Oupelaille ! Le sentier est pas mal plus corsé que prévu. Pourtant, l’adepte de vélo de montagne choisit toujours des sentiers de ce degré de difficulté dans le réseau qu’il fréquente habituellement. Dans cet autre centre, il vit maintenant des émotions un peu trop fortes à son goût.

On trouve de plus en plus de beaux centres de vélo de montagne au Québec. Il faut cependant composer avec certaines disparités : la signalisation diffère d’un réseau à l’autre, un sentier qui serait considéré comme intermédiaire chez l’un serait coté très difficile chez l’autre. Vélo Québec voudrait développer un réseau national de vélo de montagne et de vélo à pneus surdimensionnés (fatbike) pour harmoniser davantage les pratiques des uns et des autres.

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Le vélo de montagne est un sport de liberté. Il y a quand même quelques règles de sécurité à suivre.

« On a de plus en plus d’adeptes. L’activité s’est bien démocratisée au cours des cinq dernières années, affirme Mélissa Hébert, chargée de projets chez Vélo Québec. En raison de la hausse d’achalandage dans nos réseaux, on se doit de mieux encadrer la pratique. »

Ça fait partie de la mission de Vélo Québec de bien arrimer les initiatives dans les régions pour que la pratique du vélo de montagne soit sécuritaire, accessible et pérenne.

Mélissa Hébert, chargée de projets chez Vélo Québec

La forme de ce réseau national reste à déterminer. Il pourrait s’agir d’une sorte de sceau de qualité, par exemple. « C’est trop tôt pour se prononcer, indique Mme Hébert. Pour le moment, il faut le voir comme une démarche collaborative avec nos partenaires sur le terrain, qui nous font part de leur réalité et de leurs besoins. Nous, on s’occupe d’uniformiser les pratiques de gestion et de les rendre accessibles. »

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La signalisation est un des aspects des centres de vélo de montagne qui pourraient être harmonisés.

Les enjeux principaux

Vélo Québec a ainsi organisé en janvier et en février une dizaine de rencontres virtuelles avec des représentants de 63 organisations provenant de 14 régions du Québec. Une liste des principaux enjeux mentionnés par les participants à la consultation a été constituée. Le degré de difficulté des sentiers qui n’est pas évalué de façon uniforme arrive au sommet de la liste. L’organisme entend commencer à étudier cette question vers la fin de la saison.

« C’est un chantier qui nécessite de l’ouvrage, note Mme Hébert. Pour commencer, il faut valider ce qui se fait ailleurs, autant dans le pays qu’à l’extérieur. On va travailler avec nos partenaires du terrain pour s’assurer que ça s’arrime bien et que ce soit près de la réalité. »

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Pauline Toulouse, alors membre du conseil d’administration de Plein Air Sainte-Adèle, a déjà pris la parole pour exposer les problèmes liés à l’augmentation des primes d’assurances.

Le deuxième enjeu parmi les plus souvent mentionnés est la hausse des primes d’assurances et l’augmentation des exigences des assureurs. Cet enjeu met carrément en péril la survie de certains réseaux. L’accès à des procédures et à des outils de gestion uniformisés pourrait les aider.

« C’est un dossier chaud, lance Mélissa Hébert. Je ne peux pas vous répondre avec certitude au sujet des résultats que pourrait avoir un réseau national sur cet enjeu, mais on est plutôt confiants que ça ne pourrait pas nuire. C’est en uniformisant nos pratiques, comme des formulaires de reconnaissance et d’acceptation des risques, qu’on pourrait, on l’espère, aider à la situation. »

Code de conduite

Le manque de courtoisie et de savoir-être en sentier a également été mentionné. « Le vélo de montagne, c’est une pratique autonome, rappelle Mélissa Hébert. On a de plus en plus d’adeptes qui ne sont pas nécessairement au courant de la manière de se comporter en sentier. »

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Les gestionnaires de réseaux de vélo de montagne constatent parfois un certain manque de courtoisie. Un nouveau code de conduite viendra rappeler des règles générales de savoir-être.

Vélo Québec travaille avec l’Association des stations de ski du Québec, les Parcs régionaux du Québec et Aventure Ecotourisme Québec pour produire un code de conduite qui devrait être élaboré dès le début de la saison de vélo de montagne. Ce code sera présenté sur des panneaux d’affichage à l’entrée des sentiers. Il va notamment mentionner le port du casque et de l’équipement de protection approprié pour le type d’activité. Il sera également question de l’importance de vérifier l’état du vélo avant de le lancer dans les sentiers, afin qu’il soit sécuritaire, ou encore de l’importance de toujours demeurer en contrôle de son vélo.

Les participants à la consultation ont aussi parlé des occasions qui pourraient se présenter, dans le cadre d’une concertation régionale ou provinciale. « Ça vient valider que l’idée d’un réseau national est quelque chose de positif, de souhaitable », affirme Mme Hébert.

Vélo Québec entend maintenant organiser des rencontres avec le milieu associatif, municipal et régional (MRC) pour élargir la discussion. « Le projet est bien lancé. »

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