Il peut être tentant de laisser Pitou gambader joyeusement dans la forêt. Après tout, que peut-il arriver ? Des randonneurs l’ont appris de façon tragique au parc national de Jasper, il y a quelques semaines. Un chien égorgé, un ours abattu. La balade en forêt s’est terminée de façon sanglante.

Les randonneurs parcouraient le sentier du lac Wabasso avec deux chiens qui n’étaient pas en laisse. Un ours noir s’est approché et l’un des chiens l’a pris en chasse. L’ours, un gros mâle de 92 kg, s’est retourné et est revenu vers les randonneurs pour attaquer l’autre chien. L’un des randonneurs a projeté du gaz poivre sur l’ours et a même utilisé le contenant pour donner des coups sur la tête de l’animal, sans succès. L’ours n’a pas lâché prise et est reparti avec la carcasse du chien.

Les autorités du parc ont jugé que le comportement de l’ours était inhabituel et très dangereux puisqu’il n’avait montré aucune crainte de l’humain. Comme il était à risque de répéter ce comportement, ils n’ont pu faire autrement que de l’abattre.

« Nous offrons nos condoléances aux propriétaires de chiens impliqués dans cet évènement, a fait savoir le parc national de Jasper sur sa page Facebook. C’est un triste rappel que tous les animaux de compagnie doivent être gardés sous contrôle et en laisse en tout temps dans les parcs nationaux. »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Une rencontre inquiétante est si vite arrivée.

Sur son site internet, Parcs Canada explique que les chiens non tenus en laisse peuvent provoquer des comportements agressifs chez des prédateurs comme les ours, les loups ou les coyotes.

Les prédateurs considèrent un chien qui se promène librement comme un compétiteur ou une proie. Ils pourraient l’attaquer ou le suivre jusqu’à ses maîtres ou d’autres personnes.

Site internet de Parcs Canada

Chiens sous certaines conditions

La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) insiste également sur l’importance de garder les chiens en laisse. « Il s’agit de préserver le milieu naturel, affirme son porte-parole, Simon Boivin. On ne veut pas que le chien coupe dans le bois et fasse peur aux animaux, notamment en hiver. Les animaux vont utiliser leurs réserves énergétiques pour s’enfuir au lieu de les conserver pour passer l’hiver, alors que la nourriture est moins accessible. »

Il ajoute qu’il y a toute une faune qui vit au sol et qui peut être dérangée par le piétinement ou le bruit des chiens.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Henri le chien et sa maîtresse Amélie. En hiver, la laisse est particulièrement importante.

L’utilisation de la laisse fait partie des conditions essentielles à respecter pour avoir le privilège d’aller randonner avec son chien dans les parcs de la SEPAQ. Avant 2016, il était carrément interdit d’y amener son animal domestique. À la suite d’un projet pilote réalisé entre 2016 et 2019, la société a décidé de permettre les chiens dans certains secteurs dans la plupart des parcs, sous certaines conditions, « de manière à préserver le milieu naturel et l’expérience des autres personnes qui viennent dans les parcs », indique M. Boivin.

Les chiens doivent donc rester dans les sentiers où leur présence est autorisée, ils doivent être tenus en laisse en tout temps et leur propriétaire doit ramasser leurs besoins.

La SEPAQ a choisi certains sentiers plutôt que d’autres parce que la présence de chiens y était moins dommageable pour la nature. « Il y a des endroits où il y a des contraintes particulières, comme les habitats qui sont fréquentés par les caribous, explique Simon Boivin. Au parc du Bic, il y a présence de phoques. Les chiens ne peuvent pas aller non plus sur l’île Bonaventure, où il y a des colonies de fous de Bassan, ou à Plaisance, où les milieux humides sont importants pour les oiseaux et les tortues. »

La SEPAQ prend également en considération le taux de fréquentation des sentiers.

Plus il y a de gens sur le sentier, plus les propriétaires de chiens sont enclins à les garder en laisse.

Simon Boivin, porte-parole de la SEPAQ

Un privilège

La possibilité de randonner avec son chien est un privilège qui peut se perdre. C’est ce qui s’est passé notamment au sentier du Ruisseau-David l’hiver dernier, au parc national du Mont-Orford. « Il a fallu retirer ce sentier [de la liste des sentiers autorisés] parce que la consigne du respect de la laisse n’était pas respectée malgré de nombreux avertissements, la signalisation, les patrouilles », déplore M. Boivin.

La même situation s’est répétée du côté du parc du Mont-Tremblant et du parc Frontenac. Les sentiers seront rouverts aux chiens à l’été, mais la situation sera réévaluée pour l’hiver prochain. « C’est dommage, lance Simon Boivin. Il y a des gens qui respectent les consignes et qui sont privés d’accès parce que d’autres ne le font pas. »

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