Les feuilles sont tombées. Il fait froid. Il fait gris. Il pleut, même. Pourquoi irait-on faire de la randonnée en novembre ? Justement, parce qu’il pleut souvent. Toute cette pluie permet de redonner de la vigueur à des chutes et à des cascades qui paraissaient quelque peu anémiques. Il existe plusieurs sentiers au Québec qui permettent d’en admirer des belles. En voici quelques-unes situées tout près l’une de l’autre, dans Lanaudière.
La chute Swaggin
Au début du sentier de la rivière Swaggin, à Saint-Côme, un petit écriteau rappelle que la période de la chasse au chevreuil se déroule du 5 au 14 novembre. Le sentier n’est pas fermé pendant cette période, mais il est recommandé de porter des couleurs très voyantes.
Pour l’instant, pas de chevreuil en vue. On ne voit qu’un écureuil qui transporte dans sa gueule ce qui semble être de la mousse qui servira peut-être à isoler son logis pour l’hiver.
Le sentier est particulièrement boueux : il est préférable d’avoir de bonnes chaussures de marche pour faire face au défi.
Mais bientôt, un grondement sourd fait oublier la difficulté. Serait-ce déjà la chute ? Ce sont plutôt de gros rapides, une sorte d’avant-goût pour ce qui s’en vient. En effet, il faut marcher quelques centaines de mètres de plus pour arriver devant la chute principale, impressionnante, qui se déverse dans un bassin où il fait sûrement bon se baigner en plein été. On peut continuer à marcher encore quelques centaines de mètres pour visiter d’autres cascades, plus petites, mais tout aussi photogéniques : l’eau dévale avec grâce des escaliers de pierres pour poursuivre son chemin.
Avec le froid qui s’en vient, de petits glaçons se formeront probablement ici et là, ce qui promet de très jolies photos. Le gel aura un autre avantage : solidifier la boue et rendre le sentier un peu plus sympathique. Il faudra cependant se munir de crampons de randonnée pour négocier la glace qui se formera sûrement sur le sentier.
On peut revenir au point de départ. Ou on peut parcourir le sentier de la Swaggin au grand complet jusqu’à son terminus ouest, en passant par le sommet du Tranchant.
La chute à Bouleau
Le sentier de la Boule a le même point de départ que le sentier de la Swaggin. Le petit écriteau au départ est cependant plus rabat-joie : le sentier est carrément fermé pour la période de la chasse au chevreuil, du 5 au 14 novembre. Il sera toutefois aussi beau à la mi-novembre.
On profite des derniers jours avant la fermeture pour explorer le sentier en traversant la passerelle qui franchit la rivière L’Assomption. Le secteur est moins visité que le précédent, c’est donc un peu moins boueux.
En fait, le sentier est chargé d’aiguilles de pin qui forment un coussin confortable ou de feuilles mortes qui craquent sous la semelle.
Tout à coup, un gros remue-ménage : ce sont deux gélinottes huppées qui décollent avec fracas.
On sent que les rapides ne sont pas loin : de l’écume commence à former de grands motifs sur la rivière en fonction des courants et des contre-courants. Effectivement, après quelques minutes de randonnée, on voit la rivière L’Assomption s’engouffrer dans de gros rapides. Un petit panneau à demi arraché fait savoir qu’il s’agit de la chute à Bouleau. C’est joli, mais pas aussi impressionnant que la chute Swaggin. L’attrait du sentier réside donc davantage dans la forêt elle-même, avec ses pins qui sentent bon et son sol couvert de mousse bien verte.
Consultez le site du Sentier national du Québec, qui a élaboré un itinéraire pour visiter les chutes Swaggin et à BouleauLa chute à Bull
Tant qu’à être dans le coin, pourquoi ne pas aller faire un petit tour au parc régional de la Chute-à-Bull ? Les sentiers de randonnée ne sont pas très longs, mais ils sont particulièrement pittoresques, à commencer par celui qui suit la rivière de la Boule et qui mène à la chute elle-même.
Des panneaux d’interprétation placés le long du chemin permettent d’en apprendre davantage sur la drave qui avait lieu sur la Boule, un affluent de la rivière L’Assomption, au XIXe et au début du XXe siècle.
Ils permettent notamment de savoir que c’est M. Henry Bull, le premier exploitant forestier du coin, qui a donné son nom à la chute et à la rivière.
Des petites cascades agrémentent le sentier jusqu’à la chute elle-même, d’une hauteur impressionnante de 18 m. Durant la période de la drave, on avait bâti une glissoire de bois tout à côté de la chute pour permettre aux billots de bois de descendre de façon un peu moins chaotique. Il ne reste que quelques bouts de bois de cette infrastructure.
Consultez le site du parc régional de la Chute-à-BullAilleurs dans la province
Voici quelques sentiers qui valent le détour pour ceux qui aiment bien les chutes et les cascades
Chute Delaney
Coopérative de solidarité Vallée Bras-du-Nord
Un sentier qui suit la rivière Bras-du-Nord pour aboutir à une belle chute.
Consultez le site du sentier Bras-du-NordRuisseau des Chênes
Parc national du Mont-Orford
Un sentier qui monte le flanc du mont Orford en suivant un ruisseau qui forme de petites cascades.
Consultez le site du parc national du Mont-OrfordChutes Windigo
Parc régional Montagne du Diable
L’impressionnante chute Windigo est au début du sentier, mais on peut continuer la promenade jusqu’à l’Abri du vent.
Consultez le site du parc régional Montagne du DiableChutes de Luskville
Parc de la Gatineau
La chute de Luskville se situe au pied de l’escarpement d’Eardley. Il serait dommage de ne pas continuer jusqu’au sommet pour une belle vue sur la vallée de l’Outaouais.
Consultez le site du parc de la Gatineau