Grâce à un nouveau guide de spéléologie, il est maintenant beaucoup plus facile d’explorer les grottes du Québec. Il suffit de se munir d’un casque, d’une lampe, et de choisir une belle petite caverne pas trop exigeante dans son coin de pays pour commencer.

L’ingénieur géologue Michel Beaupré et le spéléologue Daniel Caron ont rédigé Cavernes du Québec, guide de spéléologie, afin de rendre plus accessible l’exploration souterraine.

« En spéléologie, il a toujours fallu établir une sorte d’équilibre entre la préservation, la sécurité et l’accessibilité, affirme Daniel Caron. Il est maintenant temps de rendre l’information plus accessible pour que le public puisse aller visiter des sites dans différentes régions du Québec. »

Les auteurs avaient écrit un premier livre en 1986, Découvrir le Québec souterrain, qui avait besoin d’une bonne mise à jour. Ce volume donnait peu d’information sur les sites eux-mêmes, une information qui était alors essentiellement réservée aux membres de la Société de spéléologie du Québec.

« Il fallait renouveler un ouvrage qui datait d’une trentaine d’années et aller davantage dans une logique de guide parce qu’il y a de plus en plus de gens qui s’intéressent à la spéléologie et de plus en plus de sites structurés avec des capacités d’accueil, que ce soit dans l’Outaouais, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie ou le Lac-Saint-Jean », explique M. Caron.

En famille

  • En général, les enfants adorent la spéléologie. Ici, Louna Payette-Brisson avec ses deux petites sœurs, Lily-Anne et Ella, visitent la grotte de Saint-Léonard.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    En général, les enfants adorent la spéléologie. Ici, Louna Payette-Brisson avec ses deux petites sœurs, Lily-Anne et Ella, visitent la grotte de Saint-Léonard.

  • On peut visiter la grotte de Saint-Léonard dans le cadre d’activités guidées.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    On peut visiter la grotte de Saint-Léonard dans le cadre d’activités guidées.

  • La grotte de Saint-Léonard s’est révélée beaucoup plus vaste que ce qu’on pensait. L’exploration poursuit son cours dans les cavernes du Québec.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    La grotte de Saint-Léonard s’est révélée beaucoup plus vaste que ce qu’on pensait. L’exploration poursuit son cours dans les cavernes du Québec.

  • La nouvelle partie de la grotte de Saint-Léonard est inondée. Le kayak est la meilleure façon de l’explorer.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

    La nouvelle partie de la grotte de Saint-Léonard est inondée. Le kayak est la meilleure façon de l’explorer.

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Le guide propose une quarantaine de sites qui, en grande majorité, sont accessibles aux néophytes. La grotte de Lusk, dans le parc de la Gatineau, est un bel exemple : l’été, les petites familles se succèdent librement dans ces galeries où coule un ruisseau particulièrement rafraîchissant.

Les enfants ont d’ailleurs tendance à aimer la spéléologie. Comme l’écrivent les auteurs, « progresser à quatre pattes dans un petit passage exigu et se couvrir de boue ne leur posent aucun problème ».

Le guide recense évidemment les sites officiels, qui offrent des activités d’accueil et d’animation, comme la caverne Laflèche, à Val-des-Monts, dans l’Outaouais ; le Trou de la fée, à Desbiens, au Lac-Saint-Jean ; le Trou du Diable, à Saint-Casimir, dans Portneuf ; la grotte de Saint-Elzéar, en Gaspésie ; le Spéos de la Fée, à La Rédemption, dans le Bas-Saint-Laurent ; et la caverne de Saint-Léonard, à Montréal.

Le guide propose finalement des cavernes qui demandent davantage d’équipement et de connaissances techniques, pour les spéléologues confirmés.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Daniel Caron effectue des travaux de topographie dans la grotte de Saint-Léonard. En octobre 2017, avec Luc Leblanc, il a découvert un passage qui permettait d’accéder à un secteur alors inconnu de cette grotte.

Dans tous les cas, les auteurs précisent le degré de difficulté des cavités et mentionnent s’il est nécessaire d’obtenir la permission d’un propriétaire privé pour faire une visite. Ils fournissent les coordonnées du site, une bonne description de la caverne, les mesures de sécurité à adopter et un petit historique.

Au Québec, la majorité des grottes sont modestes et ne présentent pas une dimension d’exploration sportive de haut niveau. On a donc voulu bonifier l’intérêt de la visite en signalant des choses intéressantes à observer ou en donnant des détails sur l’histoire du site.

Daniel Caron, spéléologue

Des grottes et des légendes

C’est d’ailleurs pour des raisons historiques que les auteurs ont choisi d’inclure la fameuse caverne des Fées du mont Saint-Hilaire… qui n’existe pas. « En réalité, ce qu’on voit sur le flanc du mont Saint-Hilaire, c’est une zone de roches noires sous un surplomb, qui donne l’impression à tout le monde qu’il y a une grande grotte. C’est une légende. »

D’ailleurs, il y a souvent des légendes qui sont associées aux grottes au Québec, que les auteurs se font un plaisir de raconter.

Toutefois, c’est la science qui prend le dessus pendant toute la première partie de Cavernes du Québec. Les auteurs expliquent les phénomènes géologiques qui mènent à la formation des cavernes, avec photos et diagrammes. Ils abordent la question du microclimat souterrain et font connaître la faune qu’on peut retrouver sous terre (des araignées, des chauves-souris et même des porcs-épics).

Dans une deuxième partie, le guide fournit toute l’information nécessaire pour partir à l’aventure : les formations offertes, l’équipement nécessaire, le mode de progression sous terre, les mesures de sécurité, les méthodes de prospection, la cartographie et la photographie souterraine.

« Dans cette partie, on donne des clés pour aller sur le terrain en espérant trouver une nouvelle grotte, indique M. Caron. Ici, au Québec, il y a encore des régions où on sait qu’il y en a, où les conditions géologiques sont favorables à la formation de grottes. Ça intéresse peut-être plus les mordus que ceux qui n’ont jamais fait de spéléologie, mais il y a probablement bien des gens qui souhaiteraient fouiller. »

Qui sait, votre découverte sera peut-être ajoutée à une éventuelle mise à jour du guide Cavernes du Québec.

Cavernes du Québec, guide de spéléologie, de Michel Beaupré et Daniel Caron, aux Éditions Michel Quintin, 368 pages

IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS MICHEL QUINTIN

Cavernes du Québec, guide de spéléologie, de Michel Beaupré et Daniel Caron

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Chiffre de la semaine : 5514 km

C’est la distance entre le point le plus à l’est du Canada (le cap Spear, à Terre-Neuve) et le point le plus à l’ouest (la frontière entre le Yukon et l’Alaska). Si les frontières interprovinciales finissent par rouvrir, ça fera un beau terrain de jeu pour les amateurs de plein air.