Il y a des raquetteurs un brin frustrés sur la Rive-Sud. La Ville de Longueuil a fermé les sentiers de raquette du parc Michel-Chartrand et du parc de la Cité parce qu’il est dangereux de se promener dans certains secteurs boisés à l’heure actuelle : l’agrile du frêne a provoqué la mort de nombreux arbres et ceux-ci peuvent tomber inopinément sur la tête des gens.

La Ville de Longueuil a entrepris le travail d’abattage, mais celui-ci devrait se poursuivre encore plusieurs mois, soit jusqu’à l’automne 2024 pour certains secteurs.

Certains randonneurs ne respectent pas ces fermetures et vont se promener quand même dans les bois. Or, des arbres qui tombent, ça arrive, c’est un danger bien réel.

« C’est très sérieux, il en arrive, des accidents, commente Réal Martel, fondateur et bénévole très impliqué du Sentier national du Québec. Ça n’arrive quand même pas souvent parce que c’est quelque chose que surveillent ceux qui font de l’entretien de sentiers. »

Les statistiques à ce sujet sont difficiles à trouver au Canada, mais aux États-Unis, des arbres brisés par les vents ont provoqué la mort de 407 personnes entre 1995 et 2007, dont 155 personnes à l’extérieur (les autres étant en voiture ou à l’intérieur d’une maison).

Se méfier du vent

Le vent, c’est le grand danger. C’est lui qui risque de faire tomber les arbres ou les branches affaiblis.

Un randonneur ne devrait jamais aller marcher dans le bois lorsqu’il y a des vents ou des rafales de 40 km/h et plus. Dans ces situations, les travailleurs forestiers arrêtent de travailler, c’est trop dangereux.

Réal Martel, fondateur et bénévole très impliqué du Sentier national du Québec

Les rafales peuvent être particulièrement traîtres parce qu’elles peuvent se déclencher et s’arrêter brusquement. « C’est souvent lorsque la rafale lâche qu’une branche fragile va casser parce que le retour sera plus brusque », précise Réal Martel.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les personnes qui font de l’entretien de sentier sont attentives à l’état des arbres à côté de la piste.

Évidemment, ce ne sont pas tous les arbres et toutes les branches qui risquent de nous tomber sur la tête. « Ça dépend de la taille de l’arbre », souligne Martin Simard, professeur au département de géographie de l’Université Laval et membre du Centre d’études de la forêt. « Plus il est gros, plus il a des chances de tomber. Ça dépend de son exposition au vent, mais aussi de son état de décomposition. Plus il est vieux, plus il a des caries [des champignons qui peuvent dégrader le bois], plus il a des chances de tomber. »

Il y a beaucoup de ces gros arbres affaiblis dans les vieilles forêts, mais aussi dans des forêts qui ont connu des perturbations, comme des infestations d’insectes ou des incendies.

« Ce qu’on veut faire, c’est limiter notre exposition, un peu comme en montagne, on cherche à limiter son exposition aux avalanches, commente M. Simard. Quand il y a de forts vents, il faut se poser la question : est-ce que je devrais aller faire de la randonnée ? »

Entretien problématique

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Après une tempête de vent, on voit souvent des arbres tombés dans les sentiers et à proximité.

Les gens qui font de l’entretien de sentiers peuvent couper les arbres problématiques lorsque ceux-ci sont sur le bord des sentiers, ou modifier carrément le tracé du sentier. « Si on s’aperçoit qu’il y a une branche cassée en haut d’un arbre, à 20 m au-dessus du sol, on ne va pas grimper parce qu’on n’a pas les connaissances et l’équipement pour ça, indique Réal Martel. On aime mieux dévier le sentier. » Il n’est pas question non plus d’aller couper les arbres morts à distance des sentiers parce qu’ils sont précieux pour la faune, pour la vie de la forêt.

Il y a un autre péril qui guette les randonneurs insouciants : il ne faut jamais s’appuyer sur un arbre. « On ne lève pas nécessairement la tête pour voir s’il est mort, indique Martin Simard. Parfois, il a de l’écorce, on ne voit pas qu’il est mort. La petite poussée qu’on va donner, ça peut faire en sorte que l’arbre tombe. » Le secouer pour vérifier s’il est mort est encore pire. « Il n’y a rien de plus dangereux, affirme-t-il. C’est la tête de l’arbre qui est le point le plus fragile. Une branche peut se détacher et descendre à une bonne vitesse. »

Bref, le randonneur a avantage à être attentif à son environnement.

Suggestion de vidéo

Ski de fond en 1970

Autour de 1970, une vague de ski de fond a balayé le Québec. Cette très belle vidéo de l’ONF, réalisée par Roger Rochat, nous permet d’admirer l’équipement et le style coloré des skieurs de l’époque.

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Chiffre de la semaine

- 22,1 °C

C’est la température moyenne en janvier à Fermont. À Montréal, c’est beaucoup plus chaud : - 10,1 °C.