en entrevue téléphonique Nicky Cayer, la porte-parole de la ministre des Relations canadiennes, Sonia LeBel.

« On ne peut pas les obliger à laisser passer nos touristes sur leur territoire. »

Le gouvernement travaille à trouver des solutions, a-t-elle toutefois ajouté.

La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a également indiqué mercredi que le nombre de liaisons aériennes vers les Îles allait augmenter sous peu.

Actuellement les Madelinots qui veulent retourner chez eux ou quitter l’archipel peuvent le faire en présentant un formulaire aux barrages policiers érigés dans les provinces de l’Atlantique.

Montréal

Par ailleurs, les autorités appellent les Montréalais à la patience. Mercredi, le gouvernement Legault avait annoncé le déconfinement de l’industrie touristique à compter du 1er juin, mais la Santé publique avait invité les villégiateurs à pratiquer le tourisme de proximité, dans leur propre région.

Or cela limite beaucoup les Montréalais, qui ne pourraient ainsi réserver un chalet ou un terrain de camping dans une autre région.

Jeudi, à la conférence de presse pour faire le point sur la lutte à la pandémie, le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a été appelé à clarifier la position.

Il ne veut pas un afflux massif de vacanciers de la métropole dans l’Est du Québec, cela pour éviter un « ensemencement » du coronavirus dans des régions épargnées par le virus.

Avant de donner carte blanche aux Montréalais pour sortir de leur région, il souhaite voir les résultats épidémiologiques du déconfinement.

« À Montréal, on en train de voir qu’est-ce qui est en train de se passer. Je préfère être plus prudent que pas assez : je sais que ma prescription n’est pas suivie à 100 %, elle va être suivie à un moins grand pourcentage. On va vous revenir dans à peu près deux semaines. Quand on va avoir vu quel est l’effet du déconfinement dans la région métropolitaine, je vais me sentir plus sécure. »