La popularité du ski de fond a explosé l’hiver dernier, et le sport devrait encore attirer de nouveaux adeptes cette année. Qui ont plein de questions à poser.

Plusieurs s’adressent aux membres de communautés Facebook pour obtenir de l’information, même s’il serait parfois préférable de consulter les conseillers des boutiques de plein air.

« Il faut reconnaître qu’il y a un assez grand nombre de bons conseillers, qui étaient dans le ski de fond depuis des années et qui ont pris leur retraite, note André Lizotte, un des modérateurs de la page Facebook Les Trippeux de ski de fond. Les boutiques de ski de fond souffrent du même problème que tous les autres commerces en ce moment : une pénurie de main-d’œuvre. »

Il y a certes une relève de jeunes conseillers, mais ils doivent encore parfaire leurs connaissances et acquérir de l’expérience. « Pour les clients, c’est important de développer une certaine compréhension de base pour être capable de poser de bonnes questions, pour être capable de se rendre compte si on a affaire à un conseiller qui nous dit des niaiseries ou qui connaît son affaire », affirme M. Lizotte.

Un autre problème se pose : en raison d’une pénurie d’équipement dans les boutiques, bien des néophytes se tournent vers le commerce en ligne. Ils ont alors sérieusement besoin de conseils.

Les manufacturiers d’équipement offrent beaucoup d’informations, mais celles-ci sont éparpillées d’un site à l’autre, et les skieurs n’ont pas nécessairement la patience d’effectuer une recherche exhaustive sur le web. Ils se tournent donc vers les réseaux sociaux.

« Les principales questions dépendent de la période de l’année, affirme André Lizotte. Lorsque la saison n’est pas tout à fait commencée, on est donc dans les questions de magasinage et d’équipement. Quand la saison sera bien entamée, on verra les questions de fartage et d’entretien des skins [les peaux sous la semelle de certains skis classiques]. Après ça, on va tomber dans le partage de belles photos, de voyages, de destinations coups de cœur. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Beaucoup de nouveaux skieurs ont découvert le Domaine Vert de Mirabel.

André Lizotte prend beaucoup de soin à répondre aux questions, tout en rappelant qu’il suffit souvent de faire une petite recherche sur la page Facebook pour avoir une réponse aux questions les plus fréquentes. La petite loupe située en haut à droite des pages des communautés Facebook sert justement à ça. Les administrateurs des Trippeux de ski de fond ont justement organisé les réponses en grandes catégories pour faciliter les recherches.

« J’essaie de contribuer à éduquer les nouveaux adeptes sur les notions élémentaires pour que leur expérience en boutique ou ailleurs soit la plus profitable et satisfaisante possible », indique M. Lizotte.

« Je veux contribuer à développer la relève en ski de fond, ajoute-t-il. Pas celle de l’équipe nationale, mais celle des amoureux de ce sport et de notre hiver. »

Pas classique ou pas de patin ?

La première grande question que certains néophytes se posent, c’est s’ils devraient d’abord s’équiper pour le pas classique ou le pas de patin.

André Lizotte suggère de commencer avec le pas classique, histoire d’apprivoiser les skis, les bâtons, de comprendre les différents types de neige.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

André Lizotte prépare ses skis dans son garage. Il donne de nombreux conseils sur l’équipement ou le fartage.

C’est sûr que si quelqu’un a fait beaucoup de patin à glace ou a essayé le patinage de vitesse, il trouvera le skate plus intuitif. Mais il ne faut pas perdre de vue que le skate est plus exigeant pour le cardio. Si tu n’as pas déjà un bon cardio et si tu n’as pas déjà une bonne paire de jambes et de cuisses, tu vas trouver le temps long.

André Lizotte, modérateur de la page Facebook Les Trippeux de ski de fond

La question suivante, c’est de savoir s’il vaut mieux acheter des skis fartables ou des skis à écailles ou à peau. Ces derniers skis sont de plus en plus populaires en raison de leur polyvalence.

« J’ai l’impression que d’ici quelques années, le ski fartable va se retrouver surtout dans le haut de gamme, avance M. Lizotte. Dans le milieu de gamme et le bas de gamme, ça va être du skin partout, ou une technologie similaire qui est moins casse-tête. Ce sont juste les skieurs qui veulent de la performance, de la vitesse, qui vont continuer à farter. »

Pour l’instant, les skieurs débutants sont avides de conseils au sujet du fartage, un sujet tellement complexe qu’André Lizotte a partagé un statut de plus de 3000 mots à ce sujet. « Il y a toutes sortes de mythes qui se trimbalent, explique-t-il. J’ai essayé de démêler tout ça. »

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

De nouveaux arrivants découvrent le ski de fond au mont Royal grâce à l’organisme Plein Air Interculturel.

Les Trippeux de ski de fond offrent également un bottin d’entraîneurs et de moniteurs pour que les novices apprennent les rudiments du sport facilement, rapidement et sans douleur.

Les réseaux sociaux regorgent finalement de questions sur les conditions de neige dans telle ou telle région. Les centres de ski de certaines régions se regroupent pour offrir un résumé des conditions de ski chez eux, comme le Regroupement Ski de fond Laurentides. La Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) centralise également les conditions de ski de ses parcs sur son site. Mais autrement, il faut y aller centre par centre.

« Je trouve ça dommage qu’il n’y ait pas un organisme professionnel au Québec qui s’occupe de tout rassembler ça sur un même site, déplore M. Lizotte. Ski de fond Québec se concentre sur le développement de l’élite, les skieurs de compétition. Pour le volet plus récréatif, ce sont des groupes comme le nôtre qui comblent le vide. »

Consultez la page Facebook des Trippeux de ski de fond Consultez le site du Regroupement Ski de fond Laurentides Consultez la page des conditions de neige de la SEPAQ

Suggestion de vidéo 

Petite descente de ski sur le mont Cook

Descendre à ski le mont Cook, plus haut sommet de la Nouvelle-Zélande, ce n’est pas une mince affaire. Ça prend des skis, des bâtons, un piolet, une corde…

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Chiffre de la semaine

1880

C’est le nombre de personnes qui ont suivi une formation en canot ou en kayak en 2021. La plupart ont remisé leur pagaie pour l’hiver.