Faire du ski de fond avec son chien, c’est possible. Ça a même un nom, le skijoring. Mais pour rendre heureux les skieurs, les gestionnaires de centres de ski de fond et les chiens eux-mêmes, il faut suivre les règles de l’art.

« Quand c’est bien fait, les skieurs sans chiens sont super contents de nous voir, lance Michael Roux, passionné de skijoring. Mais quand c’est mal fait ou quand c’est super dangereux, les skieurs sans chiens veulent nous bannir. »

Avec la pandémie, le ski de fond a connu une véritable explosion de popularité. Plusieurs personnes qui avaient commencé à faire de la randonnée pédestre avec leur chien ont voulu poursuivre ce partenariat sur les pistes de ski de fond.

Selon Michael Roux, il y a un gros travail d’éducation à faire pour préserver l’accès aux endroits qui permettent le skijoring. Cette année, cette sensibilisation s’est déplacée sur les réseaux sociaux. « Si vous saviez le nombre de fois que je répète dans une journée : “Le skijoring, ça se pratique en skate, voici la liste des places pour en faire, et n’allez pas en faire dans les sentiers de ski classique”, raconte M. Roux. C’est à force d’éduquer les gens qu’on peut les amener sur la bonne voie, leur permettre d’avoir du plaisir avec leur chien et ne pas nuire au sport. »

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le skijoring se fait avec la technique et l’équipement du pas de patin.

En skate, on a plus de contrôle, les bottes sont plus rigides et il n’y a pas de traces au sol, la surface est vraiment plane : pour le chien, c’est plus confortable pour courir.

Michael Roux

Les gens qui débutent vont souvent utiliser l’équipement qu’ils ont sous la main : des skis classiques ou des skis haute route, par exemple. « C’est loin d’être idéal, voire dangereux. » En outre, les pattes des chiens endommagent les pistes soigneusement tracées pour le ski de fond classique. « Un seul chien qui passe, qu’il soit attelé ou en liberté, ça défait le plaisir de tous les skieurs qui auront à passer là le reste de la journée », affirme Michael Roux, qui est formateur en skijoring, a écrit un livre sur le sujet et a lancé une entreprise en nutrition pour les chiens. En 2017, il s’est classé quatrième au Championnat du monde de skijoring.

Où et comment ?

Ce ne sont pas tous les centres de ski de fond qui acceptent cette activité. La fédération Mushers et athlètes canins du Québec (MACQ) a compilé une liste des centres qui permettent le skijoring. Certains limitent cette activité à certaines heures ou certains jours. La fédération recommande aux skieurs de bien étudier le code d’éthique qu’elle a préparé avant de se présenter à un centre. Ce code met notamment l’accent sur la préparation et le bien-être du chien.

« Ce point est prioritaire, affirme M. Roux. Souvent, les gens font des choses qui ne sont pas idéales, pas pour mal faire, mais par manque de connaissances. Par exemple, ils ne savent pas qu’ils peuvent user les pattes de leur chien s’ils vont courir sur l’asphalte. Ils ne le voient qu’après, une fois que c’est trop tard et qu’ils ont blessé leur chien. »

En faisant de petites sorties au début, en mettant l’accent sur le plaisir, les chiens peuvent devenir aussi accros que les maîtres. « Quand ils se rendent compte qu’on a nos skis et nos bâtons, ils capotent ben raide : on va s’amuser ! Ça va être malaaade ! », lance Michael Roux.

Il existe plusieurs types de harnais de traction pour les chiens, qu’il est préférable d’acquérir dans des boutiques spécialisées. Il faut éviter certains produits offerts par des entreprises qui n’ont pas une véritable expertise en la matière.

Ces harnais n’appuient pas nécessairement à la bonne place et risquent ainsi de blesser le chien.

Michael Roux

Il faut utiliser une longe élastique entre le chien et l’humain afin de compenser le changement de rythme du chien. « Lorsque le chien court, c’est par impulsion, explique Michael Roux. Il va se grouper, il va en extension, il va se grouper, il va en extension. Il faut que la longe soit capable d’absorber cette accélération. »

De son côté, l’humain doit porter une ceinture spéciale qui monte assez haut. Le baudrier utilisé pour le canicross (course avec chien) n’est pas approprié parce qu’il descend sur la cuisse et peut ainsi bloquer le mouvement latéral utilisé par le skieur de pas de patin.

PHOTO FOURNIE PAR DANIEL THIBAULT

Pitou et son humain peuvent s'amuser comme des petits fous en bikejoring et dans d'autres sports attelés.

Après la saison de ski, bien des adeptes de skijoring se tournent vers le canicross, mais aussi vers le bikejoring (vélo de montagne avec chien) et la trottinette (semblable aux trottinettes pour enfant, mais avec des pneus de vélo de montagne).

> Consultez la liste des endroits où pratiquer le skijoring

> Consultez le code d’éthique et bien-être animal de MACQ

Suggestion de vidéo : glisser entre les rochers

Le skieur Chris Benchetler nous amène sur une piste bien particulière de Mammoth Mountain, en Californie.

> Voyez la vidéo au complet

Chiffre de la semaine : 7600

C’est le nombre de kilomètres que l’expédition Akor espère parcourir pour traverser le Canada du nord au sud. Les cinq aventuriers québécois devraient partir le 15 mars de l’île d’Ellesmere, au Nunavut.