À deux semaines de Noël et en marge de la COP15, les adeptes de plein air reçoivent deux cadeaux : des progrès importants dans la protection du Sentier national du Québec et du mont Kaaikop.

Rando Québec et la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Québec) ont conclu une entente pour élaborer un projet de protection du corridor du Sentier national du Québec qui sera présenté au gouvernement du Québec.

À l’heure actuelle, le Sentier national traverse une bonne partie du Québec d’ouest en est sur une distance de 1650 km.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le pont Réal-Martel, une des infrastructures du Sentier national du Québec

« Il y a un potentiel de corridor écologique, affirme Marie-Pierre Beauvais, chargée de projet à la SNAP Québec. Le sentier traverse déjà des aires protégées comme des parcs nationaux, des réserves écologiques et des refuges biologiques. On pourrait les connecter avec un grand corridor qui permettrait le déplacement de la faune, de la flore et aussi des humains. L’idée, c’est de capitaliser sur ce qui existe déjà. »

Pour le moment, le Règlement sur l’aménagement durable des forêts du domaine de l’État protège une bande de 30 m de chaque côté du sentier. « Dans bien des cas, il peut y avoir une certaine coupe forestière plus près du sentier, déplore Mme Beauvais. De plus, 30 m, ce n’est pas énorme pour protéger à la fois l’aspect visuel et assurer le rôle de corridor écologique. »

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Une des sections du Sentier national du Québec

Évaluer la forêt

Le projet de la SNAP et de Rando Québec misera plutôt sur une emprise de 300 m de chaque côté du sentier. La première étape consiste à caractériser cette zone, c’est-à-dire d’aller chercher des informations sur les espèces d’arbres présentes, les ruisseaux, la faune, etc. « Il s’agit de voir quelle est la valeur de cette forêt, pourquoi il faudrait la protéger et lui donner un statut particulier, face à d’autres acteurs qui pourraient trouver que sa valeur est plus intéressante une fois transformée », précise Gregory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec.

Pour réaliser cette tâche, l’organisation bénéficiera d’un financement de 50 000 $ de la SNAP, qui tire cette somme d’une enveloppe de 3,3 millions de dollars que lui a confiée le gouvernement du Québec pour justement soutenir des projets d’aires protégées ou de corridors écologiques dans le sud du Québec.

« Les groupes sur le terrain, que ce soit des citoyens, des municipalités ou des organisations environnementales, n’ont pas toujours les moyens, les ressources ou les connaissances pour consolider une proposition, indique Mme Beauvais. On arrive en soutien. On peut aller déposer une proposition concrète, bien détaillée, au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. »

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Le sentier de la Boule

Parallèlement à la caractérisation des emprises du Sentier national, la SNAP explorera les mécanismes potentiels de protection, notamment en regardant ce qui se passe du côté des autres provinces et des États-Unis.

Rando Québec se réjouit de cette première étape, mais reconnaît qu’il faudra faire preuve de réalisme et de patience.

On ne peut pas arriver et dicter une nouvelle règle sans consulter les acteurs du milieu. Là où il y a des frictions, il faudra trouver des arrangements, des accommodements. Il y a peut-être des endroits où ce sera très difficile d’avoir 300 m de chaque côté du sentier.

Gregory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec

Heureusement, la très grande majorité des terres que traverse le sentier national sont publiques. « Dans le tracé initial, on avait identifié des terres publiques parce qu’on savait qu’il serait plus simple d’y pérenniser un sentier que sur des terres privées », explique M. Flayol.

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Le mont Kaaikop

Préservation du mont Kaaikop

Il y a quelques mois, la SNAP a conclu une entente semblable avec la Coalition pour la préservation du mont Kaaikop. Ainsi, lundi dernier, le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, a annoncé l’intention du gouvernement du Québec de créer une aire protégée de 40,5 km⁠2 au mont situé à Sainte-Lucie-des-Laurentides.

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Au sommet du mont Kaaikop

« C’est le résultat de 10 ans d’efforts, s’enthousiasme le président de la coalition, Claude Samson. Nous avons réussi à documenter scientifiquement que c’est un site important en fait de forêts anciennes, qui sont très rares dans le sud du Québec. »

Il s’agit maintenant de mettre en place un « solide plan de conservation ». « Il ne faudrait pas que notre 40 km⁠2 soit totalement envahi par l’humain dans toutes sortes d’activités récréatives et que la faune en soit dérangée, remarque-t-il. Le réseau de sentiers de l’Interval est développé au maximum, il n’ira pas plus loin. »

Suggestion de vidéo

Dur réveil

Pas facile de commencer la journée pour ce loup.

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Chiffre de la semaine

187 cm

C’est la longueur d’une paire de skis de 1300 ans découverte récemment en Norvège. Ça correspond à la longueur des skis de fond modernes.