Il y a eu une bonne bordée de neige. Il fait froid. C’est le moment ou jamais d’aller passer du temps dans les îles. Les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame, bien sûr.

Le parc Jean-Drapeau, à Montréal, offre une panoplie d’activités hivernales. Il serait difficile de tout faire en une seule journée, mais on peut certainement espérer en faire le maximum.

Le comptoir de location n’ouvre que les fins de semaine et la semaine de relâche, il faut donc prévoir tout l’équipement nécessaire si on planifie une visite en semaine.

Le premier défi, c’est donc de prendre le métro avec des skis, des raquettes et des patins. Ça se gère avec des sacs spécialisés pour le transport des skis et raquettes, et un gros sac à dos pour les patins, le goûter et, très important, le thermos de chocolat chaud, avec une petite collection de miniguimauves.

D’abord, le Sentier des patineurs

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Le petit sentier des patineurs permet de passer à côté de la sculpture monumentale d’Alexander Calder.

Il faut maintenant décider par quoi commencer. Le Sentier des patineurs est un bon choix : lorsqu’il ouvre, à 10 h, sa glace est toute neuve, étincelante. Hop, la musique démarre. Les premiers coups de patin permettent d’approcher la monumentale sculpture d’Alexander Calder qui se détache sur un brillant ciel bleu, puis d’admirer les immeubles du centre-ville, de l’autre côté du fleuve. Les eaux de celui-ci charrient une quantité impressionnante de morceaux de glace qui défilent à toute allure.

Le sentier délaisse le fleuve et remonte légèrement dans les bois. De toute évidence, les patineurs précédents ont travaillé fort pour gravir cette toute petite côte : ils ont dû donner de grands coups de patin qui ont laissé des stries encore perceptibles en dépit de l’entretien régulier de la surface. Il y a une récompense : une très légère pente descendante pour retourner au point de départ.

Le Sentier des patineurs est une toute petite boucle. Heureusement, on a ajouté une petite patinoire rectangulaire pour permettre aux patineurs de prendre un peu plus d’espace.

Après quelques tours, c’est le temps de s’arrêter, de prendre une première tasse de chocolat chaud (avec des miniguimauves) et de troquer les patins contre des bottes de ski de fond.

Des pistes pour tous les goûts

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Annie Émond et sa fille, Simone, parcourent un des trois sentiers de ski de fond du parc Jean-Drapeau.

Il y a trois pistes : un sentier de 300 m pour tester son équipement, un sentier de 800 m pour s’exercer et un beau sentier de 5 km pour y aller à fond. Si les deux premiers sont situés à proximité du Sentier des patineurs, dans l’île Sainte-Hélène, il faut se déplacer dans l’île Notre-Dame pour le long sentier.

Il ne faut pas s’attendre à un grand dénivelé. Le début de la boucle est d’ailleurs assez uniforme : on se promène un peu sur le circuit Gilles-Villeneuve, on suit le très long bassin olympique. C’est tout au bout que ça commence à être intéressant : un renard hyperactif a laissé plein de traces dans la neige fraîche. Le coupable demeure invisible.

Le sentier contourne la plage Jean-Doré (étrange, il n’y a pas de baigneurs). Puis, il traverse le site des Floralies, en tournant ici et là, en empruntant de petits ponts. Les traces de bêtes sont plus nombreuses : des lapins ? Des écureuils ? Mais aussi de minuscules traces de petits mammifères bien légers qui marquent à peine la neige.

Dans les arbres, pas moins de trois cardinaux se laissent admirer. Il y a là une table de pique-nique, le lieu idéal pour un goûter. Mais une mésange à tête noire se montre effrontée en volant dangereusement près du visage des skieurs.

Au tour des raquettes

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Florian Strich fait de la raquette sur le très beau sentier qui borde le fleuve.

Puis, c’est le retour dans l’île Sainte-Hélène, pour changer les skis contre des raquettes. Et pour prendre une autre tasse de chocolat chaud (sans oublier les miniguimauves).

Le parcours de raquette est moins défini. En gros, on prend la direction de la petite colline qui forme le cœur de l’île Sainte-Hélène, le mont Boullé.

C’est assurément le moment d’observer les traces des bestioles : il y a ici des traces d’un renard, puis un gros trou, puis des traces qui s’en éloignent. Le renard aurait-il déterré et croqué un petit animal ?

Plus loin, sur le bord d’un sentier, un écriteau recommande de faire attention à l’herbe à la puce. Voilà au moins un danger qui ne nous menace pas.

En haut de la colline, un belvédère offre une vue sur la ville. Ou offrait. En 1967, le panorama devait être impressionnant, mais les arbres ont bien grandi depuis et on perçoit beaucoup moins les immeubles du centre-ville à travers les branches.

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Que ce soit en patins, en skis, en raquettes, en vélo d’hiver ou en traîne sauvage, on a souvent une belle vue sur le centre-ville de Montréal.

Il faut redescendre et se diriger vers le sentier qui longe le fleuve pour avoir une vue plus dégagée. Ce sentier de 2 km permet de suivre la danse des glaces et d’apercevoir quelques gros canards qui voguent entre les glaçons pour se nourrir sous la surface de l’eau glaciale. On a froid rien qu’à les regarder.

Puis, une belle surprise : sur la glace un peu plus ferme qui se trouve le long de la rive, on peut voir la trace d’une loutre qui a marché-glissé-sur-le-bedon-marché-glissé-sur-le-bedon.

C’est le temps de célébrer avec une dernière tasse de chocolat chaud (et le reste des miniguimauves).

  • Aurore D’Hoorne et ses amis essaient le vélo d’hiver au parc Jean-Drapeau.

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    Aurore D’Hoorne et ses amis essaient le vélo d’hiver au parc Jean-Drapeau.

  • La jeune Mya apprécie sa glissade à bord de sa soucoupe.

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    La jeune Mya apprécie sa glissade à bord de sa soucoupe.

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Il faudra retourner au parc pour les autres activités, comme le vélo d’hiver et la glissade. L’hiver n’est pas fini.

Consultez le site du parc Jean-Drapeau