Il y a plusieurs années, le kayak a connu une véritable explosion de popularité. Ces derniers temps, c’est la planche à pagaie qui a envahi les cours d’eau (et les comptes Instagram). Pendant tout ce temps, le bon vieux canot n’a jamais totalement disparu. Maintenant, avec la pandémie, il connaît un regain de popularité.

« Avec le fait que les Québécois ne peuvent plus sortir de la province, qu’ils ne peuvent plus voyager, il y a eu un engouement pour les activités de plein air en général, dont le canot », confirme Fanny Dupond, responsable des communications chez Canot Kayak Québec.

Au Québec, le sport est accessible en raison de la géographie. « Il y a des pays qui sont reconnus pour leur architecture. Le Québec, lui, est reconnu pour ses rivières. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le canot se prête bien aux activités familiales. La famille Patry-Ménard s’engage dans un passage étroit entre deux bassins du lac Wapizagonke.

François Chevrier, copropriétaire d’Au Canot volant, petite entreprise de Saint-Côme qui offre des formations de canot et des petits forfaits de descente de rivière, soutient que le canot a gardé sa place au fil des années, en dépit de la croissance de la popularité du kayak au cours des années 2000. « Le canot n’a jamais arrêté. Il y a toujours eu des fervents, des familles de canoteurs, des gens qui faisaient des expéditions, des amateurs d’eau vive. Mais il y a un regain depuis deux ou trois ans, que la pandémie a accentué à vitesse grand V. »

Perfectionner sa technique

Cet engouement, on le constate chez les détaillants d’embarcations, comme Kayak Junky, à Mascouche, qui peinent à répondre à la demande.

« Le canot a eu quelques années creuses, mais je constate que depuis quelques années, il y a un retour vers le canot, remarque Jean-François Haman », président de Kayak Junky.

Le kayak, c’est super le fun, c’est plein d’avantages, mais avec le canot, on est moins limité sur les bagages. On n’a pas besoin d’avoir de l’équipement tout petit qui rentre dans les coffres. Une bonne glacière au milieu du canot, ça fait la job. On peut mettre un ou deux enfants sur des chaises de camping dans le milieu. Ça passe très bien.

Jean-François Haman, président de Kayak Junky

L’engouement pour le canot se reflète aussi du côté de la formation. Au Canot volant, il ne reste que quelques places pour des formations estivales. « On aurait pu vendre deux à trois fois plus de cours de canot, révèle François Chevrier. On a énormément de demandes. »

Celui-ci voit ainsi beaucoup de pagayeurs d’expérience qui veulent se défaire de mauvais plis et apprendre la bonne technique. Il y a plusieurs choses à apprendre, à commencer par le transport du canot (comment ne pas se déglinguer le dos pour le reste de l’expédition), comment embarquer, débarquer, comment tenir sa pagaie, apprendre le lexique, apprendre les coupes de pagaie pour le pagayeur arrière et pour le pagayeur avant, le coup en J, la propulsion circulaire, les appels, les écarts…

« On se rend compte, après deux jours de cours de canotage de base, qu’on ne savait pas grand-chose sur le canot… et que notre couple va mieux depuis qu’on sait comment faire du canot. Après une formation, les gens se disent moins quoi faire, ils disent moins : “C’est de ta faute”, observe François Chevrier. Ils comprennent mieux comment le canot réagit, ils apprennent les rôles de chacun. »

Une bonne technique permet aussi de minimiser les blessures. « Ce n’est jamais perdu de revoir ses coups de pagaie. Il y a plein de façons de travailler des trucs pour que ce soit plus performant et moins douloureux. »

L’engouement pour les sports nautiques se manifeste également en ce qui concerne les forfaits d’Au Canot volant : des descentes de rivière d’une demi-journée qui peuvent se faire entièrement en canot ou qui peuvent inclure une portion de randonnée pédestre.

À l’été 2020, les fédérations de sports de plein air avaient aussi été un peu prises de court par la soudaine popularité de ces activités. Cette fois-ci, elles sont prêtes. « Nous allons être plus présents sur les réseaux sociaux pour aller rejoindre ces nouveaux fans de plein air », affirme Fanny Dupond, de Canot Kayak Québec.

Le canot demande un équipement spécialisé, mais celui-ci est généralement offert dans plusieurs centres de location. « Une fois qu’on décide où aller, il y a souvent un centre de location bien équipé sur place », souligne Mme Dupond.

Il serait toutefois sage de réserver.

Suggestion vidéo : un grand aventurier

Avec de très belles images de la vallée Bras-du-Nord, cette vidéo de Keven St-Pierre rend hommage à un grand aventurier québécois, Maxence Cartier.

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Chiffre de la semaine : 275

C’est le nombre de sommets de 1000 m et plus qu’on trouve au Québec, selon une liste compilée par Peakbagger.com. Neuf des dix sommets les plus élevés se retrouvent dans les monts Torngat, au Nunavik.