Sur papier, c’était l’emplacement de camping parfait, tout à côté d’un paisible ruisseau dans le nord de l’Ontario. Sur place, c’était une autre histoire : la route Transcanadienne passait à moins de 100 m du terrain et, toute la nuit, les camions se sont amusés à jouer du frein-moteur avant d’arriver dans la ville de Thunder Bay : BRRRR Brrrr brr.

Même avec de l’expérience, on peut commettre ce genre d’erreur : choisir un emplacement sur l’internet sans suffisamment étudier le plan du terrain de camping.

Il aurait été souhaitable de bien lire le guide Camping 101, de Marie-France Bornais, récemment paru aux Éditions de l’Homme. L’auteure fournit notamment une liste des 20 pièges à éviter lors du choix du terrain. Le piège numéro deux est un emplacement donnant sur une route passante ou une autoroute. Le piège numéro trois n’est guère mieux : un terrain aménagé en bordure d’un marécage.

« À moins d’être hors saison ou de faire un travail de recherche en entomologie, avec un intérêt marqué pour les insectes piqueurs », précise l’auteure.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Recourir à un prêt-à-camper est une bonne façon de s’initier au camping.

Le guide ne se limite évidemment pas au choix d’un emplacement. On parle de l’équipement, de l’art du feu de camp, de l’approvisionnement en eau, de la cuisine, du dodo, de la douche, des caprices de la météo, des bibittes diverses, du camping avec les enfants, du camping au féminin, de l’entretien et de l’entreposage de l’équipement.

Répondre à un besoin

Selon Marie-France Bornais, journaliste au Journal de Québec, ce guide répondait à un besoin.

Pendant la pandémie, il y a beaucoup de gens qui sont entrés dans le camping sans trop savoir ce qu’il en était, ils se sont lancés dans le plein air sans connaître les bases. Ça peut créer des situations cocasses mais qui peuvent aussi, à la limite, être dangereuses.

Marie-France Bornais, journaliste au Journal de Québec

On peut penser à quelqu’un qui fait une « pause santé » dans le bois et qui se retrouve dans l’herbe à puce, ou qui fait un geste qui risque d’avoir un effet négatif sur la faune ou la flore.

Même en ayant beaucoup d’expérience en camping, Marie-France Bornais affirme avoir appris elle-même plusieurs choses en faisant la recherche pour son livre. « On n’est jamais à 100 % connaissant dans tout. Il y a des nouveautés, il y a des principes à appliquer. »

C’est ainsi que l’écoresponsabilité est devenue un facteur important dans le domaine du camping et du plein air. « L’écoresponsabilité, c’est notamment les principes Sans traces. C’est l’adoption de comportements qui sont plus susceptibles de conserver et de préserver, plutôt que d’endommager pour les générations subséquentes. On a du travail à faire à cet égard-là. »

De vieilles technologies ont encore leur place, comme la capacité de lire une carte, ce qui est utile en route vers le terrain de camping ou sur les sentiers.

« Il y a beaucoup de zones qui n’ont pas de couverture cellulaire, rappelle Mme Bornais. En outre, ton téléphone peut planter. L’autre problème, c’est que le GPS ne fait pas la différence entre les routes de transport de bois, les routes de VTT et les routes carrossables. Il peut t’indiquer ce qui a l’air d’un raccourci mais dans les faits, ce n’est pas un chemin carrossable, tu peux rester pris là. »

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Monter une tente est une habileté qui s’acquiert. On peut s’exercer à la maison avant de partir.

Préparation et imprévus

À son avis, le principal enjeu du camping, c’est la préparation. Auparavant, on pouvait décider de partir camper à quelques jours d’avis, lorsque les prévisions météo semblaient favorables. C’est plus difficile maintenant. Il faut souvent réserver son emplacement de camping, et même son passage sur un traversier, des mois à l’avance.

Et même avec la meilleure préparation au monde, il peut y avoir des imprévus. « Ça fait partie de l’expérience. Mais on veut augmenter les chances que cette expérience soit mémorable pour les bonnes raisons. »

Le guide regorge d’informations pertinentes et de petites astuces très utiles : comment planter des piquets de tente dans un sol dur comme du béton, comment enlever la gomme de pin de la toile de tente, pourquoi une nappe sur la table ne sert pas uniquement à « faire beau sur les photos ».

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Attention, un petit voleur est à l’affût.

L’auteure parsème quelques touches d’humour ici et là, notamment dans le chapitre sur les bibittes et plantes toxiques. Après avoir donné plusieurs conseils pour faire face aux insectes piqueurs, aux ratons laveurs, aux ours et aux orignaux, elle aborde brièvement la question du Sasquatch.

« Les documents photographiques prouvant son existence sont toujours un peu flous, note-t-elle. Chose certaine, le Sasquatch est écoresponsable, il ne laisse pas de traces ! »

Camping 101. Tout ce que vous devez savoir avant de planter votre tente ou de reculer votre VR

Camping 101. Tout ce que vous devez savoir avant de planter votre tente ou de reculer votre VR

Les Éditions de l’Homme

208 pages

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