Deux jours après avoir annoncé une réduction de 50 % de ses vols, Air Canada est passée au niveau supérieur mercredi soir en suspendant « la majorité » de ses vols à l’extérieur du pays après le 31 mars. L’agence de notation Moody’s a aussi annoncé une révision des cotes d’Air Canada et WestJet.

À compter du 1er avril, Air Canada ne maintiendra qu’un « nombre restreint » de vols transfrontaliers et internationaux au départ de certaines villes canadiennes.

De 101 aéroports internationaux qu’il couvre actuellement le réseau du transporteur national n’en couvrira plus que six en avril, soit ceux de Londres, Paris, Francfort, Delhi, Tokyo et Hong Kong. L’entreprise n’a pas encore divulgué lesquelles parmi ses plaques tournantes de Montréal, Toronto et Vancouver seront liées à l’une ou l’autre de ces villes.

Vers les États-Unis, le réseau d’Air Canada passera de 53 à 13 aéroports: New York (La Guardia et Newark), Boston, Washington (Dulles et Reagan), Chicago, Houston, Seattle, San Francisco, Los Angeles, Denver, Orlando et Fort Lauderdale.

« Air Canada compte également maintenir la desserte de l’ensemble des provinces et territoires du Canada
après cette date, malgré un réseau substantiellement réduit », écrit-elle dans un communiqué. Elle ne couvrira plus que 40 aéroports au pays, contre 62 auparavant.

« Les clients dont les vols ont été annulés, parmi lesquels ceux ayant acheté un forfait de
Vacances Air Canada, recevront automatiquement un crédit intégral valable pendant 24 mois, écrit l’entreprise. Il
n’est pas nécessaire de joindre le transporteur pour ce faire, Air Canada communiquera
directement avec la clientèle touchée. »

Moody’s surveille Air Canada et WestJet

Par ailleurs, la firme de notation Moody’s a placé Air Canada et WestJet sous évaluation en vue d’une rétrogradation de leurs cotes de crédit respectives.

« Le secteur du transport aérien de passagers a été l’un des secteurs les plus durement touchés par le choc, compte tenu de son exposition aux interdictions de voyage et sa sensibilité à la demande et la confiance des consommateurs », explique Moody’s dans les deux avis.

L’agence note que les deux entreprises disposent de liquidités « substantielles » — 6 milliards pour Air Canada et 1,3 milliard pour WestJet selon ses données —, mais qu’elle évaluera aussi leur capacité à réduire « agressivement » leurs dépenses et leurs investissements pour limiter les sorties d’argent, l’évolution de la demande, l’apport de possibles aides gouvernementales et leur capacité à se relever après la crise.

Selon Moody’s, Air Canada devrait subir des flux de trésorerie négatifs de 500 millions de dollars en 2020, en plus de paiements de dette et de loyers obligatoires de 1,2 milliard. De son côté, WestJet pourrait brûler jusqu’à 800 millions et remplir des obligations de paiement de 226 millions.

Les deux entreprises disposent d’un nombre important d’avions — 89 pour Air Canada et 84 pour WestJet — qui sont libres de toute dette et pourraient servir de garantie pour de nouveaux emprunts.